Cogeco Média, leader incontesté du paysage radiophonique québécois, se trouve aujourd’hui dans une position comparable à celle des Panthers de la Floride, récemment couronnés champions de la Coupe Stanley.
En tête du classement, avec des cotes d’écoute record, le 98,5 FM domine son marché, tout comme les Panthers ont survolé la LNH pour s’emparer du précieux trophée.
Mais comme dans toute compétition, les challengers ne manquent pas, et le 99,5 FM se profile comme un sérieux concurrent, prêt à bousculer le règne de Cogeco.
Selon les derniers sondages Numéris, rendus publics en août, le 98,5 FM continue de creuser l’écart avec ses rivaux, enregistrant une part de marché impressionnante de 21,4 %, en hausse par rapport à l’année précédente.
La chaîne se classe non seulement en tête au Québec, mais elle se hisse aussi au sommet au Canada, une performance qui reflète l’ampleur de son succès.
La période estivale, généralement plus propice aux radios musicales, a été marquée par une adhésion continue des auditeurs à l’information.
L’émission Puisqu’il faut se lever, malgré l’absence de son animateur vedette Paul Arcand, a dominé les ondes matinales avec 33,3 % des parts de marché, confirmant ainsi la solidité de la station même en l’absence de son pilier. Voilà qui est bon signe pour Patrick "Napoléon" Lagacé.
Julie-Christine Gagnon, directrice des programmes du 98,5 FM, se réjouit de ces résultats, soulignant la stratégie équilibrée de la station qui combine des sujets sérieux avec des segments plus légers.
« Ce savant mélange entre information et divertissement est la clé de notre succès, surtout l’été. Nous sommes très fiers de voir que les auditeurs continuent de nous choisir malgré la concurrence accrue », affirme-t-elle à la Presse.
Pourtant, si Cogeco semble régner sans partage, la compétition ne reste pas passive. Le 99,5 FM, récemment réorganisé et désormais sous la bannière de QUB Radio, se positionne comme un sérieux prétendant au trône.
Cette nouvelle force dans le paysage radiophonique montréalais pourrait bien ébranler la suprématie du 98,5 FM. Les mois à venir seront cruciaux, notamment avec l’arrivée de l’automne, une saison clé pour la radio.
Le 98,5 FM, comme les Panthers de la Floride, est au sommet, mais la question qui hante tous les observateurs est de savoir pour combien de temps encore.
La radio montréalaise, malgré son avance, doit composer avec une montée en puissance des concurrents tels que Radio-Canada, Ici Première, et Bell Média. Bien que le 98,5 FM reste intouchable pour le moment, les mouvements de ses challengers, notamment le 99,5 FM, ne peuvent être ignorés.
À l’image des équipes de la LNH qui ajustent leurs stratégies pour renverser les champions, les stations rivales peaufinent leurs approches pour faire vaciller le château fort de Cogeco.
À l’instar des Panthers, qui savent que la prochaine saison sera encore plus exigeante avec tous les yeux rivés sur eux, le 98,5 FM doit se préparer à une compétition féroce.
Son succès repose non seulement sur sa capacité à innover, mais aussi sur sa capacité à maintenir la qualité et l’engagement de ses équipes.
Les commentaires des auditeurs, bien que majoritairement positifs, montrent aussi des signes de lassitude. L’arrivée de Michele Boisvert, qui a remplacé Pierre-Yves McSween, ne fait pas l’unanimité, certains regrettant le style percutant de McSween et critiquant le ton plus conventionnel de Boisvert. Patrick Lagacé, quant à lui, peine encore à faire oublier Paul Arcand.
Dans ce climat compétitif, tout pourrait basculer lors des prochains mois. Le 99,5 FM et ses nouvelles voix, la stabilité retrouvée d’Ici Première, et l’ascension d’autres stations pourraient changer la donne.
Le 98,5 FM est au sommet, mais pour combien de temps encore?
Dans cette bataille radiophonique intense, ce qui rend la situation encore plus captivante, c'est l'envers du décor au sein de Cogeco Média, un univers où les tensions internes et les luttes de pouvoir se cachent derrière les sourires affichés en ondes.
