Kent Hughes a bâti sa réputation sur des transactions ingénieuses et des manœuvres audacieuses.
Depuis son arrivée à Montréal, il a prouvé qu’il savait surprendre, qu’il savait saisir les occasions et qu’il pouvait tirer profit des moindres failles du marché des échanges.
Or, cette année, à la surprise générale, Hughes a tout simplement figé.
Les directeurs généraux de la LNH, qui s’attendaient à une autre manœuvre brillante de la part du DG du Tricolore, ont été bouche bée en voyant Montréal rester complètement passif.
Hughes a non seulement refusé de vendre ses joueurs autonomes, mais il a aussi snobé plusieurs transactions qui, pourtant, auraient pu grandement aider le Canadien à court et long terme.
Le plus incompréhensible dans toute cette histoire, c’est que Hughes a refusé un choix de deuxième ronde pour Joel Armia, un joueur qui, objectivement, ne fait pas partie des plans à long terme de l’organisation.
Il a également refusé une offre semblable pour David Savard, un vétéran qui aurait pu rapporter une excellente valeur dans un marché de vendeurs.
Mais ce qui choque encore plus, c’est qu’en parallèle, Hughes aurait tenté d’obtenir Mikko Rantanen, l’un des joueurs les plus convoités sur le marché, un attaquant élite qui aurait nécessité une rançon astronomique.
Tout le monde savait que l’acquisition de Rantanen allait coûter une fortune et que, même s’il avait débarqué à Montréal, il n’aurait jamais prolongé son contrat avec l’équipe. Ce n’était qu’une illusion.
D’un côté, Hughes refuse un choix de deuxième ronde pour un joueur marginal comme Armia. De l’autre, il veut arracher une supervedette à une équipe en pleine course à la Coupe Stanley.
Comment peut-on justifier un tel grand écart?
Si encore Hughes avait au moins choisi une direction claire—soit vendre pour l’avenir, soit acheter pour pousser l’équipe en séries—les observateurs auraient compris.
Mais non, il a refusé de transiger Mittelstadt et Brad Marchand, alors qu’ils étaient pratiquement donnés sur le marché.
Il a répété en conférence de presse qu’il ne voulait pas d’un joueur de location, alors que c’est exactement ce qu’aurait été Rantanen s’il avait conclu cette transaction.
Ce manque de cohérence laisse perplexe. En snobant Mittelstadt et Marchand, Hughes s’est tiré une balle dans le pied. Ces deux joueurs ne coûtaient presque rien et auraient pu être des ajouts immédiats pour solidifier l’attaque du CH.
Et pourtant, il est resté immobile. Pas vendeur, pas acheteur. Juste spectateur.
Un choc dans les bureaux de la LNH.
Les autres DG de la LNH ne cachent pas leur étonnement. Plusieurs d’entre eux sont incapables de comprendre ce qui s’est passé à Montréal.
Hughes, d’habitude si rusé et opportuniste, est resté passif dans un marché où tout était possible.
L’image qu’il projetait jusqu’ici d’un dirigeant « cold as ice », méthodique et implacable, a pris un sérieux coup. Son immobilisme a laissé une impression de flottement, comme s’il n’avait jamais su sur quel pied danser.
Le résultat? Une équipe qui stagne, des joueurs autonomes qui partiront pour rien cet été, et un vestiaire qui, au final, n’a même pas reçu le renfort dont il avait besoin pour espérer accrocher une place en séries.
Kent Hughes vient peut-être de signer son pire coup depuis son arrivée à Montréal. Et cette fois, il ne peut blâmer personne d’autre que lui-même.
Hughes a affirmé qu’il ne voulait pas sacrifier l’avenir pour des joueurs de location. Or, Rantanen aurait été exactement un joueur de location s’il avait été acquis.
Hughes a-t-il perdu la tête?
Si Hughes ne voulait pas dépenser des choix et des espoirs de premier plan pour un joueur d’impact, pourquoi n’a-t-il pas profité des aubaines qui s’offraient à lui?
Brad Marchand a été échangé aux Panthers pour un choix de deuxième ronde en 2027, une sélection qui, étant donné la force de la Floride, s’apparente davantage à un choix de troisième ronde.
Casey Mittelstadt, une des meilleures options au centre sur le marché, a été échangé à Boston en retour de Charlie Coyle, un vétéran de 32 ans sur la pente descendante.
À ce prix-là, il est inconcevable que le Canadien n’ait pas pu faire une meilleure offre. Mittelstadt aurait été une solution parfaite au problème du deuxième centre, mais Hughes a préféré… ne rien faire.
Lors de son point de presse après la date limite des transactions, Hughes a défendu son inaction en expliquant qu’il voulait récompenser ses joueurs pour leurs efforts récents.
« Je leur avais promis que leur jeu aurait un mot à dire. Aujourd’hui et cette semaine, ils ont été récompensés pour leurs efforts. »
Mais en quoi les a-t-il récompensés? En ne faisant rien?
Non seulement il n’a pas vendu, mais il n’a pas acheté non plus. Résultat : le Canadien se retrouve coincé entre deux chaises, sans renfort pour les séries, et avec des joueurs autonomes qui partiront sans retour cet été.
Ce moment a créé un véritable malaise dans la salle de presse. Les journalistes, visiblement incrédules, ont vu un DG incapable de justifier pourquoi il était resté immobile alors que tout pointait vers l’action.
Même Elliotte Friedman a été surpris :
« Je ne serais pas surpris que le Canadien ait tâté le terrain pour Mikko Rantanen. »
Les partisans du Tricolore espéraient voir leur équipe prendre une direction claire, mais au lieu de ça, le CH s’est enlisé dans une indécision totale.
Hughes et Jeff Gorton se sont justifiés en disant que l’été serait le véritable moment pour bouger. Ils veulent utiliser la saison morte pour trouver un vrai deuxième centre et solidifier l’équipe à long terme.
Mais après cet échec monumental à la date limite des échanges, le DG du Canadien n’aura plus droit à l’erreur. S’il ne frappe pas un coup de circuit cet été, il pourrait bien voir sa cote de popularité chuter drastiquement auprès des partisans… et même à l’interne.