Revirement de situation à Montréal: Martin St-Louis lance un dur message à Ivan Demidov

Revirement de situation à Montréal: Martin St-Louis lance un dur message à Ivan Demidov

Par David Garel le 2025-04-14

Parmi toutes les attentes, les projections et les rêves qui entouraient les débuts d’Ivan Demidov avec le Canadien de Montréal, personne n’aurait pu prédire le revirement de situation qui s’est produit lors de l’entraînement du CH ce dimanche.

Ce qui devait être le lancement d’un trio excitant avec Patrik Laine s’est transformé en une décision-choc de Martin St-Louis : Ivan Demidov patinera sur le troisième trio avec Alex Newhook et… Joel Armia.

Oui, vous avez bien lu. Joel Armia.

La réaction a été immédiate, brutale, virale. Sur les réseaux sociaux, c’est la déception. Les fans rêvaient d’un duo Laine-Demidov.

Ils imaginaient déjà les feintes, les passes à travers les lignes, les tirs dans la lucarne. On se disait que ce serait le duo le plus spectaculaire depuis Kovalev-Plekanec.

Mais non. Martin St-Louis en a décidé autrement. Et c’est là que le message est devenu clair comme de l'eau de roche : il n’y aura pas de passe-droit. Pas de tapis rouge pour Ivan Demidov. Même s’il est le joueur le plus attendu depuis Cole Caufield.

Parce que, soyons clairs, ce n’est pas une décision de hockey. C’est un message. Un avertissement. Un code d’honneur dans le vestiaire. Martin St-Louis ne voulait pas que son vestiaire pense qu’un joueur pouvait débarquer en pleine course aux séries et prendre immédiatement une chaise de luxe.

C’est une manière ferme de dire : « Tu vas devoir gagner tes minutes, comme tout le monde. »

Et c’est ce que Demidov fera. Mais cela n’empêche pas la surprise d’être totale.

Tout semblait pourtant pointer vers un trio Demidov-Newhook-Laine. Même Dany Dubé avait analysé que c’était la meilleure option possible pour tirer profit du talent brut de Demidov, tout en gardant l’équilibre du groupe.

Mais voilà que Laine se retrouve relégué sur un quatrième trio bizarre avec Jake Evans et Oliver Kapanen, tandis que Demidov devra se débrouiller avec le très inégal Joel Armia.

Et il faut le dire : ce n’est pas une punition pour Demidov. C’est une démonstration de pouvoir de Martin St-Louis.

Parce que tout le monde à Montréal sait qu’Ivan Demidov est prêt. Il sort de séries dans la KHL, il a le cardio, l’explosivité, la vision de jeu. Il est né pour briller.

Mais dans la culture de St-Louis, rien n’est donné. Même pas à un prodige russe qui vient de faire les manchettes partout sur la planète hockey.

Patrik Laine, lui, doit se gratter la tête. Il ne fait plus partie des plans immédiats. Il s’attendait à un vent nouveau avec Demidov, une combinaison qui aurait pu réveiller son propre jeu.

Mais Laine, rappelons-le, a été froid et sec dans ses propos à l’endroit du jeune Russe cette semaine. Il avait dit ne pas le connaître. Il avait insisté sur le fait que « dans la KHL, il y a plus de temps pour faire des jeux ».

Il avait même souligné que Demidov était gaucher, comme pour dire : « Je joue à droite, pas touche à mon spot. »

Résultat? St-Louis a probablement noté tout cela. Et c’est Demidov qui écope… ou plutôt qui est mis à l’épreuve.

Il ne faut pas se tromper : la pression est énorme. Ce lundi, le Centre Bell sera plein à craquer. Tous les regards seront tournés vers le numéro 93.

Et si Demidov parvient à créer de l’offensive avec Armia et Newhook, il enverra un message clair : il mérite mieux. Et ce mieux pourrait venir très rapidement.

