On pensait avoir tout vu, mais l’idée d’une transaction entre le Canadien de Montréal et les Maple Leafs de Toronto aurait de quoi provoquer une onde de choc aussi puissante qu’inattendue dans la LNH.
Car il faut le souligner d’entrée de jeu : les transactions entre les deux éternels rivaux sont rares. Très rares. Oui, on se souvient tous de la surprise Thomas Plekanec, échangé aux Leafs en 2018, mais depuis, c’est le néant.
Pourtant, un surplus évident de centres plombiers à Toronto relance l’idée. Et tout indique que Kent Hughes pourrait profiter de cette congestion pour combler un besoin criant.
Depuis le départ de Christian Dvorak, le Canadien n’a plus qu’un seul centre gaucher naturel dans son alignement : Alex Newhook.
Mais voilà, Newhook n’a gagné que 42,8 % de ses mises au jeu la saison dernière. Un gouffre comparé à Dvorak (55,8 %), qui figurait dans le top-20 de la LNH à ce chapitre.
Le reste de la hiérarchie du CH au centre est 100 % droitier : Nick Suzuki, Kirby Dach, Jake Evans, Oliver Kapanen, Owen Beck.
Une faiblesse d'organisation qui limite sérieusement les options tactiques de Martin St-Louis, notamment dans les fins de matchs, les désavantages numériques et les mises au jeu cruciales dans la zone défensive.
Et ce n’est pas Joe Veleno, libre comme l’air, qui viendra corriger le tir. En 306 matchs dans la LNH, il a maintenu un taux de réussite famélique de 46,5 % au cercle. Clairement, le CH doit explorer ailleurs.
À Toronto, deux noms émergent.
David Kämpf, centre défensif sobre et efficace de 6 pieds 2, excelle au cercle avec un taux de succès de 51,2 % en 2024-2025.
Son profil discret mais fiable pourrait solidifier le 4e trio du CH et lui offrir un véritable spécialiste en désavantage numérique. Son salaire? 2,4 M$ par année jusqu’en 2027. Pas de quoi faire sauter la banque.
Mais l’option la plus croustillante, et la plus explosive médiatiquement, c’est Max Domi.
Domi, 30 ans, empoche 3,75 M$ jusqu’en 2027. Il dispose d’une liste de 13 équipes où il refuse d’être échangé, mais selon plusieurs sources, Montréal ne fait pas partie de cette liste noire. Et pour cause : il a adoré son séjour avec le Tricolore et l’a rappelé avec émotion au tournoi de golf des Maple Leafs.
« Jouer pour le Canadien de Montréal a été l’une des expériences les plus cool de ma vie. Je souhaite le meilleur aux partisans du Canadien. Ils m’ont tellement bien traité. »
Mais le personnage Domi est aussi entouré de controverses. On se rappelle les propos d’Élizabeth Rancourt :
"Moi je me suis pogné avec avec le beau Max Domi. Les petits joueurs ont un problème, ils ont le syndrome de Napoléon. " avait affirmé la journaliste de TVA Sports.
"À ses débuts avec le Canadien de Montréal, il a jeté les gants dans un match préparatoire. Il avait été suspendu trois matchs et il avait manqué les premiers matchs de la saison régulière. Bravo la belle arrivée."
" Moi j’étais parti en congé de maternité. Je reviens pour la saison, je l’ai pas vu dans le vestiaire avant. C’est sa première apparition médiatique depuis qu'il a été suspendu. Ça fait que moi je le regarde, il ne me connaît pas."
"Je le regarde et je dis Hey Max, lorsque tu regardes en arrière, est-ce que tu aurais jeté les gants ou non?
"ll me regarde, il ne dit rien et il part, mais comme un politicien, il ne répond pas à ma question."
"Là je lui dis: « Est-ce que tu l’aurais fait ou non? » Réponds à ma question. C’est pas une question piège!!
"Il me regarde. « Next Question » Je sors, je regarde Chantal et je dis: C’est quoi son problème ?
