Samuel Montembeault avait le coeur brisé au Centre Bell

Samuel Montembeault avait le coeur brisé au Centre Bell

Par Nicolas Pérusse le 2025-02-15

Samuel Montembeault n’a pas joué hier soir. Il était dans les gradins, spectateur impuissant, regardant Jordan Binnington accorder deux mauvais buts dans SON aréna, dans SON temple, devant SES partisans.

Imaginez l’horreur intérieure qu’il devait ressentir alors que le match le plus important des trente dernières années avait lieu au Centre Bell.

Il aurait pu être là, devant le filet, avec la chance de prouver à Team Canada qu’ils ont fait une énorme erreur en le reléguant au rôle de troisième gardien. 

Mais au lieu de ça, il a dû regarder Binnington flancher sur deux tirs douteux… et se dire que LUI, il aurait fait mieux.

L’occasion était parfaite. Un duel historique contre les États-Unis, au Centre Bell, un moment où un gardien devait se lever et voler un match. 

Au lieu de ça, Binnington a été battu trop facilement, il n’a pas su fermer la porte dans les moments critiques, et le Canada a perdu.

Et maintenant? Selon les informations qui circulent, ce sera Adin Hill devant le filet lundi contre la Finlande. Ce qui veut dire que Montembeault restera encore dans les estrades.

C’est une chose de perdre sa place de partant dans un tournoi. C’en est une autre d’être mis de côté chez soi, dans l’aréna où on est censé être chez soi, devant ses amis, sa famille, ses coéquipiers.

Imaginez ce que Montembeault doit ressentir en voyant deux gardiens jouer devant lui alors qu’il aurait dû être LE gardien du Canada dans cette compétition.

Binnington a prouvé hier soir qu’il n’était pas une valeur sûre.

Montembeault a tout regardé, impuissant. Il a dû retenir sa frustration, cacher son amertume. Parce que dans le vestiaire, il sait que peu importe ce qu’il pense, Jon Cooper ne le mettra pas devant le filet.

Montembeault aurait-il pu faire mieux?

Si on regarde ses statistiques récentes, la réponse n’est pas évidente. Mais ce qui est certain, c’est que le fait de ne pas avoir eu sa chance est une claque en plein visage.

Et le pire? L’occasion d’être un héros lui a été enlevée.

Adin Hill sera devant le filet lundi. Il aura la chance de montrer qu’il est l’homme de confiance du Canada. Montembeault, lui, regardera encore du haut des gradins, sans savoir s’il obtiendra un seul départ dans ce tournoi.

Hier soir, il a vu Binnington échouer.

Lundi, il pourrait voir Hill briller.

Et pendant ce temps, lui, reste enfermé dans son cauchemar.

Nick Suzuki aussi doit se sentir lésé.

Car Samuel Montembeault n’est pas le seul à ressentir un profond sentiment d’injustice après cette défaite du Canada contre les États-Unis. Le capitaine du CH aussi doit se demander ce qu’il aurait pu faire sur cette équipe.

Quand on regarde le rendement de certains attaquants canadiens, on ne peut que se poser la question : comment Suzuki n’a-t-il pas eu sa place sur cette formation?

Prenons Anthony Cirelli, par exemple. Invisible. Inutile. Il n’a jamais été un attaquant de premier plan, mais il est là. Pourquoi? Parce que Jon Cooper est son entraîneur Tampa Bay. Voilà tout.

Même chose pour Seth Jarvis. Rien contre lui, mais ce n’est pas un joueur qui va faire basculer un match. On a voulu bâtir une équipe de “grinders”, de joueurs responsables défensivement, mais on a sacrifié trop de talent offensif.

Et qui en paye le prix? Suzuki, un joueur intelligent, complet, qui aurait pu apporter exactement ce qui a manqué au Canada contre les Américains.

Le Canada a sous-estimé la vitesse et l’exécution des États-Unis, et au lieu de contre-attaquer avec des joueurs capables de rivaliser offensivement, on s’est contenté de choisir des joueurs “en papier sablé”, qui n’ont rien apporté.

Ce qu’on retient de ce match, ce n’est pas seulement la défaite du Canada. C’est la manière dont on a perdu.

Une attaque incapable de percer la défensive américaine.

Un manque flagrant de créativité offensive.

Des joueurs choisis pour leur “défensive” qui n’ont même pas pu contenir les meilleurs Américains. Et tout ça alors qu’un joueur comme Suzuki regardait le match à la maison.

Il n’est pas seulement le capitaine du Canadien de Montréal. C’est un centre capable de ralentir le jeu, d’exceller dans les deux sens de la patinoire, et de s’adapter à la vitesse des meilleurs joueurs adverses.

Jon Cooper et son staff ont préféré les gars qu’ils connaissent, plutôt que les meilleurs joueurs disponibles. Et le résultat est là : une défaite 3-1 contre une équipe américaine plus affamée, plus talentueuse et mieux construite.

Suzuki, comme Montembeault, doit regarder ce tournoi avec un goût amer.

Lui aussi aurait pu aider cette équipe.

Lui aussi a été ignoré pour des raisons discutables.

Lui aussi aurait mérité une place.

Mais comme Montembeault, il doit maintenant regarder cette rivalité historique en spectateur. en direct de sa propre maison.

Tellement dommage.

Ce n’est pas seulement les partisans du Canadien ou les médias québécois qui dénoncent les choix douteux de Team Canada. 

Même les médias internationaux s’interrogent sur l’absence de Nick Suzuki et la présence excessive d’Anthony Cirelli sur la glace.

Le Canada n’est pas censé être un country club, où les anciens protégés de Jon Cooper ont leur place garantie, peu importe leur rendement. Pourtant, Cirelli a eu un rôle démesuré alors qu’il n’apportait rien.

Et c’est encore pire quand on réalise que ce match avait lieu au Centre Bell, et qu’il n’y avait AUCUN joueur du Canadien dans l’alignement. 

Mais le plus scandaleux? Même les médias américains et internationaux s’entendent sur le fait que Jordan Binnington ne devrait plus être devant le filet lors du prochain match.

Il a été faible. Il n’a pas été à la hauteur.

Et pourtant, c’est Montembeault qui regarde tout ça depuis les gradins, sans même avoir eu une chance.

Les erreurs de Team Canada sont flagrantes. On a bâti une équipe avec des préférences personnelles plutôt qu’avec les meilleurs joueurs disponibles.

Tout le monde le voit. Sauf les dirigeants d’Équipe Canada.