Il fallait l’entendre pour le croire.
Le petit Brad Marchand, l’ennemi juré du Centre Bell pendant plus d’une décennie, l’agitateur, le rat le lutin maléfique des Bruins… vient de lancer une bombe qui a fait trembler les murs du Québec hockey.
Oui, vous avez bien lu. Brad Marchand considérerait une offre du Canadien de Montréal cet été. Pas une rumeur, pas une spéculation: un message clair et sans détour, lancé par ses propres mots à Renaud Lavoie.
«Si je suis disponible le 1er juillet, je serais disponible pour les 32 équipes.»
Et Montréal en fait partie.
Un choc dans le Québec entier.
Pendant 16 saisons, Brad Marchand a incarné la haine de Boston envers Montréal. Il a insulté, dérangé, frappé, piqué, agacé tout ce que le CH avait comme espoirs, vétérans, partisans. Mais voilà: à 37 ans, l’homme a changé de chandail, et peut-être même un peu d’âme.
Échangé aux Panthers de la Floride à la dernière date limite des transactions, l’ancien capitaine des Bruins sait que la page est tournée. Boston, c’est fini.
Et si son amour de la rivalité Boston-Montréal l’a défini pendant 15 ans, aujourd’hui, il s’en fout.
«Je ne suis plus un joueur des Bruins. Si Montréal est intéressé, je vais écouter. Je ne ferme aucune porte.»
Vous avez bien lu.
Brad Marchand ouvre la porte au Canadien. Et Kent Hughes a maintenant une carte entre les mains qu’il n’aurait jamais cru avoir.
Maxim Lapierre en a parlé avec passion. Pour lui, c’est clair: Marchand, c’est le guerrier parfait. Le gars capable de rentrer dans le vestiaire du CH et d’imposer le respect. Celui qui peut brasser un match, réveiller une série, électriser une foule.
«Ce gars-là est capable d’aider des jeunes sur le deuxième trio, il est capable de remplacer Juraj Slafkovsky sur le premier trio s’il a une panne sèche, il est capable de jouer sur le troisième trio. Il est capable de tout faire.»
Et Jean-Charles Lajoie, fidèle à son style, a lancé le rêve ultime:
«Pourquoi pas un trio Marchand-Crosby-Demidov à Montréal?»
Crosby. Marchand. Demidov.
Le cœur s’excite, les réseaux explosent, et le Québec s’enflamme.
Ce n’est pas un hasard si ce rêve semble soudainement possible. Brad Marchand et Sidney Crosby, c’est une vieille histoire d’amitié, forgée dans les tournois mondiaux, coulée dans l’or international.
Marchand n’a jamais caché son admiration pour Crosby.
Et on sait que si Crosby débarque un jour à Montréal — ce qui, selon certains, reste encore possible malgré ses démentis — il ne viendra pas seul. Il voudra des soldats autour de lui. Des hommes de confiance.
Et Marchand est en haut de la liste.
Trop de petits attaquants?
Certains diront: «Oui mais, on a déjà Brendan Gallagher.»
Erreur.
Marchand n’est pas Gallagher.
Même taille? Oui. Même hargne? Peut-être. Mais Marchand, c’est un producteur élite, un joueur d’impact, un homme qui a flirté avec le top 5 de la LNH à son sommet. Il est capable de changer l’allure d’un match à lui seul. Gallagher est un guerrier. Marchand est un poison.
Et un poison, ça gagne des séries.
Même à 37 ans, Marchand a encore inscrit 51 points en 71 matchs cette saison. Et dans les séries? 8 points en 9 matchs. Il est encore capable. Il est encore dangereux.
Et surtout: il ne recule jamais.
Kent Hughes doit-il foncer?
C’est là que tout se joue. Kent Hughes, qui cherche désespérément un attaquant de top 6, ne peut pas ignorer cette opportunité. Marchand ne commandera pas un contrat de huit ans. Il ne coûtera pas 11 millions. Il veut gagner. Il veut jouer. Il veut brasser.
Et si Montréal l’appelle?
Il va écouter.
Ce serait une signature de caractère. De courage. Un message à la ligue: le CH n’a plus peur de gagner sale. De gagner serré. De gagner avec du chien.
Marchand peut être ce manque cruel de mordant que Martin St-Louis réclame depuis deux ans.
Oui, il y a des cicatrices.
Les coups à Subban. Les coups de langue. Le "léchage". Les provocations. Le mépris affiché envers le CH.
Mais ça, c’était le Marchand des Bruins.
Aujourd’hui, il est libre. Aujourd’hui, il tend la main. À Montréal de décider si elle la serre… ou si elle la rejette.
Et franchement? Il y a 10 ans, personne n’aurait cru que Claude Lemieux jouerait pour l’Avalanche. Que Chris Chelios porterait le chandail des Red Wings. Que Lucic irait à Calgary. Et pourtant.
Le hockey, c’est une business. Et Marchand n’a jamais menti là-dessus.
Bien sûr, certains vont crier à la manipulation. Marchand veut faire monter les enchères. Il veut tester le marché. Il sait que Montréal, ça fait parler.
Mais ce n’est pas une rumeur sortie d’un agent. Ce n’est pas un texto douteux. C’est lui, face à Renaud Lavoie, qui le dit.
Et dans une ligue où les vraies vedettes sont rares, quand l’une d’elles dit publiquement: «Je suis ouvert à Montréal», tu dois écouter.
Brad Marchand à Montréal. Cela semble encore irréel.
Mais après tant d’années à détester ce joueur, à le huer, à le mépriser, on réalise une chose:
On déteste surtout ceux qu’on aimerait avoir.
Et ce que Marchand représente? Du cran. Du caractère. De l’insolence. De la rage de vaincre.
Exactement ce qu’il manque à ce Canadien qui veut grandir, qui veut faire mal, qui veut gagner.
Marchand a tendu la main.
La question, maintenant, c’est: Kent, as-tu le courage de la serrer?