Le Bye Bye 2024 n’aura pas survécu à son propre naufrage.
Réalisé par Simon-Olivier Fecteau, ce rendez-vous télévisuel tant attendu a été qualifié par plusieurs comme l’un des pires de l’histoire récente.
Entre blagues sans finesse, choix éditoriaux douteux et une absence flagrante de pertinence, l’émission a rapidement déclenché une avalanche de critiques sur les réseaux sociaux.
Parmi les moments les plus décriés, une blague sur Martin St-Louis, censée parodier le célèbre entraîneur du Canadien, a manqué sa cible de manière spectaculaire.
« Quand tu ne fais même pas sourire les amateurs de hockey, tu sais que c’est un raté ».
Le casting, habituellement un des points forts du Bye Bye, n’a pas su relever le niveau cette année. Des acteurs talentueux n’ont pas pu sauver des sketchs mal écrits, longs et souvent hors sujet.
Même des caméos, comme celui de Richard Martineau, ont semblé forcés.
Une autre critique récurrente : le Bye Bye 2024 s’est enlisé dans une surpolitisation des sujets. Le troisième lien, les dérives de certains politiciens et la division sociale ont monopolisé l’écran, au détriment de l’actualité culturelle ou sportive qui rassemble davantage.
« C’est devenu une émission pour une clique qui se trouve drôle entre elle »
Les spectateurs ont aussi noté l’absence de légèreté et d’autodérision qui faisaient le charme des éditions passées.
Plusieurs sketchs tournaient autour des mêmes thèmes, donnant une impression de redondance, comme les deux segments sur Desjardins.
Même les publicités parodiées, un classique du Bye Bye, ont manqué de mordant cette année.
Pendant ce temps, Infoman, fidèle à son habitude, a volé la vedette. Jean-René Dufort a livré une revue mordante et inspirée de l’année, où la créativité et l’intelligence dominaient.
Le segment « Cléopont », parodiant Geneviève Guilbault et le troisième lien, a particulièrement séduit, tout comme l’entrevue hilarante avec Pierre Fitzgibbon.
Le segment avec Réjean Tremblay et sa femme Julie Bertrand en Floride a été du bonbon. Bravo à Réjean et Julie pour s'être prêté au jeu.
Ce cours sur l’extermination des iguanes en Floride a été divertissant au possible. Loin de la parodie ratée du Bye Bye avec Christine Beaulieu en Julie qui surjouait et Claude Legault qui a complètement raté a personnifcation de Réjean.
Là où le Bye Bye a échoué à faire rire, Infoman a prouvé qu’il est possible d’aborder les mêmes sujets avec pertinence et humour.
Le Bye Bye 2024 n’a pas seulement déçu, il a indigné. Avec des moyens financiers importants (venant de nos taxes) et des talents reconnus, la qualité attendue n’était pas au rendez-vous.
Simon-Olivier Fecteau devra se poser de sérieuses questions sur la direction à prendre pour la prochaine édition. Mais on sent vraiment que ce sera son dernier. L'échec public est trop cuisant.
Réinventer la formule, s’ouvrir à des perspectives extérieures et reconnecter avec le public québécois semblent être des étapes incontournables.
Il faudra beaucoup plus que quelques bons flashs pour restaurer la confiance du public en 2025.
Le principal reproche adressé au Bye Bye 2024 est sans doute son incapacité à capter l’air du temps.
Là où l’émission devrait être un miroir de la société québécoise, elle a offert une vision complètement déconnectée de l’expérience collective.
Le choix des thèmes, souvent élitistes ou polarisants, a aliéné une grande partie du public.
« Ils parlent aux boomers, mais leurs blagues sont dignes d’un Cégep en grève », a lancé un internaute, résumant le sentiment général.
Un autre problème flagrant : le rythme de l’émission. Trop de sketchs s’étiraient inutilement, écrasés par des dialogues verbeux et des punchlines prévisibles.
Même des sujets prometteurs, comme le troisième lien ou la gestion des fonds publics par Desjardins, se sont transformés en segments interminables où l'humour cédait la place à une morale lourde et maladroite.
Cette incapacité à faire court et efficace a été encore plus flagrante lorsqu’on compare le Bye Bye à des émissions comme Infoman, où chaque minute semble optimisée pour divertir et informer.
Si le Bye Bye voulait frapper fort, il a au contraire donné l’impression de survoler les sujets tout en s’éparpillant.
