Signature à Montréal: un million de dollars proposé à l'ancien client de Kent Hughes

Signature à Montréal: un million de dollars proposé à l'ancien client de Kent Hughes

Par David Garel le 2025-07-01

C’est maintenant officiel. Le Canadien de Montréal a déposé une offre de contrat d’une saison d’une valeur d’environ 1 million de dollars à l’attaquant québécois Joe Veleno.

C’est ce qu’a révélé l’informateur bien branché Marc-Olivier Beaudoin, dans une publication qui a rapidement fait réagir à travers la LNH.

Et déjà, plusieurs équipes font la file. Selon les informations obtenues par Beaudoin, les Golden Knights de Vegas, les Blues de St. Louis, les Panthers de la Floride et les Canucks de Vancouver ont tous démontré un intérêt marqué envers le joueur de centre de 24 ans.

Montréal, cependant, espère que l’avantage du lien familial, ou plutôt, professionnel , avec Kent Hughes fera pencher la balance de son côté.

Mais est-ce que ce genre d’approche donne vraiment des résultats chez le Canadien?

Joe Veleno n’est pas un inconnu pour Kent Hughes. Son ancien agent devenu DG du Canadien connaît bien l’entourage du joueur natif de Kirkland, sur l’île de Montréal.

Il l’a vu grandir, évoluer dans les rangs juniors, et il comprend parfaitement son profil, son caractère et ses aspirations.

Ce n’est pas la première fois que Hughes tente un pari basé sur une connexion personnelle ou professionnelle. On se souvient de l’acquisition de Mike Matheson, également un ancien client, dans la transaction qui a envoyé Jeff Petry aux Penguins.

Un échange que l’on peut désormais qualifier de franc succès, tant Matheson s’est imposé comme un leader de la brigade défensive.

Mais pour chaque Matheson, il y a un Alex Newhook.

Le cas Newhook, lui aussi issu du réseau de Hughes, demeure un exemple frappant de pari manqué. Obtenu contre un choix de première ronde et un choix de deuxième ronde, Newhook n’a jamais véritablement répondu aux attentes, et semble aujourd’hui coincé dans un rôle flou entre le troisième trio et le néant.

Dans ce contexte, l’offre faite à Veleno s’inscrit parfaitement dans cette logique risquée : miser sur un joueur dont on connaît bien le profil, en espérant une relance à petit prix.

Repêché au 30e rang en 2018 par les Red Wings de Detroit, Joe Veleno portait à l’époque l’étiquette d’enfant prodige.

Rappelons qu’il fut le premier joueur québécois à obtenir un statut d’exception pour évoluer dans la LHJMQ à l’âge de 15 ans, un privilège accordé à des talents générationnels.

Mais depuis son entrée chez les professionnels, sa carrière peine à décoller.

En 2023-2024, Veleno a connu sa meilleure saison statistique avec 12 buts et 16 passes pour 28 points en 80 matchs.

Solide défensivement, doté d’un bon gabarit (6 pieds 1 pouce, 204 livres) et capable de tuer des punitions, il n’a toutefois jamais réussi à s’imposer comme un centre top 6 à Detroit.

Surtout, il n'est pas dominant au cercle des mises au jeu.

À Montréal, il pourrait bénéficier d’un contexte bien différent.

Avec les départs de Christian Dvorak, Joel Armia et Emil Heineman, Kent Hughes cherche justement à combler des trous dans le “bottom 6”, et Veleno pourrait incarner un projet de relance à bas coût.

Ce qui complique le dossier, c’est la concurrence. Vegas, Vancouver, St. Louis et la Floride ne sont pas des figurants dans ce derby Veleno. Toutes ces équipes ont besoin de profondeur au centre et pourraient offrir un rôle plus stable à Veleno. Et dans certains cas, un contrat plus lucratif, surtout considérant les taxes du Québec.

À Vegas, on manque cruellement de centres de troisième et quatrième trio. Vancouver, de son côté, veut aussi un centre plombier pas cher.

La Floride, toujours à l’affût de profondeur en vue d’une 3e Coupe Stanley, pourrait vouloir sécuriser un profil défensif capable d’absorber des minutes en désavantage numérique.

Et St. Louis? Voilà une organisation qui a justement besoin de profondeur aussi à cette position si importante, même sur le 4e trio. 

Disons qu'Alexandre Texier déçoit grandement à St-Louis.

Mais Montréal détient une carte que les autres n’ont pas : l’appel du berceau. Jouer à la maison. Porter le chandail du Canadien devant sa famille. Participer à une équipe en pleine transformation, qui a accéléré son plan pour être prétendant dès cette année.

Est-ce suffisant pour convaincre Veleno de refuser une meilleure offre financière ou un rôle plus défini ailleurs?

C’est là que les discussions deviennent stratégiques.

L’offre de 1 million de dollars est modeste. Le Canadien a très peu d’espace sous le plafond salarial en ce moment, et ne semble pas vouloir utiliser la LTIR de Carey Price immédiatement. Marc-Olivier Beaudoin l’a précisé : le CH sera prudent, peut-être même conservateur, en ce 1er juillet.

Cela n’empêche pas quelques signatures ciblées. Mais tout indique qu’on vise des profils à court terme, à bas prix, et avec un potentiel d’impact modeste mais réel.

Joe Veleno, dans ce contexte, est un coup de dés réfléchi.

Si Veleno accepte l’offre montréalaise, il devra composer avec une rude compétition pour obtenir du temps de glace.

Florian Xhekaj, Owen Beck, Jared Davidson, Sean Farrell, Luke Tuch, et même Joshua Roy sont tous dans la discussion pour un poste sur le troisième ou le quatrième trio.

Et c’est sans parler du fait que le Canadien pourrait encore transiger pour un attaquant top 6, ce qui repousserait encore plus les jeunes vers les rôles de soutien.

Mais pour un joueur qui cherche une nouvelle chance, Montréal pourrait représenter exactement ce dont Veleno a besoin : une équipe qui a besoin de gagner ses batailles à l’interne.

Il faut replacer ce geste dans le contexte de l’été de Kent Hughes.

Le DG du Canadien a été discret jusqu’ici. Il n’a pas voulu s’engager dans des guerres d’enchères pour Brock Boeser ou Mikael Granlund. Il a raté la cible Macelli. Et le dossier Kyrou stagne pour l'instant.

Mais il a aussi sécurisé Noah Dobson pour huit saisons.

Et maintenant, il teste des pistes plus secondaires, mais non moins essentielles, pour solidifier l’alignement et donner des options à Martin St-Louis.

Joe Veleno est peut-être un nom moins sexy que d’autres, mais il cadre dans la vision de l’équipe : polyvalence, fiabilité défensive, potentiel encore inexploré.

Si Joe Veleno signe à Montréal, ce sera un pari calculé. Un joueur qui a été jugé trop ordinaire à Detroit et Chicago, mais qui pourrait profiter d’un nouveau souffle sous la pression montréalaise. Un contrat à faible coût. Un potentiel de dividendes élevés si la relance fonctionne.

Mais si Hughes le rate, comme il a raté Newhook, le DG montréalais devra s’attendre à des critiques virulentes. Parce que les partisans du CH, eux, n’ont plus de patience pour les expériences tièdes de ses anciens clients.