Les joueurs du Canadien de Montréal pensaient avoir droit à une dernière journée de répit avant la reprise des activités.
Erreur. Martin St-Louis a pris tout le monde de court en convoquant un entraînement dès mardi à 14h, alors que le Tournoi des 4 Nations ne se termine que jeudi et que la plupart des joueurs croyaient que la reprise aurait lieu mercredi.
Un changement de programme qui a provoqué la surprise dans l’entourage de l’équipe, certains joueurs ayant même dû écourter leurs vacances pour être présents à l’heure dite.
St-Louis ne veut rien savoir des excuses. Il exige que tout le monde soit là, pas de compromis.
Mais derrière cette décision, une question se pose : Martin St-Louis essaie-t-il d’envoyer un message de fermeté à son vestiaire… ou bien tente-t-il de se protéger des rumeurs qui l’entourent de plus en plus?
St-Louis joue au dur : une tentative désespérée d’asseoir son autorité?
On le sait, Martin St-Louis a toujours été perçu comme un entraîneur plus axé sur la motivation et la psychologie que sur la discipline stricte.
Son approche a été basée sur la confiance, l’inspiration et la responsabilisation de ses joueurs, avec un ton beaucoup plus souple que d’autres entraîneurs plus rigides.
Mais ce coup d’entraînement surprise, c’est un changement de ton clair. On voit un St-Louis qui veut imposer sa loi, qui veut montrer qu’il n’est pas “trop soft” comme certains commencent à l’accuser.
Il veut se positionner comme un boss impitoyable, un coach qui ne laissera personne se relâcher, même en période de pause.
Mais pourquoi maintenant?
Pourquoi brusquement imposer un entraînement alors que tout le monde s’attendait à un retour graduel mercredi? Pourquoi cette soudaine rigidité, cette soudaine démonstration de pouvoir?
Peut-être parce que Martin St-Louis sent la pression monter plus que jamais.
Dans l’entourage du Canadien, un nom revient de plus en plus souvent : Pascal Vincent.
À Laval, le coach est en train de faire des miracles avec une équipe que tout le monde voyait dans la cave de la Ligue américaine, et il commence à accumuler des éloges unanimes.
Il est même en bonne position pour remporter le trophée de meilleur entraîneur de la AHL, une distinction qui renforcerait encore plus son statut de candidat sérieux pour une promotion à Montréal.
Pendant que le CH peine à trouver une constance sous St-Louis, Vincent fait des étincelles à Laval.
Et ça, Martin St-Louis le sait.
Il sait que si les résultats ne suivent pas d’ici la fin de la saison, il pourrait bien être le dernier entraîneur du Canadien à avoir été engagé “par instinct”, et que la direction pourrait préférer un coach avec une réelle expérience de développement et de gestion d’un vestiaire.
Alors St-Louis serre la vis.
Il impose des entraînements plus rigides. Il impose un retour précipité. Il envoie un message fort :
“Je suis en contrôle, c’est moi le patron.”
Mais le problème, c’est que plus il essaie de montrer qu’il est “le boss”, plus on sent qu’il doute lui-même de son autorité.
Les joueurs sont sous le choc : St-Louis pousse-t-il trop loin? Dans le vestiaire, l’annonce a été reçue avec une certaine stupéfaction.
Certains joueurs avaient déjà prévu une dernière journée de congé avant de rentrer à Montréal. Des vols ont dû être changés, des plans ont dû être annulés.
Bien sûr, tous les joueurs du Canadien sont des professionnels. Ils vont répondre à l’appel et être présents demain à 14h. Mais en privé, certains s’interrogent.
Pourquoi maintenant? Pourquoi cette soudaine rigidité?
Certains vétérans ont déjà connu des entraîneurs qui, en sentant la pression monter, se mettaient à resserrer l’étau pour tenter de garder leur poste.
Est-ce que St-Louis fait la même chose?
Soyons clairs : si le Canadien ne montre pas des signes clairs de progression d’ici la fin de la saison, la situation de Martin St-Louis deviendra très instable.
Les excuses ne tiennent plus. Il ne peut plus dire que l’équipe est “trop jeune” alors que d’autres équipes jeunes performent bien.
Il ne peut plus dire que “les blessures ont tout changé”, car tous les clubs font face aux blessures.
Il ne peut plus dire que “ça prend du temps”, car ça fait trois ans qu’il est là et la patience des dirigeants a une limite.
