Samuel Montembeault répond à ses détracteurs

Samuel Montembeault répond à ses détracteurs

Par David Garel le 2025-02-10

Samuel Montembeault sait très bien qu’il ne mérite pas vraiment d’être là.

Il n’est pas aveugle. Il voit les statistiques de Logan Thompson, il entend les critiques de Washington, il sait que même à Montréal, une partie des partisans le considère déjà comme un gardien secondaire.

Et pourtant, le voilà, vêtu du chandail d’Équipe Canada, au milieu des meilleurs joueurs du monde, sans la moindre gêne.

Si quelqu’un ressentait le syndrome de l’imposteur, ce ne serait sûrement pas lui. Montembeault en profite à 1000 %.

 Il savoure chaque instant, se laisse porter par l’expérience, et surtout, il ne se pose pas trop de questions. 

Pendant que tout le monde débat sur la légitimité de sa présence, lui, il profite du luxe, des soupers avec McDavid et Crosby, et de l’expérience unique d’être dans l’élite… même s’il n’en fait pas vraiment partie.

Si Montembeault était le véritable gardien numéro un de cette équipe, il serait traité comme tel. Mais Jon Cooper a déjà donné des indices : pas de rotation, un seul vrai partant, et ce ne sera probablement pas lui.

Le vestiaire en dit long. Le prestigieux casier de Carey Price? Il est maintenant occupé par Adin Hill. Montembeault, lui, est relégué sur le côté, dans une position qui en dit long sur son statut.

 Il sait qu’il ne part pas favori. Il sait que Hill et Binnington sont plus crédibles que lui aux yeux des décideurs. Mais il n’en fait pas une histoire.

D’ailleurs, il le dit lui-même : « Je suis ici pour une raison… mais le but, aussi, c’est de profiter du moment. »

Pas question de se battre pour prouver qu’il mérite d’être là. Il a déjà accepté son rôle : un figurant dans un tournoi où il sera au mieux un spectateur, au pire un remplaçant qu’on envoie au casse-pipe si le vrai gardien numéro un a besoin de repos.

Une réalité difficile à cacher

On peut comprendre pourquoi il adopte cette attitude. S’il devait affronter la vérité en face, ce serait brutal.

Ses statistiques depuis plusieurs semaines sont dignes d’un gardien de fond de classement :

5 victoires, 4 défaites, 1 défaite en prolongation

Taux d’efficacité de .895

Moyenne de buts alloués de 3,12

Comparez ça avec Logan Thompson à Washington, qui a été ignoré pour ce tournoi malgré des chiffres élites (.921, 2,23 de moyenne, et 24 victoires en 31 départs). C’est presque indécent.

Pendant ce temps, à Montréal, la vague "Jcob Fowler" ne cesse de grossir. Tout le monde attend que le prodige débarque à Montréal.

L’idée que Montembeault soit un vrai numéro un ne tient plus qu’à un fil. Chaque match où il se fait transpercer est une preuve de plus que son règne est fragile.

 Et s’il revient du tournoi enchaînant encore de mauvaises performances, la fin sera proche.

Mais tout ça ne semble pas l’affecter. Devant les journalistes, il garde un sourire en coin, fait des blagues sur la rotation des gardiens et parle de ses parents qui pourront peut-être venir voir un match.

Il est lucide : ce n’est pas lui qui va voler la vedette. Alors il joue le rôle qu’on lui donne. Il n’essaie pas de se battre contre la réalité.

Si Samuel Montembeault sait qu’il n’est pas le premier choix des partisans, des médias ou même de Team Canada, il ne le laisse pas transparaître dans ses propos.

Au contraire, il joue avec une certaine nonchalance, comme pour dire à ses détracteurs qu’il n’a rien à prouver et qu’il ne se laissera pas atteindre par les critiques.

Lorsqu’on lui demande comment il vit ce tournoi entouré des plus grandes stars du hockey, il ne montre aucune crainte.

 « C’est la même rondelle, au final. » 

Une manière subtile de dire qu’il n’est pas impressionné, qu’il ne voit pas ce tournoi comme une occasion de justifier sa sélection, mais plutôt comme une expérience à savourer.

Montembeault a aussi reconnu que ses performances récentes avec le Canadien n’avaient pas été à la hauteur.

 « Je sais que je dois être meilleur, et je sais que je peux être meilleur. » 

Il n’esquive pas la réalité, mais il n’accorde pas non plus trop d’importance aux critiques. Au lieu de se laisser écraser par la pression, il utilise ce tournoi comme une opportunité de se recentrer, loin des tensions de Montréal, loin de la comparaison constante avec Jakub Dobeš ou Jacob Fowler.

Alors que l’équipe du Canadien était en congé, Montembeault a choisi de venir travailler au plus haut niveau possible. 

« Je veux profiter de ces deux semaines pour travailler plus fort, retrouver mon jeu et revenir en force. »

Un message clair à ceux qui pensent qu’il est déjà dépassé : il n’abandonnera pas sans se battre.

Et c’est peut-être ça, finalement, la réponse ultime de Montembeault à ses détracteurs. Il ne cherche pas à convaincre ceux qui doutent de lui avec des déclarations flamboyantes ou des promesses vaines.

Il sait qu’il est critiqué, il sait que beaucoup pensent qu’il ne mérite pas sa place, mais au lieu de se défendre avec des mots, il veut laisser sa progression parler pour lui.

Ce tournoi est peut-être son dernier gros test avant que le vent tourne définitivement contre lui. S’il performe bien, il reviendra à Montréal avec une confiance renouvelée et un certain respect retrouvé. S’il flanche, la pression deviendra insoutenable.

En attendant, il garde la tête haute, se concentre sur l’expérience et savoure chaque moment. Parce qu’au fond, peu importe ce que pensent ses détracteurs, il est là, et eux, non.