Le compte à rebours est commencé pour Samuel Montembeault
Ce n’est pas encore officiellement annoncé, mais dans les coulisses de la LNH, tout le monde commence à le comprendre : Samuel Montembeault pourrait bientôt quitter Montréal.
Ce n’est pas parce qu’il a mal joué. Au contraire. Montembeault a connu une saison solide, il a tenu le fort comme il a pu dans une année éreintante où il a été surutilisé, mal protégé et souvent laissé à lui-même derrière une défensive en chantier.
Il a livré la marchandise, il a amené cette équipe en séries. Il a même réussi à faire oublier, par moments, les ambitions qu’on avait placées dans Cayden Primeau.
Mais voilà : pendant que Montembeault se bat pour survivre avec un contrat honteux de 3,15 M$ par saison, pendant qu’il soigne deux déchirures à la cuisse et regarde les séries du haut des gradins, un tsunami a frappé l’organisation du Canadien. Son nom : Jacob Fowler.
Parce que ce kid, il garde les buts comme un vétéran de 30 ans, et surtout, il gagne.
Fowler, rappelons-le, n’a que 20 ans. Six pieds deux pouces, 211 livres. Le gabarit parfait. Le calme, la confiance, la fougue. Il vient d’arriver à Laval et il a déjà conquis tout le monde.
Et ce n’est pas un feu de paille. Dans les trois victoires du Rocket contre Cleveland, Fowler a accordé seulement trois buts sur 64 tirs, pour une moyenne de buts alloués de 1,00 et un pourcentage d’efficacité de .953.
Tout ça à sa première semaine dans la Ligue américaine.
Carey Price 2.0? On ne veut pas exagérer, mais les comparaisons sont inévitables. Price avait débarqué à Hamilton à 19 ans, en 2007, et avait mené les Bulldogs à la conquête de la Coupe Calder. Fowler est en train de faire la même chose.
Et dans les bureaux du CH, on est très conscient que ce n’est plus une question de si, mais de quand. Fowler est prêt. Il sera au camp l’an prochain, et s’il continue comme ça, il fera sauter la porte du vestiaire.
C’est là que les rumeurs prennent feu.
Samuel Montembeault est NHL-ready, il a de la valeur, et il est à prix ridicule. Deux ans restants à 3,15 M$, c’est une aubaine pour une équipe qui veut un gardien #1 fiable sans plomber sa masse salariale.
Et des clubs qui cherchent un gardien, il y en a plein.
Les Oilers d’Edmonton, par exemple, viennent encore de vivre un cauchemar avec Stuart Skinner en séries. Ils ont dû se rabattre sur Calvin Pickard, un #3 par défaut. Ils ont besoin d’un vrai partant.
Et ils ont un joueur qui pourrait intéresser le Canadien : Ryan Nugent-Hopkins, 32 ans, encore 4 ans de contrat à 5,125 M$, un centre two-way gaucher qui colle parfaitement aux besoins du CH.
Un échange Montembeault + autre pièce contre Nugent-Hopkins? Ce n’est plus farfelu. C’est envisageable.
Et il n’y a pas que les Oilers. D’autres équipes se positionnent. Les Flyers de Philadelphie prendraient Samuel Montembeault demain matin, eux qui ont eu tous les problèmes du monde devant le filet.
Un nouveau joueur s’invite aussi dans les spéculations entourant l’avenir de Samuel Montembeault : les Blackhawks de Chicago.
Selon plusieurs sources dans l’entourage du circuit, l’organisation du chercherait activement à encadrer Connor Bedard avec un gardien d’expérience fiable pour stabiliser l’équipe pendant sa reconstruction.
Avec son contrat ridiculement abordable de 3,15 millions par année pour encore deux saisons, Montembeault représente une aubaine absolue.
Son profil de gardien calme, travailleur et endurant plaît à une organisation qui a vu trop d’instabilité devant le filet ces dernières années.
Et dans une ville comme Chicago, où la pression médiatique est moindre qu’à Montréal, l’environnement pourrait être idéal pour un Québécois qui mérite enfin un vrai rôle de numéro un, respecté à sa juste valeur.
C’est fini l’époque où le Québécois devait faire ses preuves. Il les a faites. Mais ironiquement, c’est ce qui le rend maintenant disponible.
Parce qu’en plus de Fowler, le Canadien a aussi Jakub Dobes.
Dobes, qui a brillé en relève en séries. Qui a tenu le fort contre les Capitals. Qui a prouvé qu’il peut, lui aussi, jouer dans la LNH dès maintenant.
Le plan du CH est clair : soumettre une offre qualificative à Cayden Primeau cet été pour ne pas le perdre gratuitement, puis l’échanger. Primeau veut partir. Philadelphia veut le ramener. Ça se fera.
Imaginez si Montembeault et Primeau se retrouvent à Philadelphie en même temps. Wow.
Mais Montembeault, lui, ne sera pas échangé tout de suite. Le CH ne veut pas l'échanger en panique. On ne l’échangera que lorsqu’on saura que Fowler peut être partant. Et à ce rythme, ça pourrait être dès le camp d’entraînement.
Le ciel est donc en train de basculer pour le gardien québécois.
Il a livré la saison de sa vie.
Il a traîné ce club sur son dos.
Et aujourd’hui? Il s'est blessé. Il a été relégué dans les estrades en séries après une saison incroyable. Et son avenir à Montréal est flou.
Il aurait pu, il aurait dû signer un contrat de cinq ans à cinq millions. C’est ce que plusieurs journalistes disent aujourd’hui. Il a tout misé sur la loyauté, sur sa place dans le vestiaire. Mais avec l’arrivée de Fowler, son trône s'effondre.
Samuel Montembeault n’a pas fini de jouer dans la LNH.
Mais il se pourrait bien que ce ne soit plus avec le Canadien de Montréal.