Samuel Montembeault anéanti devant les caméras: Martin St-Louis réagit

Samuel Montembeault anéanti devant les caméras: Martin St-Louis réagit

Par David Garel le 2025-10-18

Samuel Montembeault est peut-être un bon gars, un coéquipier apprécié, un Québécois auquel plusieurs partisans s’identifient.

Mais ce qu’il n’est plus, c’est un gardien numéro un. Et surtout pas celui du Canadien de Montréal. La démonstration fut claire comme de l'eau de roche, encore une fois, lors de cette défaite face à New york.

Et ce qui choque davantage que les buts douteux, c’est la réaction de Martin St-Louis, encore une fois en conférence de presse, qui s’est présenté devant les journalistes sans la moindre étincelle de responsabilité.

Il s’est contenté de répéter que « ce n’était pas juste la faute à Samuel », tout en refusant d’analyser froidement les erreurs de son propre personnel. Cette attitude molle, défaitiste, et même gênante, envoie un signal catastrophique à toute l’organisation (voir l'extrait vidéo):

La scène ressemblait plus à une intervention d’un père inquiet qu’à la prise de parole d’un entraîneur-chef de la LNH. St-Louis a tenté de justifier l’injustifiable en minimisant les lacunes de son gardien, en insistant sur les défaillances collectives, et en noyant le poisson avec des généralités sur « le forecheck », « les sorties de zone » et « les cinq joueurs qui doivent faire leur job ».

Mais tout le monde l’a vu. Montembeault a flanché au pire moment. Encore. Et cette fois, c’est son entraîneur qui l’a protégé comme s’il était un junior en stage d’observation.

Dans son explication à propos du début de troisième période, où le CH a concédé rapidement, St-Louis n’a pas osé nommer l’erreur flagrante de son gardien.

« On va regarder ça à la vidéo », a-t-il dit, évitant soigneusement de confirmer ce que tout le monde sait déjà : Montembeault a mal lu un tir pourtant anodin (but atroce de Matthew Robertson), et a plombé l’équipe au moment où le CH avait besoin d'un arrêt.

C’est ce refus de nommer les fautes, de confronter la réalité, qui mine l’autorité de Martin St-Louis. Et c’est ce qui explique pourquoi Montréal stagne dans la médiocrité, incapable d’assumer ses choix.

Le plus ironique, c’est que Montembeault, lui, n’a pas fui ses responsabilités. Au contraire. Devant les caméras, il a dit ce que Martin n’a pas eu le courage de formuler :

« C’est de ma faute. Je dois être meilleur. Les gars ont bien joué, et c’est à moi de faire les arrêts. » On aurait dit un joueur résigné, conscient que ses chances s’amenuisent à Montréal.

Il semblait... anéanti...

Voici l'extrait vidéo:

Son ton évoquait l’urgence, la peur de perdre ce qu’il a bâti. Et pourtant, cet été, le même Samuel Montembeault tenait un discours bien plus combatif.

Il affirmait publiquement qu’il n’avait « pas l’intention de perdre sa place pour un autre », et qu’il voulait « rester à Montréal », prêt à se battre pour conserver son poste de numéro un.

Il disait comprendre que l’organisation misait beaucoup sur les jeunes gardiens comme Jacob Fowler et Jakub Dobeš, mais que cela le « piquait » d’entendre qu’on les voyait comme l’avenir du filet à Montréal.

« Je ne veux pas être celui qui cède sa place. Surtout pas ici. »

Mais voilà. Il l’a cédée.

Pendant que Montembeault s’enlise, Jakub Dobeš brille. Deux départs, une moyenne de buts alloués de 1,46, un pourcentage d’efficacité de ,940, et surtout, un calme désarmant dans les moments critiques.

Contre Nashville, en fin de match, puis en prolongation, le Tchèque a été fumant. Il a stoppé les attaques répétées de Duchene, Josi et Novak, gardant le CH dans le match jusqu’au but de la victoire.

C’est simple : Dobeš respire la confiance, inspire sa défense, et confirme que la transition est amorcée. Le filet ne lui a pas été donné. Il l’a volé. Et Montembeault ne le reverra probablement pas.

Ce qui fait mal, c’est que cette évidence est niée par Martin St-Louis, qui refuse de reconnaître la réalité du terrain.

Pire encore : il continue d’accorder des privilèges inexplicables à des vétérans inefficaces, comme Montembeault, ou encore en refusant d’envoyer Demidov sur la première unité du powerplay ou en fin de match, alors que tout le monde voit qu’il est le moteur offensif le plus explosif du groupe.

Il n’a toujours pas le courage de brasser la cage. Il protège ses vétérans, prend le blâme collectif. Décevant.

Montembeault n’a jamais été un gardien dominant. Ses meilleures saisons sont anecdotiques, et son pourcentage d’efficacité en carrière (inférieur à ,900) témoigne d’une constance défaillante.

Et les Jeux olympiques ? Il peut les oublier. Dans le portrait actuel de Hockey Canada, il se fait manger.

À ce rythme, il devra aussi oublier Montréal. Car d’ici 2027, Samuel Montembeault sera échangé. Son contrat n’a pas été structuré comme un vote de confiance à long terme, mais comme un pont vers une transition douce vers Dobeš ou Fowler.

Et avec la valeur montante de ce dernier à Laval, et l’intérêt de plusieurs clubs (Caroline, Edmonton, Philadelphie) pour un gardien d’expérience, Kent Hughes ne prendra pas le risque de perdre Montembeault gratuitement. L’heure du marché approche. Et ce n’est pas à Montréal qu’il terminera sa carrière.

Ce que les partisans réclament, ce n’est pas un bouc émissaire. Ce n’est pas de voir Montembeault crucifié pour une mauvaise soirée. C’est une ligne directrice claire. Une structure. Une logique.

Ce que Martin St-Louis a offert en conférence de presse, c’est tout le contraire : un flou affectif, une protection mal placée, et un aveu implicite de faiblesse.

On protège les vétérans, on retarde l’émergence des jeunes, et on refuse les décisions courageuses. Pendant ce temps, des matchs se perdent, des séquences s’installent, et le classement devient un mirage.

Si Martin St-Louis veut encore être l’homme de la situation, il devra se réveiller. Cesser de protéger l’improtectable. Cesser de prétendre que le problème est collectif quand il est individuel. Et surtout, cesser de croire que l’émotion est une stratégie de gestion.

Le hockey est une ligue de résultats. Et en ce moment, le résultat est clair : Jakub Dobeš est le gardien numéro un du Canadien de Montréal.

Montembeault, lui, n’est plus que l’ombre d’un pari raté.