On le voyait à peine dans l’angle mort du marché il y a encore quelques semaines. Mais aujourd’hui, il est peut-être la seule porte de sortie viable pour Kent Hughes.
Avec la signature attendue de Matt Duchene à Dallas (4 ans, 18 millions $), le Canadien de Montréal voit son bassin d’options au poste de centre fondre comme neige au soleil.
Mikaël Granlund ou le vide. Voilà où on en est.
Et dans un contexte où Sam Bennett veut rester à prix réduit en Floride (on parle de 8 ans et 7,5 M$ par année), où John Tavares refuse de quitter Toronto, où Claude Giroux discute activement avec Ottawa (son plan B est Montréal) il ne reste plus que deux noms sur le tableau des centres autonomes : Mikael Granlund et Pius Suter.
Matt Duchene a été rayé de la liste. Ryan Donato aussi. Tavares, Giroux, Bennett : tous en voie de prolonger.
Pendant ce temps, Kent Hughes ne veut pas hypothéquer l’avenir dans un échange. Il semble craintif de sacrifier un choix de première ronde our Logan Mailloux. Il veut signer un centre sans donner de ressources.
Et là, il ne reste plus que Mikael Granlund.
À 33 ans, Granlund vit une renaissance spectaculaire. 66 points en saison régulière, puis 0 points en 18 matchs éliminatoires. Il a même signé un tour du chapeau.
Granlund est devenu le cœur discret de l’attaque des Stars. Le genre de joueur qu’on oublie… jusqu’à ce qu’il fasse de la magie.
Ce que cherche Kent Hughes? Un centre capable d’épauler Suzuki, de stabiliser la ligne de Demidov, d’amener de la rigueur et de la fiabilité défensive tout en maintenant un bon niveau de production offensive.
Granlund coche toutes les cases :
Production constante : 66 points à 33 ans.
Expérience en séries.
Intelligence avec et sans la rondelle.
Capacité à jouer sur l'avantage numérique et le désavantage numérique.
Flexibilité pour jouer sur un 2e ou 3e trio.
Il est surtout calme, stable, professionnel. Dans un vestiaire avec le mal-aimé et compatriore Patrik Laine, c’est exactement ce qu’il faut. Un pont entre le bouc-émissaire et le reste du vestiaire. Et aussi un pont entre les générations en tant que grand frère de Demidov. Un joueur nordique, finlandais comme Laine, discret mais redoutablement efficace.
Contrairement à Sam Bennett, Granlund ne coûtera pas 7 ou 8 millions par année. On parle ici d’un contrat entre 4,5 et 5,5 millions $, sur 2 ou 3 ans. Un pari raisonnable, sur un joueur qui vient de retrouver son niveau de jeu élite.
Et dans un marché saturé où les équipes surpayent pour obtenir des centres par transaction, c’est une bouffée d’air frais pour le CH. Pas besoin de sacrifier son futur. Juste d’avoir un bon plan… et de passer à l’action rapidement.
Granlund – Laine – Demidov : un trio d’élite?
Ce n’est pas un rêve farfelu. C’est le meilleur trio possible avec les ressources du CH.
Granlund au centre. Laine à gauche. Demidov à droite. Trois nationalités différentes. Trois styles complémentaires. Et surtout, une combinaison de QI hockey, de "shooter élite", et de vision offensive.
La stabilité d’un vétéran finlandais pour guider deux électrons libres à très haut potentiel. Et un défi de relance excitant pour Granlund, qui pourrait devenir le centre clé d’un retour en séries.
Avec la prolongation de Duchene, les Stars ont moins de 500 000 $ de marge salariale. Jamie Benn n’est toujours pas signé. Jason Robertson doit renégocier sous peu (seulement un an de contrat). Il n’y a aucun scénario où Dallas peut garder Granlund sans sacrifier une pièce majeure.
Il va donc tester le marché. Et le CH doit être prêt dès le 1er juillet.
Si Hughes rate Granlund, il reste quoi?
L’autre nom qui circule timidement, mais suffisamment pour mériter d’être mentionné, c’est Pius Suter. Un centre gaucher, fiable, moins flamboyant que Granlund, mais solide défensivement et étonnamment productif dans un contexte difficile à Vancouver.
La saison dernière, Suter a récolté 25 buts, 21 passes pour 46 points, un sommet personnel, tout en jouant de grosses minutes contre les meilleurs trios adverses.
Ce n’est pas l’option rêvée. Ce n’est pas un moteur offensif. Mais dans un rôle plus neutre, comme troisième centre capable de dépanner sur un top 6, il représente un plan C parfaitement raisonnable.
Moins cher, moins risqué… mais aussi avec un plafond plus bas. Si Granlund échappe au CH, il faudra peut-être se tourner vers ce genre de profil discret, mais utile sur le marché des agents libres.
Et sur le marché des transactions?
Anton Lundell? Intouchable en Floride.
Matty Beniers? Trop cher à acquérir.
Michael Hage? Pas prêt pour la LNH.
La seule autre option… c’est l’erreur.
Un pari raté sur un joueur vieillissant ou blessé. Ou pire : rien du tout. Encore une année avec Suzuki au bout du rouleau en fin d'année.. Dach qui va "choker" encore. Newhook décevant. Et les partisans qui décrochent.
Les journalistes ont flairé l’histoire. TVA Sports en a parlé. Jean-Charles Lajoie et Tony Marinaro l’ont souligné : Granlund, c’est le “safe bet” du marché.
Marinaro, sans détour :
« Tu veux pas payer un prix de fou pour un centre top-6 dans un échange? Tu veux pas overpayer Sam Bennett? Tu signes Granlund. »
Et c’est exactement ça. Un pari sans risque majeur, avec un potentiel de très gros rendement. Pour Hughes, qui veut progresser sans se brûler, c’est la fenêtre parfaite.
Kent Hughes est dans une impasse. Les autres DG savent qu’il est désespéré. Ils lui demandent la lune en échange d'un 2e centre.
Michael Hage est exigé et pour le DG du CH, il n'y a aucune chance qu'on sacrifie le futur 2e centre à Montréal.
Granlund devient plus qu’un choix. Il devient la solution.
Le Finlandais n’était sur aucun radar en mars. Aujourd’hui, il est la clé potentielle d’un alignement crédible à Montréal.
Et ce n’est pas pour dans trois ans. C’est maintenant.
Parce qu’il n’y a plus de centre disponible. Parce que tous les agents libres s’envolent. Parce que les prix en transaction sont absurdes. Et parce que la patience des partisans pour un 2e centre est à bout.
Kent Hughes doit signer Mikael Granlund.
Il doit le faire rapidement. Il doit le faire intelligemment.
Sinon? Il passera à côté du seul joueur capable de tout changer.