Sueurs froides pour Patrick Roy: Marc Bergevin et Mathieu Darche sans pitié

Sueurs froides pour Patrick Roy: Marc Bergevin et Mathieu Darche sans pitié

Par Marc-André Dubois le 2025-05-05

Il y a des cauchemars qui semblent interminables.

Des descentes en spirale qui, loin de s’essouffler, s’accentuent jour après jour. C’est exactement ce que vit Patrick Roy en ce moment.

Et ce, sous les yeux d’une LNH qui l’observe en silence, pendant qu’on redessine les organigrammes de plusieurs équipes sans même lui adresser un regard.

La légende du Canadien de Montréal, celui qui pensait que sa deuxième carrière allait le mèner à diriger une formation de la LNH en tant que DG, est en train d’assister, impuissant, à l’effondrement total de son rêve.

Tout indique que les Islanders de New York ne le retiendront pas derrière le banc. Pas quand Marc Bergevin est l’un des favoris pour devenir président des opérations hockey, et encore moins maintenant que le nom de Mathieu Darche circule sérieusement pour le poste de directeur général.

Et pour Roy, c’est une double gifle. Deux figures qui incarnent tout ce qu’il n’est pas : la diplomatie, la retenue, le calme, la réflexion clinique.

Tout le contraire du volcan Roy, de ses sautes d’humeur, de ses confrontations publiques avec les joueurs, de ses relations conflictuelles avec ses supérieurs.

Imaginez la scène : Patrick Roy, là, seul dans son bureau de Long Island, pendant que les proprios discutent de leur plan B sans lui.

Pas de rencontre prévue. Pas de communication formelle. Rien. L’homme attend, il espère, il devine. Et pendant ce temps, les échos se multiplient : Marc Bergevin serait le favori, et il aimerait travailler avec Mathieu Darche.

Un duo bien pensant, stratège, corporate, qui ferait tout pour ramener les Islanders à une rigueur organisationnelle. Et qu’arrive-t-il lorsqu’un nouveau DG arrive en poste? Il amène son propre homme de confiance derrière le banc. Roy le sait. Tout le monde le sait.

Le plus cruel dans tout ça? C’est que Patrick Roy avait cru, pour une fois, que le destin jouait en sa faveur. Que le départ de Lou Lamoriello, son grand rival en coulisses, allait enfin lui ouvrir les portes.

Mais ce fut le contraire. Avec Lamoriello parti, c’est toute sa protection qui s’effondre. Les proprios veulent du changement. Du renouveau. Une autre approche. Une nouvelle culture.

Et Roy, lui, représente le passé, les tensions, les réactions émotives. Il a peut-être même trop parlé, trop publiquement, trop souvent. Sur les terrains de golf de Québec, on raconte qu’il se confie abondamment. Certains disent qu’il se place en victime. Il parle, il jase, il raconte que c’est fini. Il alimente lui-même le feu.

Et pendant ce temps, Rob Blake perd son emploi à Los Angeles. Marc Bergevin, qui agissait comme son adjoint, se retrouve à nouveau au centre de l’actualité.

Est-ce que la porte s’ouvre pour lui à Los Angeles? Peut-être. Mais à Long Island, il reste un des noms les plus prisés pour devenir le patron des opérations hockey.

Et Chris Botta, journaliste bien branché à New York, affirme que le plan A, c’est un tandem Bergevin-Darche. Une sorte de version améliorée de l’ancienne régime du Canadien. Un duo en qui les proprios auraient pleine confiance.

Mathieu Darche, c’est un homme de structure. Posé, brillant, cartésien. Il a appris sous Julien BriseBois à Tampa Bay. Il est tout ce que Roy n’est pas.

Et si jamais il est nommé DG, il est absolument impossible d’imaginer qu’il conserve Patrick Roy. Pas par vengeance, mais par conviction.

Les deux hommes ne parlent pas le même langage. Darche veut de la responsabilisation, de la transparence, du calme. Roy, c’est le contraire : du chaos, de la colère, de la pression constante.

Et c’est là que le véritable drame se dessine. Patrick Roy est en train de vivre une fin de parcours brutale. Après avoir attendu près d’une décennie pour obtenir une nouvelle chance dans la LNH, le voilà qui se retrouve au bord du vide.

Même pas consulté. Même pas considéré pour un rôle dans l’organisation. Il n’a même pas l’air de faire partie du plan.

Et pendant ce temps, dans le reste de la ligue, les postes de coachs vont se remplir Anaheim (Quenneville pratiquement assuré?), Boston, Chicago, Philadelphie, Seattle, Vancouver… des équipes qui cherchent un nouveau souffle.

Et Roy? Ignoré. Même Dominique Ducharme, son successeur à Montréal, figure sur les listes de candidats. Un affront de plus. Une humiliation de trop.

Ce n’est plus une rumeur. C’est une conclusion. Patrick Roy ne fait plus partie du cercle. Il est en train d’être barré, écarté, oublié.

Et peut-être est-ce mieux ainsi. Car à 59 ans, les tempêtes ont laissé des traces. Son visage, ses cernes, son teint fatigué en disent long.

Même sa famille s’inquiète. L’intensité qui l’habitait autrefois est en train de le consumer. Il n’est plus question de coaching. Il est question de santé mentale. De paix d’esprit. D’acceptation.

Mais Roy, lui, ne sait pas être passif. Il ne sait pas rester dans l’ombre. Il veut diriger. Il veut décider. Il veut être le centre du projet.

Et ce rêve, ce fantasme de contrôler une équipe, s’effondre sous ses yeux. Les portes se ferment. Et même s’il ne veut pas encore l’admettre publiquement, il sait que l’heure est venue. Il le dit aux siens. Il le dit à voix basse sur les verts de Québec ou de Floride. C’est fini. L’aventure touche à sa fin.

Et cette fois, personne ne viendra le sauver.