Mon premier feeling avec lui c’est ça. Plusieurs mois après, il a quasiment envoyé promener Chantal. Il est condescendant au max. Et il n’a aucune idée qui est Chantale…
Et les révélations de Luc Gélinas qui viennent ajouter de l'huile sur le feu :
« Il a déjà envoyé promener Chantal Machabée. Il l’a traitée de ‘cruche’ dans un scrum. »
S'en prendre à la belle Chantal, disons que ça ternit la réputation de Max Domi pour l'éternité.
Mais malgré ce passif tendu avec les médias québécois, le Domi d’aujourd’hui semble plus posé, plus mature. Et son style de jeu méchant, intense, imprévisible, pourrait combler un vide criant au sein du CH.
Il est le seul centre gaucher disponible sur le marché capable de changer le ton d’un match. Il peut jeter les gants, trash talker un adversaire en séries, galvaniser un vestiaire, tout en maintenant une production correcte la saison dernière (33 points en 64matchs), surtout qu'il a amassé 47 points en 80 matchs il y a deux ans et a été une véritable bête en séries (3 buts, 4 passes pour 7 points en 13 matchs, lui qui frappait tout ce qui bougeait contre les Panthers).
Ce serait certes un choc de voir les Leafs et le CH transiger à nouveau. Mais Toronto doit faire de la place au centre : Auston Matthews, John Tavares, Nicolas Roy, Scott Laughton, David Kämpf, Max Domi… ça fait trop de bouches à nourrir en terme de temps de jeu.
Du point de vue du CH, le timing est idéal. Martin Lapointe vient de le dire à propos de Michael Hage, le grand espoir au centre :
« Il a toutes les habiletés pour être un joueur de centre. Mais quand il n’a pas la rondelle, il faut qu’il travaille comme s’il l’avait. »
Hage n’est pas encore prêt. Et pendant ce temps, Demidov aura besoin d’un partenaire de ligne avec du caractère.
Alors pourquoi ne pas injecter un peu de chaos contrôlé avec Domi? Surtout que "Max Max" est le joueur parfait pour bouger dans l'alignement.
Il peut être efficache sur un 2e, 3e ou 4e trio, tout en pouvant jouer au centre ou à l'aile gauche, les deux besoins du CH.
Hughes pourrait proposer un échange simple : un espoir de milieu d’alignement ou un choix tardif en retour de Domi ou Kämpf. Toronto cherche à libérer de l’espace. Montréal a besoin de variété au cercle. Tout concorde.
Domi est tout ce que les fans du CH aiment… et détestent. Un joueur polarisant, provocateur, imprévisible. Mais c’est justement ce que le Canadien n’a pas actuellement dans sa ligne de centre.
Le retour du « vilain » Domi pourrait réveiller la flamme au Centre Bell. Et même si ça grince dans les micros de RDS ou TVA Sports, l’équipe, elle, en sortirait plus complète, plus équilibrée et plus dangereuse.
Si Max Domi revient à Montréal, il y a fort à parier que l’ambiance en coulisse sera synonyme d'un certain malaise.
Car cette fois, ce n’est plus comme avant. Chantal Machabée, désormais vice-présidente aux communications du Canadien, serait chargée de gérer l’image publique de celui-là même qui l’aurait traitée de « cruche » devant ses collègues journalistes.
À l’époque, Domi était encore ce jeune joueur bouillant, un brin arrogant, qui ne supportait pas les questions qui l’embêtaient. Aujourd’hui, la dynamique serait renversée : la femme qu’il avait publiquement ignorée et rabaissée serait maintenant responsable de son image.
Il faudrait avoir une certaine dose de culot pour revenir dans un tel contexte. Mais c’est aussi là toute la complexité de Domi : imprévisible, polarisant… et, parfois, terriblement malaisant.
Est-ce que Kent Hughes aura le courage de faire affaire avec Toronto? Peut-être. Mais une chose est sûre : le CH ne peut pas commencer la saison avec un seul centre gaucher. Et si la solution s’appelle Max Domi… alors, pourquoi pas?
Même Élizabeth Rancourt finirait peut-être par l’applaudir.