Retraite à 4 millions de dollars: Brendan Gallagher doit choisir

Retraite à 4 millions de dollars: Brendan Gallagher doit choisir

Par David Garel le 2025-11-16

Il arrive un moment, dans toute carrière professionnelle, où la vérité cesse d’être négociable.

Pendant des années, Brendan Gallagher a réussi à repousser cette vérité à coups de courage, de persévérance et d’entêtement presque irrationnel.

Mais en ce mois de novembre 2025, alors que les blessures s’accumulent, que les entraînements lui échappent, que les coups de patin semblent tirés par des poids de béton et que Martin St‑Louis lui-même a peine à masquer le malaise, la vérité s’impose : le corps de Gallagher lâche. Il lâche pour de bon. Et toute la ville le voit.

Ce matin encore, à Brossard, Brendan Gallagher semblait à bout de souffle.

Les médias traditionnels, d’habitude si protecteurs envers lui, ne le cachent plus. Ils commencent à écrire noir sur blanc ce que les yeux de tout le monde avaient déjà enregistré depuis quelques semaines : il n’y a plus de jus dans le réservoir.

Contre Boston, l’image était gênante. Pas un tir au but. Pas une poussée. Pas une étincelle. Rien. Juste un vétéran vidé, qui traîne les lames et pompe l’huile, un joueur courageux mais incapable d’imprimer le moindre tempo dans un match à haute intensité.

C’était une présence fantôme, comme si son corps jouait sans lui. Sur le banc, on apercevait un homme usé, qui respirait comme si chaque retour au jeu lui coûtait une année de vie.

Encore plus troublant : malgré l’évidence, Martin St‑Louis continue de la placer sur l'avantage numérique (sur la 2e unité), comme si l’entraîneur refusait d’accepter ce que ses yeux lui hurlaient. C’est devenu malaisant. On ne blâme pas Gallagher d’être ce qu’il est devenu. On blâme l’acharnement du club à le forcer dans un rôle qu’il ne peut plus remplir.

7 maigres passes en 18 matchs.

Le guerrier est intact, mais le véhicule est brisé.

Gallagher est peut‑être le joueur le plus courageux de cette génération du Canadien. Il a tout donné. Il s'est dépassé au-delà de son propre intérêt. Il s'est fracturé, remis, re‑fracturé, recousu. Nous avons tous, d'une certaine manière, une dette morale envers lui. Mais la réalité physique n’a rien à cirer des dettes morales.

Son corps est à bout, complètement. Les hanches brûlent. Le bas du dos tire. Les changements de direction sont une douleur des hanches déguisée. Ses présences sont plus courtes. Ses accélérations sont inexistantes. Les collisions lui coûtent trois fois plus cher qu’auparavant. Son visage parle avant son hockey.

Il a fait mentir tout le monde en 2024-2025. Il a marqué 21 buts. Il a retrouvé une partie de son efficacité. Il a retrouvé sa fierté. Mais il n’a pas retrouvé son corps. Et cette fracture-là ne se répare pas.

Il reste une année à son contrat : 2026‑2027, 6,5 M$ sur la masse, 4 M$ en salaire réel.

C’est lourd. Financièrement, mais surtout humainement.

Le Canadien ne le rachètera pas. Par respect. Parce que Gallagher a donné plus que ce que la plupart des joueurs donnent en carrière. Parce qu’on ne sort pas un soldat par la porte d’en arrière. Parce que l’organisation, même en transition, a encore des principes.

Mais l’organisation sait aussi que la vérité approche : Gallagher n’a plus la capacité de jouer 82 matchs, encore moins d’être utile dans la LNH moderne, rapide et impitoyable.

D’où la question que personne ne veut poser, mais que tout le monde pense :

Est‑ce que Brendan Gallagher pourrait prendre sa retraite de lui-même à l’été 2026 ?

Par fierté et surtout pour aider le Canadien. Pour aider son propre corps. Pour finir sur ses termes.

Et voilà l’élément qui change toute l’équation.

Gallagher n’est plus seul dans ce chaos professionnel. Sa femme et mère de sa fille, Emma Fortin, l’héritière discrète mais puissante de la famille Fortin (Jean Fortin et associés), une famille qui pèse lourd dans les hautes sphères économiques du Québec, pourrait faire en sorte que Gallagher ne tienne pas à son dernier 4 millions de dollars.

Jean Fortin: Syndic Autorisé en insolvabilité... de quoi rendre Brendan Gallagher "solvable"?

Même sans son dernier 4 M$, Gallagher aura empoché près de 70 M$ dans sa carrière de joueur.

Gallagher n’a plus besoin de cet argent. Il n’a plus besoin de prouver quoi que ce soit.

Il pourrait prendre sa retraite, entrer dans le développement des joueurs. Et le Canadien lui trouverait un rôle en vingt-quatre heures. Ils lui doivent ça.

La fin approche, mais elle peut être digne

Il lui reste encore une année de contrat après cette saison… mais il ne lui reste peut-être plus une année de hockey dans le corps.

À Gallagher de rester fier... et de prendre sa retraite avec classe...

Choisir entre l'argent... et la dignité...

Dilemme...