Révolte médiatique: l'agent de Lane Hutson est allé trop loin

Révolte médiatique: l'agent de Lane Hutson est allé trop loin

Par Nicolas Pérusse le 2025-09-08

À Montréal, chaque mot peut exploser comme une grenade. Et dans le cas de Lane Hutson, la déflagration n’a pas tardé.

Tout est parti d’une déclaration de son père, Rob Hutson, sur la citoyenneté canadienne de ses fils et l’hypothèse qu’ils puissent un jour porter l’unifolié.

Des propos limpides, lourds de sens, mais que son agent, Sean Coffey, a eu l’audace de qualifier de simples « extraits sortis de leur contexte ».

C’est là que Maxime Truman est intervenu. Le chroniqueur, habitué à dénoncer les entourloupes du milieu, a dit tout haut ce que plusieurs pensaient tout bas : assez des excuses bidon. Assez des « téléphones hackés », des « mauvaises traductions », des journalistes qui chercheraient seulement des clics.

Les mots ont été prononcés. Ils étaient clairs. Et ils résonnent encore comme une bombe dans l’univers du Canadien.

Le père Hutson n’a jamais été flou. Sur le balado de Grant McCagg, il a lancé : « Tu ne sais jamais ce qui peut se passer dans le futur. Mes garçons sont aussi Canadiens. C’est un luxe, et beaucoup de grands joueurs ont été écartés des Jeux olympiques. Si je ne m’abuse, Brett Hull est passé du Canada aux États-Unis. Il y a plusieurs scénarios qui ne sont pas considérés, mais qui sont des possibilités. »

Impossible d’inventer cette phrase. Impossible de la mal traduire. Impossible de l’arracher à son contexte.

Et pourtant, Coffey s’est empressé de pointer les médias du doigt. Dans le Journal de Montréal, il a servi sa défense : « C’est facile de prendre une entrevue de 60 minutes et d’en extraire une clip de 15 secondes pour des clics. »

Un argument usé, éculé, qui a aussitôt irrité ceux qui ont entendu la déclaration originale. Car cette fois, ce ne sont pas les journalistes qui ont exagéré : c’est le père qui a dérapé.

Max Truman a bondi. Sur X, il a publié sa réplique sans détour : « L’agent de Lane Hutson blâme les médias – et non le père – pour la viralité des propos. Pourtant, les propos du père étaient très clairs. » Et il a ajouté : « Je suis tanné d’entendre les excuses du téléphone hacké, des mauvaises traductions ou citations et des médias qui veulent des clics. Si le père dit quelque chose, qu’il l’assume. Et que l’agent de Lane soit plus mature/professionnel. »

En quelques lignes, Truman a mené la charge. Il a exposé le clan Hutson pour ce qu’il est en train de devenir : une machine à s’excuser, plutôt qu’un entourage qui assume.

Et dans un marché comme Montréal, cette stratégie ne pardonne pas. Ici, chaque mot compte. Chaque phrase peut hanter une carrière. Les excuses fabriquées ne font qu’amplifier la méfiance.

C’est la grande ironie : Lane Hutson, lui, n’a jamais rien dit de tel. Chaque fois qu’on lui tend un micro, il reste calme, poli, concentré sur son jeu.

Mais son père, en évoquant la possibilité du Canada, a ouvert une boîte de Pandore. Et son agent, au lieu de refermer le couvercle, l’a arraché. Résultat : une tempête médiatique qui enfle, une révolte où journalistes, partisans et même vétérans de la LNH s’en mêlent.

Le drame, c’est que cette saga tombe au pire moment. Hutson est en pleine négociation de contrat avec le Canadien.

Son agent réclame au moins 10 millions par saison. Kent Hughes refuse de céder. Le nom de Noah Dobson plane au-dessus des discussions comme une ombre : à 9,5 millions, il représente la barre que le CH ne veut pas franchir. Dans ce contexte déjà explosif, chaque distraction devient une arme de négociation.

Et que fait Coffey? Au lieu de calmer les eaux, il accuse les médias d’alimenter un feu qui n’existe que dans l’imagination des journalistes. Grave erreur. Car à Montréal, attaquer les médias, c’est lancer une guerre qu’on ne gagne jamais.

Les partisans suivent, les micros s’ouvrent, les chroniqueurs s’enflamment. La preuve : après la sortie de Coffey, des voix comme Renaud Lavoie et Brad Marchand se sont engouffrées dans la brèche. L’un comparant Rob Hutson au père Galchenyuk. L’autre balançant un brutal « Faites taire ce gars-là ».

C’est ça, la spirale. Plus le clan Hutson nie, plus la révolte médiatique s’intensifie. Plus ils accusent les autres, plus leurs propres propos prennent du poids. Et Lane, lui, est coincé au milieu.

On peut comprendre le réflexe de Coffey. Protéger son joueur, détourner l’attention, chercher un coupable extérieur. Mais à Montréal, ce genre de stratégie est suicidaire.

Ici, on préfère un clan qui assume, qui rectifie si nécessaire, mais qui ne joue pas à faire porter le chapeau aux médias. Parce que dans cette ville, les micros sont trop nombreux, les oreilles trop attentives.

Rob Hutson a commis une bourde monumentale. Sean Coffey a choisi de la nier plutôt que de l’admettre. Et Max Truman vient de mettre le doigt sur la plaie : le public en a assez des excuses faciles. Le temps des détours est terminé.

Lane Hutson, lui, n’a rien demandé. Mais il paie le prix de la révolte. Chaque mot de son père est disséqué. Chaque défense maladroite de son agent devient une controverse. Et chaque chronique transforme son avenir en sujet de débat national.

Dans un monde idéal, tout ça ne serait qu’un incident mineur. Mais à Montréal, ce n’est pas possible. Ici, une phrase peut coûter des millions. Une déclaration peut changer la perception d’un joueur dans un vestiaire, dans une ville, dans une ligue.

Et une bourde médiatique peut transformer un été de gloire en cauchemar permanent.

Voilà la vérité crue : le clan Hutson a allumé la mèche. Les excuses ne suffiront plus.

Et à moins d’un mea culpa clair, cette révolte médiatique risque de suivre Lane bien plus longtemps que prévu.

Car à Montréal, la règle est simple : on assume, ou on se brûle.