Le 98,5 FM, bien que roi incontesté, montre quelques signes de faiblesse qui pourraient offrir des opportunités pour ses concurrents, et c’est là que les détails croustillants révèlent toute la complexité du royaume de Cogeco.
Derrière les statistiques flatteuses du dernier sondage Numéris, des fissures commencent à apparaître, notamment avec l'arrivée de Michele Boisvert, qui a pris la relève de Pierre-Yves McSween à la chronique économique.
Si McSween était apprécié pour son approche directe, sans langue de bois, Michele Boisvert adopte un style plus classique, voire académique, qui ne fait pas l’unanimité. Sur les réseaux sociaux, les commentaires sont cinglants :
« On s’ennuie de McSween ! Michele Boisvert, c’est correct, mais c’est trop prévisible, ça manque de punch ! »
« Le 98,5 FM a perdu sa saveur avec cette transition. On ne ressent plus la même énergie qu’avec McSween, il osait poser les questions qui dérangent. »
Les réactions ne s’arrêtent pas là. Patrick Lagacé, qui a pris la succession de Paul Arcand, est également sous le feu des critiques.
Beaucoup d’auditeurs ont l’impression qu’il n’a pas réussi à endosser le rôle immense laissé par Arcand, une figure presque intouchable de la radio québécoise.
Certains le qualifient même de "remplaçant d’appoint".
Ce manque de satisfaction envers Lagacé est un problème majeur pour Cogeco, qui comptait sur lui pour maintenir le lien de confiance avec une audience fidèle et parfois très exigeante.
Le 99,5 FM, qui diffuse maintenant la programmation de QUB Radio, est particulièrement perçu comme un adversaire sérieux.
La critique la plus virulente concernant Lagacé est que, bien qu’il soit un excellent chroniqueur et journaliste, il n’a pas encore réussi à imposer sa propre marque à la matinale.
Les comparaisons avec Paul Arcand sont inévitables et souvent cruelles.
« Lagacé est bon, mais il n’a pas cette autorité naturelle qu’avait Arcand. On sent qu’il force parfois pour s’imposer. On n’a pas cette même assurance qu’avec Paul. »
Un autre point faible du 98,5 FM concerne les changements internes, souvent décriés pour leur gestion brutale des départs et des arrivées.
Pierre-Yves McSween et MC Gilles, deux figures emblématiques de la station, ont été évincés dans des circonstances qui ont suscité l’indignation de certains auditeurs, et ce mécontentement est encore palpable.
D’ailleurs, certains accusent directement Patrick Lagacé d’avoir joué un rôle dans ces départs, des rumeurs alimentées par les discussions en coulisses.
Julie-Christine Gagnon, directrice des programmes, a beau vouloir minimiser ces tensions en rappelant que le 98,5 FM reste numéro un, il est clair que le paysage radiophonique est en train de changer. Elle reconnaît d’ailleurs que des « ajustements » devront être faits pour éviter que la situation ne dégénère davantage.
« Oui, le départ de McSween a été difficile pour certains, mais Michele Boisvert est une chroniqueuse de talent. Il faut laisser le temps aux auditeurs de s’habituer à ce changement. Nous avons confiance en notre équipe. »
Cependant, cette confiance affichée par la direction cache une réalité plus trouble. Le royaume du 98,5 FM, comme celui des Panthers de la Floride, peut être remis en question à tout moment.
Si l’équipe floridienne, championne en titre, sait que la compétition sera féroce lors de la prochaine saison, Cogeco doit également se préparer à une bataille acharnée pour conserver son trône.
Les prochains mois seront décisifs, et tout se jouera sur la capacité du 98,5 FM à maintenir son équilibre entre tradition et renouveau.
Les auditeurs ont toujours le dernier mot, et leurs attentes sont élevées. Le moindre faux pas pourrait être fatal à l'avenir radieux de la chaîne de Cogeco.
Ils sont au sommet de la montagne en ce moment. Attention de ne pas tomber. La chute pourrait être brutale.
À suivre...