C’est fini entre Samuel Montembeault et le Québec
C’est terminé. La lune de miel est finie. Le gardien a craquépour de bon. Et cette fois, même les médias traditionnels ne peuvent plus sauver Samuel Montembeault de la réalité.
Ce qu’on répète depuis des mois devient aujourd’hui impossible à nier : Montembeault n’est pas un gardien numéro un dans la Ligue nationale. Et samedi soir, au Centre Bell, il l’a encore prouvé dans une défaite humiliante de 4 à 3 contre les Rangers de New York. Un match qui a exposé, une fois de plus, ses limites mentales, techniques et émotionnelles.
La soirée avait pourtant bien commencé. Montréal menait 2 à 0 après quatre minutes. Slafkovsky et Suzuki avaient mis le feu au Centre Bell. L’équipe semblait en contrôle.
Puis, comme trop souvent avec Montembeault, tout s’est écroulé. Un but faible en avantage numérique. Un autre qu’il aimerait revoir. Un troisième qu’il n’a jamais vu partir. Et soudain, le Canadien menait au score mais plus personne n’y croyait.
Les Rangers ont marqué quatre fois sans réplique. Le Tricolore a plié. Et Montembeault, encore une fois, a regardé ses coéquipiers baisser la tête.
Il a terminé la soirée avec 18 arrêts sur 22 tirs, pour un pourcentage d’efficacité de .857. Une performance indigne d’un gardien titulaire dans la LNH. Ce n’est pas un accident. C’est une tendance. Sa moyenne de buts alloués grimpe désormais à 3,26, son pourcentage de saison s’enfonce à .857, et il traîne derrière lui une fiche qui ferait honte à n’importe quel vétéran de la ligue.
Et le plus ironique, c’est qu’il a reconnu lui-même que la défaite était de sa faute. Il a pris le blâme devant les journalistes, il a dit que “c’est sur lui”, qu’il “aurait dû en arrêter plus”.
C’est noble, c’est honnête, mais c’est trop tard. Le public québécois n’est plus naïf. Les partisans, sur les réseaux sociaux, ne parlent plus de malchance.
Ils parlent de chute libre. Les mots “transaction”, Fowler” et “Dobeš” apparaissent partout. Et même les chroniqueurs qui le défendaient depuis deux ans ont fini par lâcher. Quand ton propre marché ne te croit plus, c’est que la fin est proche.
Parce que pendant que Montembeault s’écroule, Jakub Dobeš, lui, prend le contrôle du filet sans dire un mot. Le Tchèque vient de livrer deux performances solides, dont une victoire magistrale à Nashville.
Calme, stable, technique. Un gardien moderne dans toute sa définition. Une moyenne de 1,46, un pourcentage de .940. Et surtout, cette impression de sérénité que Montréal n’a plus connue depuis Carey Price.
Dobeš est déjà le gardien numéro un de cette équipe. Tout le monde le sait, sauf peut-être Martin St-Louis, qui continue de protéger Montembeault comme un parent refuse d’admettre que son enfant ne fera jamais carrière dans la musique.
Et pendant que Dobeš s’installe à Montréal, Jacob Fowler s’impose à Laval. Le jeune Américain est en feu après un blanchissage de 16 arrêts contre les Canucks d’Abbotsford, champions en titre de la Coupe Calder.
Calme, précis, imperturbable. Un style à la Carey Price. En deux matchs, il affiche une moyenne de 2,00 et un pourcentage de .920. On le dit partout : Fowler et Dobeš, c’est le tandem du futur. C’est le duo qui ramènera la Coupe Stanley à Montréal. Et Montembeault n’en fait plus partie.
Le pire, c’est que cette transition se déroule au grand jour, sous les projecteurs, et que tout le monde le voit sauf lui.
Martin St-Louis a choisi de le remettre devant les Rangers pour éviter la controverse, pour ne pas le humilier après la performance parfaite de Dobeš à Nashville.
Mais cette “protection” est devenue un piège. En voulant lui redonner confiance, on l’a exposé encore davantage. Et maintenant, il ne reste plus que les cendres d’un gardien qui se savait déjà condamné.
Même les partisans de la première heure, ceux qui vantaient son parcours atypique, son éthique, sa résilience, admettent que le charme est rompu.
Montembeault ne rassure plus. Il recule dans son filet, il perd ses angles, il cède des retours dangereux. Il n’inspire rien.
Et dans un marché comme Montréal, où chaque présence devant le filet est scrutée comme un procès, ce genre de défaillance mentale ne pardonne pas.
Le problème n’est plus statistique. Il est symbolique. Samuel Montembeault incarne le passé d’un club qui cherche désespérément à se tourner vers l’avenir.
Et pendant que Montréal vit cette crise interne, une autre équipe observe la situation avec attention : les Oilers d’Edmonton.
Parce qu’eux aussi vivent un enfer dans les buts. Après Calvin pickard, Stuart Skinner vient encore de s’écrouler. Cinq buts accordés, une performance catastrophique, et tout le monde dans l’Ouest le sait : Skinner n’est pas un gardien de la LNH.
Son club joue pour .500 malgré Connor McDavid et Leon Draisaitl. C’est une honte. Et l’organisation cherche désespérément un gardien stable, abordable, disponible. Montembeault coche toutes les cases.
Edmonton a déjà fait ses devoirs. Ils savent qu’il est signable à 3,15 millions. Ils savent que Montréal veut libérer le filet pour Dobeš et Fowler.
Ce serait une sortie logique, presque salvatrice pour Montembeault, qui pourrait retrouver un poste de partant ailleurs, dans un marché moins exigeant, loin de la loupe médiatique québécoise. Mais à Montréal, c’est fini. Il n’a plus la confiance de personne.
Il faut dire les choses telles qu’elles sont : le cycle est terminé. Ce n’est plus une question de loyauté, ni d’identité. C’est une question de performance. Et la performance n’y est pas.
Depuis trois saisons, Montembeault oscille entre le correct et le catastrophique. Il n’a jamais offert une saison complète au-dessus des standards minimaux. Il n’a jamais prouvé qu’il pouvait voler des matchs. Il n’a jamais stabilisé une équipe. Au contraire, il a souvent été celui par qui les défaites prenaient racine.
Son contrat se termine en 2027, mais il n’ira pas jusque-là. Le Canadien va l’échanger avant. C’est une évidence. Et chaque match qu’il dispute à Montréal ne fait qu’abîmer sa valeur.
Ce soir encore, il a été ce qu’il est : un gardien honnête, mais pas dominant. Et dans une ligue où la différence se joue sur deux ou trois arrêts clés, ce genre de profil ne mène nulle part.
La réalité, c’est que le Québec a cessé d’y croire. Les médias l’avaient protégé, parce qu’il était sympathique, franc, et local.
Mais maintenant que les chiffres parlent, que les jeunes prennent leur place, et que les défaites s’enchaînent, même eux lâchent prise.
Les partisans ne veulent plus d’excuses. Ils veulent du talent, de la constance, du caractère. Et ces trois mots ne décrivent plus Samuel Montembeault.
La relation entre lui et le Québec aura été belle, sincère, pleine d’espoir. Mais elle se termine dans la déception et la tristesse.
L’histoire est écrite. Et pendant qu’il s’efface, Jakub Dobeš et Jacob Fowler écrivent la suite. Deux gardiens, deux styles, une même mission : ramener la confiance perdue. Et eux, contrairement à Montembeault, ne semblent pas effrayés par la lumière.