Il suffisait d’ouvrir la radio sportive à Edmonton ce matin pour comprendre que quelque chose venait de basculer : le nom de Samuel Montembeault revenait dans chaque discussion, chaque segment, chaque ligne ouverte.
Normal, après que le tandem Stuart Skinner-Calvin Pickard s'effondre soir après soir.
Depuis des des mois, la rumeur vibrait dans l’air, mais aujourd’hui, elle a pris une couleur différente. À Edmonton, ce n’est plus une idée. C’est devenu une obsession.
Selon le journaliste David Pagnotta, Montembeault est devenu la priorité numéro un du DG Stan Bowman.
C’est presque cocasse, quand on sait que Montréal est déjà en train de tourner la page sur Montembeault, lui qui est en panique sur la glace depuis le début de l'année.
À Laval, un certain Jacob Fowler pousse si fort que le CH ne pourra pas le retenir éternellement. Fowler est considéré comme le futur, comme la pierre angulaire qui va remporter la Coupe Stanley.
La situation dans les buts à Edmonton est devenue un sketch tragique. Stuart Skinner, malgré les beaux mots du staff, ne livre pas. Calvin Pickard n’est pas un numéro 2 fiable. Match après match, période après période, les Oilers commettent le même crime : ils mettent tout leur avenir entre les mains d’un tandem qui ne ferait même pas peur dans la Ligue américaine.
C’est exactement ce qui rend Montembeault si attrayant :
Son contrat est raisonnable à 3,15 M$ par année jusqu'en 2027.
On parle d'un joueur encore dans son prime.
Il possède une expérience internationale. Même s'il était le 3e gardien au tournoi des 4 nations, il a remporté le championnat du monde en tant que gardien partant.
Son statut "Nhl" est établi.
Les équipes savent que Montréal ne pourra pas garder trois gardiens dans son organigramme. Elles savent aussi que Fowler arrive. Elles voient Dobeš s’imposer. Elles voient Martin St-Louis lui donner plus de confiance que jamais.
Montembeault est un gardien pont à Montréal, pas un gardien d’avenir.
Il est apprécié. Il est respecté. Il est aimé dans le vestiaire. Mais l’organisation veut passer à autre chose. Le langage corporel de Martin St-Louis ne ment jamais : Dobeš est « son gars ». Fowler est « son futur ». Et à Montréal, on a déjà compris que la fenêtre d’utilité de Montembeault se rétrécit.
Et Edmonton, en voyant la panique s'installer dans ses rangs, sait qu’il devra payer.
Tout tourne autour d’une seule chose : maximiser les trois prochaines années de Connor McDavid. Le contrat de deux ans qu’il vient de signer n’est pas un pacte de loyauté éternelle. C’est un ultimatum. Un message à peine voilé : « Faites-moi gagner maintenant ou je pars. »
C’est une pression sans précédent pour le DG Stan Bowman, et dans ce contexte, il sera obligé de surpayer pour un gardien qui peut "fiter" sur sa masse salariale.
Mais qu’est-ce que les Oilers peuvent vraiment donner au Canadien ?
1. Matt Savoie, l’actif le plus précieux, mais pratiquement intouchable.
Neuvième choix au total en 2022, 54 points à sa saison recrue dans la AHL, 2 buts et 5 points en 20 matchs dans la LNH cette saison : un prospect “high-end” qui joue sur le trio de Connor McDavid et que les Oilers ne veulent pas bouger:
Dans une transaction impliquant un gardien, Montréal sait qu’Edmonton ne mettra Savoie dans aucun deal, surtout pas pour un gardien avec seulement un an et demi de contrôle.
Mais dans une fenêtre courte comme celle-là, tout devient possible si Bowman panique. Montréal peut rêver, mais objectivement, Savoie ne viendra pas.
2. Isaac Howard... un nom ultra-intéressant pour Kent Hughes.
Howard, trois grosses saisons NCAA, première saison pro, déjà évalué comme un futur middle-six énergique. Il vient d'être rétrogradé dans la ligue américaine. Il n'était pas prêt pour la LNH, même s'il a marqué son premier à vie cette saison. (2 maigres but, une maigre passe en 17 matchs).
Il n’a encore rien prouvé dans la LNH, ce qui en fait exactement le type de profil que Kent Hughes adore cibler : jeune, contrôlable car sur son contrat d'entrée, et pas encore “trop cher”.
Savoie est impossible.
Howard est plausible.
C’est l’actif que Montréal doit exiger.
3. Beau Akey: un défenseur mobile, jeune et logique pour un échange.
Akey est exactement le genre de prospect défensif que les Oilers peuvent se permettre de sacrifier.
Il n’aura probablement pas un impact dans les trois prochaines années, ce qui rend son profil compatible avec un deal pour Montembeault. Mais il ne vaut rien sur le marché. Le défenseur droitier de 20 ans joue dans la ECHL au moment où l'on se oarle. Il ne serait qu'un throw-in.
4. Les choix au repêchage des Oilers
Quand on regarde froidement ce que les Oilers ont réellement à offrir au CH, ce sera leurs choix au repêchage.
Leur choix de première ronde 2027 et leur choix de première ronde 2028 sont disponibles. Ce sont les deux seuls "picks premium" encore intactes dans une organisation qui a déjà sacrifié celui de 2026 pour mettre la main sur Jake Walman.
Dans une fenêtre aussi courte, la dernière chance de l’ère McDavid-Draisaitl, ces choix prennent une dimension vitale : ils sont à la fois leur seul levier réel pour s’améliorer… et le prix que tout DG demande quand Edmonton cogne à la porte.
On le voit venir : si les Oilers veulent Samuel Montembeault, avec son contrat parfait pour une équipe coincée sous le plafond et un urgent besoin d’un gardien capable d’arrêter un lancer de la ligne bleue, ils devront sacrifier l’un de ces deux choix. Rien d’autre ne suffira.
Les Oilers jouent leur avenir, leur réputation, leur fenêtre de Coupe. Et Kent Hughes le sait. C’est pour ça que la négociation va commencer... et finir autour de 2027 ou 2028.
Mais Stan Bowman va tenter de créer un "package" sans inclure ses choix de première ronde, surtout qu'il sait que McDavid risque de partir dans trois ans. La reconstruction sera inévitable, alors il fera tout pour ne pas sacrifier son futur "all the way".
Edmonton possède encore ses choix de deuxième et de troisième ronde pour les années à venir, et ce sont exactement le genre de munitions qu’un DG utilise pour huiler une transaction… mais jamais pour aller chercher un gardien numéro un.
Ce sont quand même des pièces utiles pour compléter un package.
Parions que Bowman va tenter de genre de deal:
Howard + Akey + choix de 2e ronde
Mais Kent Hughes va demander le premier choix 2027 ou 2028.
Edmonton ne survivra pas à trois années de Skinner / Pickard.
Et Kent Hughes le sait. À lui de passer un citron aux ce cher Bowman.
