Signature de Dallas à Montréal: un duo finlandais avec Ivan Demidov

Signature de Dallas à Montréal: un duo finlandais avec Ivan Demidov

Par Marc-André Dubois le 2025-05-22

On en parlait à peine il y a deux semaines, et maintenant, son nom est sur toutes les lèvres : Mikael Granlund.

Le centre finlandais de 33 ans, qui s’éclate en séries avec les Stars de Dallas, est passé du statut de vétéran oublié à priorité stratégique du Canadien de Montréal.

Un virage spectaculaire. Et ce n’est pas juste une rumeur en l’air. Non. TVA Sports en a parlé. Sportsnet aussi. The Athletic également. Et maintenant? C’est rendu jusque dans les vestiaires à Dallas.

Les journalistes texans ont senti le frisson. On a posé la question à Granlund lui-même. Accepterait-il moins d’argent pour rester à Dallas, dans un système qu’il connaît, avec des coéquipiers qu’il aime?

Sa réponse a été glaciale : 

« Je me concentre sur les séries. On verra après. » 

Mais tout le monde sait qu'il va tester le marché. Granlund veut aller chercher le contrat qu'il mérite. Et si Dallas ne peut pas suivre? Montréal est déjà là. À l’affût. Et très sérieux.

Parce que tout s’aligne. Granlund coche toutes les cases du deuxième centre que Kent Hughes cherche désespérément depuis deux ans.

Il est productif : 66 points en saison régulière, 9 points et 5 buts en 14 matchs en séries. Il est intelligent, fiable, versatile. Il peut jouer sur le "power play", sur le PK, il peut centrer un top-6 ou stabiliser un troisième trio. Il a marqué un but de toute beauté tellement important dans la victoire dramatique des Stars contre les Oilers lors du premier match de la finale de conférence.

Sans oublier ton tour du chapeau dans la ronde suivante:

Surtout, il va coûter moins cher que Sam Bennett. Moins cher que Brock Nelson. Et contrairement à Dach ou Newhook, il livre la marchandise maintenant.

En fait, on commence à se demander si ce n’est pas l’option parfaite. Parce que Sam Bennett, c’est sexy, c’est intense, c’est viril — mais c’est aussi dispendieux. Très dispendieux. On parle de 7 à 8 millions par année sur 7 ans.

 Pour un joueur de 29 ans au style papier-sablé qui vieillit vite. Granlund? Il demande probablement entre 4,5 et 5,5 millions. Et il pourrait produire autant. Peut-être même plus. Le joueur vieillit bien, son style est basé sur la lecture du jeu, pas sur les contacts ou la vitesse. Il a encore deux ou trois très bonnes saisons dans le corps.

Et le facteur Finlandais n’est pas à sous-estimer. Dans un vestiaire où Patrik Laine débarquera en 2025, où Ivan Demidov aura besoin de stabilité, où le chaos médiatique est constant, avoir un joueur calme, intelligent, nordique, discret, mais efficace, c’est un baume.

Imaginez ce trio : Granlund – Laine – Demidov. Un mix d’expérience, de punch offensif et de vision. Ça commence à ressembler à quelque chose de dangereux.

Ce n’est pas pour rien que Jean-Charles Lajoie et Tony Marinaro ont sonné l’alerte sur TVA Sports. Pour eux, Granlund est le “safe bet” ultime. 

Un contrat raisonnable, une production assurée, une adaptabilité parfaite. Marinaro l’a dit clairement : 

« Tu veux pas payer un prix de fou pour un centre top-6 dans un échange? Tu veux pas overpayer Sam Bennett? Tu signes Granlund. »

Et le timing est bon. Granlund devient joueur autonome sans compensation le 1er juillet. Aucune transaction requise. Pas besoin de sacrifier un choix de première ronde. Pas besoin de donner Kirby Dach ou Jayden Struble ou Logan Mailloux. Rien. Juste un bon contrat.

Et ça, dans le contexte où les Canadiens de Montréal et les Blue Jackets de Columbus veulent tous deux utiliser leurs choix 16-17 (Montréal) et 14-20 (Columbus) pour faire des transactions, devient un avantage énorme. 

Pendant que les autres équipes magasinent à fort prix sur le marché des échanges, Kent Hughes peut simplement sortir son chéquier et avancer.

Granlund, c’est l’opportunité intelligente. Celle que personne ne voyait venir en mars, et qui s’impose comme une évidence en juin.

Parce que Brock Nelson, malgré sa réputation, a ralenti. Parce que Sam Bennett, malgré son feu, coûte cher et se blesse souvent. Parce que Granlund, lui, a faim.

Et il veut être payé. Il ne l’a pas dit explicitement, mais tout son non-verbal le crie. Il n’acceptera pas un “rabais maison” pour rester à Dallas.

Il a retrouvé son niveau, il produit comme un vrai centre top-6, et il mérite un contrat à la hauteur de ses performances. Montréal peut lui offrir ça. Et le rôle. Et la visibilité. Et le défi d’être un des moteurs du retour en séries.

Tout le monde parle de la reconstruction qui entre dans sa phase 2. Les jeunes arrivent. Le cap salarial explose. Le noyau devient de plus en plus dans le béton.

Mais ce qu’il manque, c’est la colle. Et Mikael Granlund, c’est ce genre de colle. Ce genre de joueur qui ne fait pas les manchettes chaque soir, mais qui rend tout le monde autour de lui meilleur.

Si Kent Hughes ne saisit pas cette chance, il va le regretter. Parce que Granlund est en train de forcer la main du marché. Parce que chaque point en séries le rend plus désirable. Et parce qu’à Montréal, il peut faire une vraie différence, dès l’an prochain.

Les partisans commencent à le voir. Les journalistes aussi. Le momentum est là. Il ne reste qu’à lui tendre le crayon.