La tentation de jouer la carte nostalgique est compréhensible, mais cette année, elle a été surexploitée. Entre la reprise de personnages des années 90 et les références à des émissions du passé, le Bye Bye 2024 semblait davantage tourné vers le rétro que vers le futur.
Si certains moments, comme le sketch Watabedford, ont pu tirer quelques sourires, d’autres, comme la parodie de Contrat d’gars, ont simplement accentué la déconnexion avec les réalités actuelles.
Ce regard tourné vers le passé trahit une forme d’essoufflement créatif. Le Bye Bye ne peut pas se contenter d’être un musée humoristique. Il doit évoluer pour rester pertinent, surtout dans une société en constante mutation.
Ce qui ressort clairement des réactions en ligne, c’est un appel au changement. Le public québécois attend de son Bye Bye qu’il soit à la fois divertissant,
intelligent et représentatif de ses préoccupations. Les critiques acerbes, bien que douloureuses pour l’équipe, pourraient être l’occasion d’une remise en question salutaire.
Il faudra revoir en profondeur la formule : diversifier les thèmes, introduire de nouvelles voix, et surtout, retrouver le plaisir simple de faire rire sans se perdre dans des ambitions trop grandes ou des jugements moralisateurs.
Malgré cet échec, le Bye Bye reste une institution. Les Québécois veulent aimer leur revue de fin d’année, mais ils attendent une réelle remise à niveau.
Si 2024 a été une année difficile à résumer, 2025 pourrait offrir un terreau plus fertile pour une équipe prête à écouter son public et à ajuster son tir.
Après neuf ans consécutifs à la barre du Bye Bye, Simon-Olivier Fecteau laisse planer le doute sur son avenir à la réalisation de cette émission culte.
Pourtant, après l’accueil glacial réservé au Bye Bye 2024, plusieurs s’accordent à dire qu’il savait d’avance qu’il avait raté son coup.
En annonçant que cette édition pourrait être sa dernière, Fecteau semble avoir voulu désamorcer les critiques qui allaient inévitablement s’abattre sur lui.
Dans une entrevue accordée avant la diffusion, Fecteau confiait être épuisé par la lourdeur du processus créatif, décrivant l’émission comme « extrêmement prenante ».
Si ses propos traduisent une certaine lassitude, ils sonnent aussi comme une tentative de justifier l’éventuel passage du flambeau.
Pourtant, ce mandat, aussi exigeant soit-il, reste l’un des plus convoités dans le milieu télévisuel québécois. À en juger par la réception catastrophique de l’édition 2024, certains observateurs estiment qu’un changement de garde pourrait relancer cette tradition.
Fecteau promettait un Bye Bye « moins politiquement correct », mais ce qu’il a livré était plutôt une revue bancale, où satire politique et humour nostalgique se heurtaient sans véritable direction.
Les références à des crises politiques comme celle à Ottawa ou les allusions aux scandales entourant le troisième lien étaient soit trop légères, soit trop répétitives pour marquer les esprits.
Ce déséquilibre dans le ton et le choix des sujets a laissé une impression d’incohérence.
Le réalisateur justifiait son approche en affirmant vouloir éviter un Bye Bye uniquement politique pour ne pas sombrer dans la lourdeur.
Pourtant, l’absence de véritables sketchs percutants sur les enjeux sociaux majeurs — comme l’inflation, les inégalités ou la crise du logement — a renforcé la perception que l’émission a manqué de courage.
Fecteau avait promis une émission corrosive, festive et rassembleuse. À l’arrivée, le résultat fut tout le contraire. Là où Bye Bye devait unir, il a divisé; là où il devait célébrer, il a frustré.
Les téléspectateurs, fidèles à leur rendez-vous annuel, ont été nombreux à exprimer leur déception sur les réseaux sociaux.
« Le plus mauvais que j’ai vu de ma vie », écrivait un internaute, reflétant un sentiment largement partagé.
Même les comédiens vedettes comme Guylaine Tremblay et Claude Legault n’ont pas réussi à insuffler l’énergie nécessaire pour sauver cette édition.
Les caméos surprises, censés être des moments forts, ont paru forcés, presque désespérés.
Avec une audience qui frôle traditionnellement les 4,6 millions de téléspectateurs, le Bye Bye reste une institution incontournable.
Mais cette institution a besoin d’un sérieux vent de fraîcheur. Si Simon-Olivier Fecteau décide de passer le flambeau, il laissera derrière lui un mandat ponctué de succès, mais aussi terni par des ratés de plus en plus évidents.
Son dernier aura été l'un des pires de l'histoire du Québec.