C’est un spectacle digne des meilleures tragédies grecques, avec un mélange de désillusion, d’arrogance mal placée et, soyons honnêtes, un brin de désespoir.
Steve Yzerman, l’idole intouchable qui avait autrefois tous les fans des Red Wings à ses pieds, s’est effondré sous la pression, devant une salle de journalistes qui n’ont pas hésité à jouer les bourreaux.
Oui, l’homme qui avait bâti la dynastie des Lightning de Tampa Bay a craqué avec une réplique qui a fait le tour des réseaux sociaux :
« If you have a better way, you’re free to share it with me, okay? » Traduction : « Si vous avez une meilleure idée, allez-y, je vous écoute. » C’est tout ? C’est ça, le grand plan de reconstruction ?
Et pendant qu’Yzerman panique à Detroit, Kent Hughes et Jeff Gorton, les architectes de la reconstruction à Montréal, doivent être en train de prendre des notes.
Car si Yzerman nous prouve quelque chose, c’est que même les légendes peuvent échouer, surtout quand la vision manque de clarté et que l’égo commence à prendre trop de place dans la salle des machines.
Revenons à Yzerman. Embauché en 2019 avec des attentes démesurées, il devait être le sauveur des Red Wings, celui qui allait ramener la gloire dans une ville où le hockey est une religion.
Il a eu carte blanche, des années pour planifier et des choix de repêchage à n’en plus finir. Et pourtant, cinq ans plus tard, où en est Detroit ?
À peine mieux qu’un groupe de débutants. Derniers en offensive, incapables de générer une défense digne de ce nom, et avec un entraîneur récemment sacrifié comme bouc émissaire.
Derek Lalonde a été jeté sous l’autobus, remplacé par Todd McLellan, un recyclage d’entraîneur tellement évident qu’il en devient presque gênant.
Et cette excuse que tout le monde sort : « C’est une équipe jeune. » Arrêtez. Une reconstruction ne dure pas éternellement.
À Montréal, Hughes et Gorton doivent regarder ce désastre et se demander : « Sommes-nous les prochains ? »
Leur situation est comparable, mais pas encore catastrophique. Les Canadiens sont au cœur de leur troisième année de reconstruction, et contrairement à Yzerman, ils ont l’air de comprendre que tout repose sur une vision cohérente.
Les jeunes talents comme Lane Hutson, Juraj Slafkovsky et David Reinbacher représentent des pierres angulaires prometteuses.
La banque d’espoirs déborde de potentiel, et la patience est encore un luxe qu’ils peuvent se permettre. Mais combien de temps cela durera-t-il ?
Parce qu’à un moment donné, comme Yzerman, ils devront répondre à une question brutale : « Où est le progrès ? »
Ce qui rend la chute d’Yzerman encore plus dramatique, c’est son incapacité à gérer la pression. Cette réplique qu’il a balancée aux journalistes n’est pas simplement un aveu d’échec, c’est une déclaration de guerre contre la critique, un signe qu’il a perdu le contrôle.
L’homme qui était autrefois vu comme un visionnaire est maintenant un général désespéré, à court de solutions.
Et cette vidéo, qui capture son moment de faiblesse, est devenue virale, un rappel cruel que dans la LNH, les icônes ne sont jamais vraiment à l’abri.
Ses décisions, jadis acclamées comme visionnaires, sont désormais disséquées sous la lumière impitoyable de l’échec.
Pendant ce temps, Hughes et Gorton, bien installés à Montréal, ont toutes les raisons de prendre des notes.
S’ils parviennent à éviter les pièges dans lesquels Yzerman s’est enfoncé, c’est peut-être eux qui en sortiront grands gagnants.
Mais ils savent aussi que le hockey n’accorde pas de deuxième chance à ceux qui échouent à livrer la marchandise.
Alors, la pression monte, les décisions s’accumulent, et l’avenir est aussi incertain qu’un lancer frappé en prolongation.
Leçon du jour : la reconstruction n’est pas un conte de fées, c’est une danse sur un fil de rasoir.
Yzerman titube. Hughes et Gorton marchent encore droit, mais pour combien de temps ?
Seul l’avenir le dira. Et il sera sans pitié.
Misère!