Si le CH termine une fois de plus loin du portrait des séries, Kent Hughes et Jeff Gorton devront sérieusement évaluer leur plan.
Et pendant ce temps, Pascal Vincent brille à Laval. L’entraînement surprise du Canadien mardi n’est pas anodin. C’est une déclaration. Une tentative de contrôle.
Mais au final, un entraîneur ne se maintient pas en poste en jouant au dur ou en imposant des entraînements inattendus. Il reste en poste parce qu’il gagne, parce qu’il fait progresser son équipe.
Et en ce moment, c’est là où St-Louis doit prouver qu’il est l’homme de la situation.
Sinon, il pourrait vite être remplacé par un entraîneur qui, lui, n’aura pas besoin de coups de force pour inspirer le respect.
La question à un million de dollars: parle-t-on d'une réaction au bord de la panique?
Martin St-Louis savait-il que son coup de force allait semer autant de remous? En convoquant ses joueurs plus tôt que prévu, il voulait peut-être envoyer un message clair sur l’urgence de la situation, mais il risque d’avoir obtenu l’effet inverse.
Déjà, des murmures s’élèvent dans les coulisses de l’organisation. On se demande si St-Louis ne pousse pas trop loin la corde.
On l’a vu dans d’autres marchés : quand un entraîneur commence à imposer des mesures draconiennes dans un moment aussi délicat, c’est souvent parce qu’il sent que son pouvoir lui échappe.
En d’autres termes, St-Louis ne dirige plus, il réagit. Et c’est là que le danger commence.
Depuis son arrivée à la barre du Canadien, Martin St-Louis a misé sur une approche moderne, axée sur la motivation et le plaisir du jeu.
Il a souvent répété qu’il voulait “redonner aux joueurs leur instinct naturel”, qu’il ne voulait pas leur imposer une structure trop rigide.
Mais à force de prôner la liberté, il a peut-être perdu le contrôle. Le Canadien n’a toujours pas d’identité claire après trois ans sous sa gouverne.
Est-ce une équipe défensive? Non.
Est-ce une équipe offensive? Pas vraiment.
Est-ce une équipe physique? Encore moins.
L’unique constance du CH sous St-Louis, c’est son inconsistance. Or, le Rocket de Laval, sous Pascal Vincent, a déjà une identité bien établie malgré un effectif largement composé de jeunes joueurs en développement.
Sous Vincent, chaque joueur sait exactement ce qu’il doit faire. Il y a une structure claire, une discipline stricte mais respectée, et surtout une progression évidente.
C’est là où le contraste avec St-Louis devient frappant.
Quand une équipe est bien encadrée, elle n’a pas besoin d’un entraîneur qui claque du fouet pour obtenir une réponse.
Mais si St-Louis commence à se comporter comme un entraîneur autoritaire, c’est peut-être parce qu’il sait que son message ne passe plus.
Dans un vestiaire de la LNH, les joueurs ne sont pas des enfants. Ce sont des professionnels qui comprennent très bien les dynamiques de pouvoir.
Et en ce moment, beaucoup d’entre eux voient exactement ce qui se passe. Ils savent que St-Louis est sous pression,
Ils savent que Pascal Vincent est un candidat naturel pour le remplacer. Ils savent que les dirigeants du CH ne pourront pas éternellement justifier un entraîneur sans expérience s’il n’y a pas de progression.
Et c’est peut-être là que le message de St-Louis risque de tomber à plat.
Parce que si les joueurs sentent que leur coach agit par peur plutôt que par conviction, alors son autorité est déjà compromise.
Dans les semaines à venir, Martin St-Louis joue son avenir. Même s'il est assuré de commencer la saison prochaine, Pascal Vincent sera encore plus dans son rétroviseur.
S’il veut garder son poste, il doit prouver que son équipe peut se battre avec constance et discipline. Il doit stabiliser son alignement. Il doit éviter les effondrements d’équipe qu’on a vus trop souvent cette saison.
Il doit démontrer qu’il a un réel plan à long terme.
Car sinon, le verdict tombera.
Et pour St-Louis, il pourrait bien arriver plus vite qu’il ne l’imagine.
Car pendant qu’il essaie de s’imposer en imposant des entraînements surprise, Pascal Vincent n’a même pas besoin de jouer à ce jeu-là.
Il fait simplement ce que St-Louis n’arrive pas à faire : gagner.