Brock Nelson : la pièce que Kent Hughes n’a jamais eu le courage de viser avant
Il est l’un des centres les plus sous-estimés de la dernière décennie, coincé dans l’ombre d’un vestiaire mourant à Long Island. Et pourtant, Brock Nelson livre.
Trois saisons consécutives de 35 buts. Une constance chirurgicale. Une efficacité silencieuse. Et cette année, un vent nouveau en débarquant au Colorado, là où on joue du vrai hockey.
Il s’est retrouvé entre Drouin et Nichushkin, deux ailiers aux styles opposés, et il a fait exactement ce qu’il fait depuis des années : produire, équilibrer, rassurer.
Brock Nelson, c’est le centre dont tu réalises l’importance seulement quand il n’est plus là. Et Kent Hughes n’a jamais eu ce genre de joueur depuis qu’il est en poste.
Ni Dach, trop fragile. Ni Monahan, trop temporaire. Ni Evans, trop limité. Ni Beck, trop jeune. Et Suzuki ne peut pas tout faire, même avec 85 points.
Nelson arrive sur le marché avec un profil rare : un marqueur naturel, fiable défensivement, à l’aise avec les responsabilités, et surtout, parfaitement taillé pour un rôle de 2C.
« Je pense qu’il a encore plus à donner. On a vu des éclairs. Il peut encore nous surprendre offensivement. » — Jared Bednar
Ce n’est pas un pari, c’est une prise calculée. Et cette fois, si Kent Hughes veut vraiment accélérer son plan, c’est maintenant qu’il doit sortir du bois.
Brock Nelson pourrait transformer la hiérarchie de cette équipe. Il pourrait permettre à Slafkovsky de respirer. Il pourrait pousser Caufield à tirer plus. Il pourrait, surtout, créer une ligne B qui fait peur.
Et dans une Ligue où les duos de centres font la loi, imaginer un tandem Suzuki–Nelson, c’est l’assurance de jouer pour vrai, dès octobre.
Parce que Nelson, lui, ne demande pas du temps. Il demande juste une chaise et un mandat. Et le CH est enfin mûr pour ça.
Conclusion
Trop longtemps, Montréal a misé sur des promesses. Sur des “si”. Sur des potentiels. Sur des projets de centre numéro deux qui ne le deviennent jamais.
Brock Nelson, c’est l’inverse. C’est un produit fini. Un joueur complet. Un centre qui sait déjà ce que ça prend pour gagner, parce qu’il a traversé des murs pour rester debout.
Kent Hughes n’aura peut-être pas d’aussi belle occasion d’ancrer son équipe avec une signature aussi discrète qu’importante.
Et si le Canadien veut enfin cesser d’espérer des miracles de sa jeunesse, il doit offrir un contrat à un joueur comme Brock Nelson. Pas pour rêver. Mais pour gagner.
Le plus ironique dans tout ça?
C’est qu’un joueur comme Nelson n’a jamais été dans l’ADN du Canadien moderne, trop occupé à courir après des vedettes instables.
On a tout essayé : des revirements de carrière, des remèdes miracles, des “projets” emballés dans des déclarations de reconstruction.
Mais jamais, jamais, on a simplement signé un joueur qui coche toutes les cases, sans flafla, sans mystère, sans postérité… juste du hockey.
Et Brock Nelson, c’est ça : un gars qui livre la marchandise sans jamais voler le spectacle. Un centre qu’on n’applaudit pas assez, mais qu’on ne blâme jamais.
Si Kent Hughes veut vraiment prouver qu’il est plus qu’un architecte de repêchage, il doit frapper un coup simple, mais payant.
Et Brock Nelson, ce serait exactement ça : le coup juste, au bon moment, pour la bonne raison.