Samuel Montembeault, à 28 ans, s’est imposé comme le pilier de la jeune équipe du Canadien de Montréal.
Ses performances cette saison ont de quoi rendre fiers les partisans : 16 victoires en 34 départs, une moyenne de buts alloués de 2,88 et un pourcentage d’arrêts de .900.
Ces chiffres le placent au 12e rang parmi les gardiens réguliers de la LNH, un exploit remarquable pour un joueur qu’on voyait encore, il y a peu, comme un simple numéro deux.
Ce succès est d’autant plus impressionnant qu’il intervient dans un contexte de reconstruction, où Montembeault a souvent été laissé à lui-même derrière une défensive en apprentissage.
Pourtant, malgré cette belle réussite, une ombre plane sur son avenir. L’organisation regorge de jeunes talents prometteurs à cette position, et une décision difficile semble inévitable dans un futur rapproché.
La situation se complique avec l’émergence de Jakub Dobeš. À seulement 23 ans, il a fait tourner les têtes dès ses débuts dans la LNH.
Confiant, technique et mature au-delà de son âge, Dobeš montre qu’il a tout pour devenir un gardien de premier plan. Sa présence soulage Montembeault, certes, mais elle crée aussi une compétition qui ne peut que s’intensifier.
Et puis, il y a Jacob Fowler. Ce jeune de 20 ans, choisi pour être le gardien d’avenir du Canadien, accumule des statistiques impressionnantes dans la NCAA avec le Boston College.
En seulement 19 parties cette saison, Fowler a enregistré cinq blanchissages. Cinq! À cet âge, c’est tout simplement ahurissant.
On ne repêche pas un gardien comme Fowler par hasard, et tout laisse croire qu’il sera prêt à faire le saut dans la LNH d’ici deux ou trois ans. Quand il arrivera, la hiérarchie devra être redéfinie.
Le Canadien se retrouve donc face à un problème de luxe : trois gardiens de qualité pour deux places.
Et si l’histoire récente de la LNH nous apprend quelque chose, c’est que gérer un excès de talents à cette position est un défi périlleux.
Alors, que faire avec Montembeault? D’un côté, il est difficile d’ignorer son importance pour l’équipe.
En plus de ses performances sur la glace, il incarne une valeur symbolique pour le Canadien. Québécois francophone, il est une figure attachante et respectée dans le vestiaire, un joueur qui reflète l’identité locale de l’organisation.
Mais d’un autre côté, la progression de Dobeš et Fowler force l’équipe à envisager l’avenir avec pragmatisme.
La logique voudrait que le Canadien se concentre sur Fowler et Dobeš comme duo pour les années à venir.
Fowler, avec son potentiel élite, semble destiné à devenir le gardien numéro un de l’équipe.
Dobeš, lui, a prouvé qu’il peut être un solide numéro deux, voire plus.
Montembeault, malgré tout son talent et son expérience, pourrait devenir une monnaie d’échange précieuse.
À 30 ans, au moment où Fowler s’établira probablement dans la LNH, Montembeault aurait encore une grande valeur sur le marché, attirant des équipes en quête de stabilité devant le filet.
Mais se séparer de Montembeault n’est pas une décision à prendre à la légère.
Au-delà de ses statistiques, il représente une stabilité et une fiabilité que peu de gardiens offrent.
De plus, en gardant Montembeault comme mentor pour Fowler, le Canadien pourrait assurer une transition en douceur, permettant à leur jeune étoile montante de se développer sans pression excessive.
Et si la solution était ailleurs? Peut-être que Dobeš, malgré tout son potentiel, pourrait être échangé pour répondre à d’autres besoins de l’équipe.
Son âge et son talent en font un actif très intéressant pour les autres franchises de la LNH. Mais cela implique un pari risqué : parier sur Fowler comme futur numéro un et sur Montembeault comme pilier de transition. Une décision difficile, mais pas impossible.
Ce qui est certain, c’est que la direction du Canadien devra bientôt trancher. Trois gardiens de qualité dans une seule organisation, c’est une équation qui ne fonctionne jamais à long terme.
Le dilemme ne concerne pas seulement le talent, mais aussi la gestion de l’équipe, la dynamique du vestiaire et la projection à long terme.
Pour l’instant, Montembeault continue de briller. Il est le gardien parfait pour le moment présent, un joueur qui stabilise une équipe jeune et inexpérimentée tout en étant une figure rassurante pour les partisans.
Mais il sait, comme nous tous, que son avenir est loin d’être garanti.
Samuel Montembeault est, sans aucun doute, dans une position délicate. Une décision devra être prise. Et cette décision, comme le titre l’indique, pourrait tout changer.
Pour lui. Pour Fowler. Pour Dobeš. Et pour l’avenir du Canadien de Montréal.
À suivre ...