Seth Jones à Montréal: non merci

Seth Jones à Montréal: non merci

Par Marc-André Dubois le 2025-02-20

Seth Jones aurait demandé une transaction aux Blackhawks de Chicago.

C’est du moins ce qu’affirme Ben Pope du Chicago Sun-Times, laissant entendre que le défenseur étoile souhaiterait évoluer dans une formation plus compétitive.

Mais soyons sérieux : qui voudrait vraiment de Jones et, surtout, qui peut absorber son contrat monstrueux de 9,5 M$ par saison jusqu’en 2030?

La rumeur en elle-même est déjà risible, mais le plus cocasse, c’est de voir certains partisans des Blackhawks sur les réseaux sociaux tenter de lui trouver preneur.

Et devinez quelle équipe revient souvent dans les suggestions? Oui, le Canadien de Montréal. Sous prétexte que la formation montréalaise pourrait avoir besoin d’un défenseur droitier – surtout avec David Reinbacher qui n’est pas encore prêt et David Savard qui sera échangé –, certains y voient une solution « logique ».

Mais en réalité, cette idée est tout simplement absurde.

Seth Jones est l’un des défenseurs les plus surpayés de la LNH. À 30 ans, il traîne un contrat de 9,5 M$ par année jusqu'en 2030.

Un cap salarial en hausse pourrait théoriquement rendre son contrat un peu moins lourd, mais il demeure un énorme fardeau pour n’importe quelle équipe sérieuse.

Ajoutez à cela le fait que Chicago n’est pas pressé de retenir du salaire jusqu’en 2030. Même une rétention de 3 à 4 millions de dollars par saison les limiterait considérablement dans leur reconstruction.

Et soyons honnêtes : Jones n’est pas un joueur qui transformera une équipe en prétendante à la Coupe Stanley. Il a été surestimé, et aujourd’hui, il est simplement en perte de vitesse.

Les options pour Jones sont limitées. Il voudrait gagner, mais les équipes gagnantes ne veulent pas de lui. Les clubs en reconstruction n’ont aucun intérêt à se coller un contrat aussi massif. En d’autres mots, Jones se retrouve coincé dans un cercle vicieux.

Alors, que reste-t-il? Un échange à la P.K. Subban, où une équipe prend son contrat par défaut pour se débarrasser d’un autre problème?

Un miracle orchestré par un DG désespéré? Une transaction forcée où Chicago accepterait de payer une bonne partie de la facture? Rien de tout ça ne semble réaliste avant la date limite du 7 mars.

D’ici là, Jones peut bien affirmer qu’il reste professionnel et qu’il fera tout pour performer, mais soyons honnêtes : ça sent la soupe chaude.

En attendant, les partisans de Montréal peuvent dormir tranquille : à moins d’un revirement aussi improbable que stupide, Seth Jones ne viendra pas alourdir la masse salariale du CH.

S’il y a bien un homme qui sait qu’il ne faut pas surpayer les défenseurs surestimés, c’est bel et bien Kent Hughes. L’ancien agent, devenu directeur général du Canadien de Montréal, a prouvé qu’il comprenait mieux que quiconque les dangers d’un contrat démesuré accordé à un arrière dont la valeur a été surévaluée.

C’est lui qui a décroché l’un des pires contrats de la LNH pour Darnell Nurse à Edmonton, et c’est précisément pour cette raison qu’il ne tombera jamais dans le même piège avec le CH.

Seth Jones et son contrat monstrueux de 9,5 M$ par saison jusqu’en 2030 représentent exactement le type de fardeau dont Hughes se tient à l’écart.

À Montréal, il a été clair : aucun joueur ne doit être mieux payé que Nick Suzuki, et encore moins un défenseur surévalué dont l’impact sur la glace ne justifie en rien un tel salaire.

La situation de Jones est un cauchemar pour Chicago. L’équipe est en pleine reconstruction et aurait tout intérêt à se débarrasser de son contrat, mais personne n’a les moyens ni l’envie d’assumer un tel poids financier.

Les Blackhawks devront donc vivre avec leur erreur pendant encore plusieurs années, à moins d’un miracle ou d’un échange impliquant une rétention massive de salaire.

Mais dans un contexte où la majorité des formations cherchent à maximiser leur flexibilité sous le plafond salarial, un tel scénario relève davantage du fantasme que de la réalité.

Pendant que Chicago tente désespérément de trouver une solution, Montréal peut avancer sans se soucier de cette rumeur grotesque.

Kent Hughes sait pertinemment qu’un défenseur surpayé peut devenir un véritable boulet, et il n’a pas l’intention de commettre la même erreur que celles qui hantent aujourd’hui les Oilers ou les Blackhawks.

À ceux qui rêvent de voir Seth Jones revêtir le chandail du CH, la réponse est simple : jamais.

Quant à Chicago, ils vont devoir jongler avec une patate chaude qui leur brûlera les mains pendant encore plusieurs années.