C’est un véritable coup de tonnerre qui vient d’éclater dans la LNH. Les Penguins de Pittsburgh ont décidé de soumettre Ryan Graves au ballottage, moins de deux ans après lui avoir offert l’un des contrats les plus honteux de l’histoire de la franchise : six saisons, à 4,5 millions par année, assorties d’une clause de non-échange modifiée.
Une décision brutale, inattendue, mais qui envoie un message clair à toute la ligue. Quand un joueur n’est plus capable de suivre, peu importe le contrat, peu importe les états d’âme, il faut lui montrer la porte. Et surtout, quand un vestiaire est miné par une présence inutile ou négative, il faut couper avant que la gangrène ne s’installe.
Ce geste radical est d’autant plus marquant qu’il porte directement la signature de Kyle Dubas, le président des opérations hockey à Pittsburgh et DG, lui qui continue de briser sa réputation en tant que dirigeant.
C’est lui qui, en 2023, avait offert ce pacte gigantesque à Graves pour remplacer Brian Dumoulin et solidifier la défensive.
Deux saisons plus tard, c’est un fiasco total. Graves n’a jamais trouvé sa place sous Mike Sullivan, encore moins sous le nouvel entraîneur Dan Muse.
Utilisé sur les deux premiers duos défensifs à son arrivée, il a rapidement glissé au troisième duo, avant de devenir un healthy scratch à répétition (21 fois la saison dernière). Ce camp préparatoire 2025 a été la goutte de trop : quatre matchs, aucun point, neuf tirs, aucune impression positive.
Pittsburgh aurait pu continuer à espérer une résurrection. Ils auraient pu le cacher sur une troisième paire en attendant. Ils auraient pu faire semblant.
Au lieu de ça, Dubas a pris une décision forte : le soumettre au ballottage, quitte à n’économiser que 1,15 million sur le plafond salarial. Quatre ans restants à 4,5 millions l’année. C’est colossal. Et ça prouve à quel point l’organisation est prête à manger ses erreurs pour avancer.
Cette décision devrait faire réfléchir Kent Hughes et Martin St-Louis. À Montréal, le dossier Patrik Laine est devenu une véritable patate chaude.
Surpayé, incapable de suivre le rythme à cinq contre cinq, déclassé au quatrième trio, frustré, isolé, sans valeur sur le marché des échanges.
Si Laine n’avait pas des antécédents en matière de santé mentale, comme plusieurs journalistes le soulignent en coulisses, il aurait déjà été soumis au ballottage. La seule chose qui retient l’organisation, c’est la crainte d’être perçue comme insensible.
Mais le hockey est une ligue de résultats. Pittsburgh vient de le rappeler brutalement. Graves n’était pas toxique. Il n’était pas problématique dans les médias. Il n’était simplement plus bon. Et ils l’ont envoyé en bas.
Montréal, elle, continue de se traîner une situation qui devient chaque jour plus explosive. Martin St-Louis n’a plus de réponses à donner aux journalistes. Il est visiblement à bout. Les partisans ont tourné la page. Et dans le vestiaire, la présence de Laine comme joueur de quatrième trio au salaire d’un sniper élite commence à faire jaser.
Soumettre Laine au ballottage ne réglerait pas tout. Personne ne le réclamerait avec son contrat. Mais ce geste enverrait un message fort. Et surtout, il ouvrirait la voie à d’autres options.
Une fois au ballottage, si Laine refusait d’aller à Laval, ce qui est fort probable, le Canadien pourrait lui demander de rentrer chez lui et négocier une entente pour suspendre le contrat.
C’est rare, mais ce n’est pas inédit. La convention collective permet à une équipe et un joueur de mettre fin à leur relation de manière ordonnée si les deux parties acceptent.
Ce scénario, inimaginable il y a quelques mois, commence à être évoqué en coulisses. Plusieurs chroniqueurs le disent ouvertement : la seule solution pour St-Louis est de se débarrasser de ce problème avant que ça ne contamine toute l’équipe.
Même les sondages de La Presse montrent une opinion publique désabusée : 31,6 % des partisans le voient déjà comme la grande déception de la saison, et 15,4 % comme le premier joueur échangé.
Ce que Pittsburgh vient de faire, c’est de refuser la logique du “on a donné un gros contrat, alors on doit l’assumer coûte que coûte”.
Non. Ils ont reconnu une erreur, et ils ont tranché. Peu importe que Dubas lui-même ait été celui qui a signé ce contrat. Peu importe l’humiliation apparente. La franchise passe d’abord.
À Montréal, cette franchise-là est encore souvent prisonnière du spectacle. On garde des joueurs par peur de la réaction des partisans ou des médias.
On protège des statuts au lieu de penser performance. Mais le cas Laine est en train de devenir exactement ce que le cas Graves représentait à Pittsburgh : un poids mort dans une équipe qui veut avancer.
La grande différence, c’est que Pittsburgh a agi avant que la saison commence. Montréal, elle, laisse la situation pourrir publiquement.
Chaque jour, Laine est rétrogradé un peu plus. Chaque entraînement met en lumière son incapacité à suivre. Chaque conférence de presse de St-Louis devient plus tendue. Et chaque match préparatoire montre qu'il a un pied... dans la porte de sortie...
Si le Canadien ne règle pas cette situation rapidement, elle explosera au pire moment. Imaginez le scénario où Laine commence la saison sur la quatrième ligne, sans produire, frustré, isolé, pendant que les journalistes harcèlent St-Louis sur ses choix et que l’équipe perd quelques matchs. Ce sera intenable.
Les Penguins ont montré la voie : quand un joueur est fini, il faut agir. Même si ça veut dire avaler une partie du contrat.
Même si ça veut dire s’exposer aux critiques. Même si ça veut dire “insulter” un vétéran. Parce que la pire insulte, dans une ligue professionnelle, c’est de laisser traîner une situation qui mine tout un groupe.
Le cas Ryan Graves n’est pas seulement une anecdote de gestion à Pittsburgh. C’est un miroir tendu à tout le reste de la ligue. Montréal y voit sa propre situation avec Patrik Laine. Un joueur qui n’a plus sa place, un entraîneur à bout, un vestiaire qui doit avancer, un public qui a déjà tranché.
La question n’est plus “est-ce que Laine peut rebondir?”. Elle est devenue “combien de temps le Canadien va-t-il attendre pour faire ce que Pittsburgh a eu le courage de faire ?”.
Car si Kyle Dubas peut avaler un contrat de 4,5 millions pendant quatre ans pour libérer sa formation d’un poids, Kent Hughes peut certainement faire la même chose avec Laine et son contrat d'une saison qui vaut 8,7 M$.
L’alternative, c’est de voir cette patate chaude exploser en pleine saison. Et à Montréal, quand ça explose, ça fait beaucoup plus de bruit.