Mais pour l’instant, Martin St-Louis s’en tient à ses principes. Pas de favoritisme. Pas de privilège. Et surtout : pas de fissure dans la chimie du groupe, qui a travaillé si fort pour s’amener à la porte des séries.

La décision est controversée, mais elle est cohérente avec ce que St-Louis a toujours dit : l’équipe avant tout. Même si cela veut dire envoyer Patrik Laine jouer sur un trio de misère.

Même si cela veut dire priver les partisans du spectacle qu’ils attendaient avec impatience. Même si cela veut dire que Demidov, ce joyau tant convoité, doit attendre avant de vraiment briller.

Mais une chose est certaine : à Montréal, l’ère Demidov a bel et bien commencé. Et ce n’est qu’une question de temps avant qu’il prenne la place qui lui revient.

Et là, ce sera trop tard pour ceux qui n’auront pas voulu embarquer dès le début.

Mais au fond, cette décision, aussi choquante soit-elle pour les partisans, n’a rien d’irrationnelle dans la tête de Martin St-Louis.

Elle découle d’un plan clair, méthodique, réfléchi. Dans ses mots, il ne s’agit pas d’une mise à l’écart de Demidov ni d’une punition envers Laine. Il s’agit d’un équilibre, d’un message, oui, mais surtout d’une stratégie.

« Il aime jouer à droite. Avec un centre gaucher, ce sera plus facile pour Demidov de toucher à la rondelle », a expliqué St-Louis avec son calme habituel.

En positionnant Alex Newhook, un gaucher, au centre de Demidov, il crée un angle d’alimentation plus naturel, plus fluide. Et Joel Armia, aussi critiqué soit-il, demeure un ailier droit responsable, qui peut couvrir les montées de Demidov et lui donner un coussin défensif pour s’exprimer.

St-Louis jure que c’est un pari de construction, pas de répression.

Martin St-Louis l’a dit :

« On va le mettre avec un joueur qui peut le protéger défensivement. »

Il ne veut pas brûler son joyau. Il ne veut pas non plus qu’un jeune de 19 ans se retrouve dans des situations à haut risque où ses erreurs pourraient coûter gros à une équipe en pleine course aux séries. Ce n’est pas du favoritisme inversé, c’est une gestion de transition.

Et surtout, c’est une manière de préserver l’identité du groupe.

« J’ai parlé à Patty », a précisé St-Louis à propos de Patrik Laine.

« J’ai quatre trios, pas un quatrième trio. »

Une manière polie de dire que les rôles sont flexibles, que les lignes ne sont pas coulées dans le béton. Mais il ne faut pas être naïf : dans les faits, Laine a été relégué. Et il n’a personne d’autre à blâmer que lui-même.

La franchise glaciale qu’il a affichée cette semaine envers Demidov n’a pas été oubliée. Ce n’est pas une coïncidence si c’est lui, et non Dvorak, Anderson ou Gallagher, qui a été déplacé pour faire de la place à Demidov. St-Louis n’a rien dit, mais il a tout dit. Et Laine, lui, a reçu le message.

Quant à Ivan Demidov, il joue maintenant une partie d’échecs mentale, en plus de son baptême de feu sur la glace. Il doit prouver, au sein d’un trio modeste, qu’il est bien ce joueur générationnel que tout le monde croit voir en lui.

Et s’il réussit à faire produire Alex Newhook et Joel Armia, s’il fait lever ce trio comme il a souvent fait exploser les bancs en Russie, il gagnera ses galons plus vite que quiconque dans cette ligue.

Le CH joue gros ce lundi. Une victoire, et c’est la qualification. Une défaite, et c’est encore la pression. Mais peu importe le score, tout le monde aura les yeux rivés sur le numéro 93.

Et là, Martin St-Louis pourra dire : Je ne l’ai pas gâté. Il a tout gagné par lui-même.

Et ça, dans une ligue comme la LNH, c’est souvent la différence entre un joueur ordinaire et une véritable légende.

Revirement de situation à Montréal: Martin St-Louis lance un dur message à Ivan Demidov
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