Surprise sur la glace du Centre Bell: Adam Engstrom voit rouge avec David Reinbacher

Surprise sur la glace du Centre Bell: Adam Engstrom voit rouge avec David Reinbacher

Par Nicolas Pérusse le 2025-09-14

Surprise sur la glace au Centre Bell.

Il y a des silences qui parlent plus fort que bien des citations. Et dimanche soir, au Centre Bell, le silence d’Adam Engström en quittant la glace, sembalit déçu de son match .

Un mélange de déception, de frustration et d’agacement, clairement dirigé vers son partenaire de défense, David Reinbacher.

Même Pacal Vincent se demandait si Reinbacher avait nui à Engstrom.

Le coach du Rocket de Laval a bien résumé la situation. 

"De bons flashs offensifs, mais défensivement, on a constaté que la blessure qui lui a fait rater presque toute la dernière saison a retardé son développement.

Dans son territoire, sa prise de décision n’était pas toujours adéquate. Il a également connu sa part d’ennuis dans les confrontations à un contre un."

Même le Journal de Montréal, sous la plume de Jonathan Bernier, se demandait si Reinbacher n'avait pas nui à Engstrom.

On s’attendait à ce que ce tandem, constitué de deux défenseurs aux profils complémentaires, un droitier fiable au gros gabarit, cinquième choix au total, et un gaucher mobile et intelligent, domine outrageusement le tournoi des recrues.

Au lieu de ça, ils ont multiplié les erreurs, les mauvaises couvertures, les pertes de rondelle. Le genre de performance qui laisse des traces. Et dans ce cas-ci, des tensions visibles.

Sur le plan théorique, la combinaison faisait rêver. Engström, patineur élégant, excellent dans les transitions, semblait le partenaire parfait pour un Reinbacher plus physique, plus conservateur.

La gauche et la droite, la mobilité et la robustesse, le flair offensif et la prudence défensive : tous les ingrédients étaient réunis pour former un duo dominant face à des recrues.

Mais la réalité, c’est que le partenariat n’a jamais cliqué. Et pire encore, Reinbacher a non seulement mal paru, il a nui à Engström.

Selon un observateur présent à la sortie de la patinoire dimanche, Engström aurait quitté la glace avec le visage fermé.

Pas pour rien qu'il a ignoré les caméras et refusant de répondre à la moindre question. Et si l’on se fie aux images et aux séquences du match contre les Leafs, ce silence en disait long.

Pour Reinbacher, la réalité est cruelle. Oui, il sort d’une saison écourtée par une blessure majeure. Oui, il est encore en rattrapage de développement. Mais quand tu es un cinquième choix total, tu n’as pas le luxe d’être ordinaire, encore moins contre des recrues.

Et c’est pourtant ce qu’il a été : ordinaire. Pire, vulnérable.

Selon Pascal Vincent, qui a bien résumé la performance de l’Autrichien, Reinbacher a montré quelques flashs offensifs, mais ses décisions dans son territoire étaient souvent douteuses, sa couverture inadéquate, et ses confrontations en un contre un souvent perdues. Il a aussi peiné à exécuter les relances sous pression.

Et dans ce contexte, Engström a semblé déstabilisé.

Engström plombé par son duo?

Normalement si solide dans les replis, Engström a commis plusieurs erreurs près de son filet, dont certaines directement liées à des couvertures ratées de Reinbacher.

On l’a vu constamment obligé de compenser pour son partenaire, de décaler son angle de jeu, de sortir de sa zone naturelle. Et ça l’a exposé.

Le plus révélateur? Un but encaissé contre les Leafs, où Engström est pris seul contre deux adversaires après une décision désastreuse de Reinbacher le long de la bande.

Le Suédois tente désespérément de couvrir l’angle, mais arrive une fraction de seconde trop tard. But. Et regard noir lancé à son partenaire en guise d'accusation.

Ce n’était pas juste un match raté. C’était un duo brisé.

Il faut aussi se poser la vraie question : est-ce que la rivalité entre les deux joueurs a nui à leur chimie?

On a tendance à croire que les défenseurs gauchers et droitiers peuvent coexister sans enjeu, puisqu’ils ne se battent pas pour la même chaise.

Mais ce serait naïf dans un contexte comme celui du Canadien. Avec une congestion aussi forte à la ligne bleue, tous les jeunes se savent évalués les uns contre les autres. Et peu importe le côté où ils jouent, il y a trop peu de places pour trop de talents.

Engström sait que même s’il est plus avancé sur le plan technique, Reinbacher jouit d’un statut spécial. Celui d’un choix top 5... une immunité de luxe...

Et peut-être qu’après avoir été éclipsé par les erreurs de Reinbacher sur la glace, Engström a tout simplement craqué.

Soyons justes : le duo n’a pas été entièrement désastreux. À certains moments, on a vu des séquences prometteuses, notamment en transition.

Sur certaines relances, la fluidité entre les deux était évidente. Quand tout était bien synchronisé, la vitesse d’Engström et la solidité de Reinbacher semblaient s’emboîter.

Mais ces instants ont été trop rares, trop dispersés. Et dans un tournoi où l’on s’attendait à voir ce duo dominer face à des recrues de Winnipeg et Toronto, le résultat global est une déception difficile à camoufler.

Il y a une expression qui dit qu’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Mais ici, le bain est trouble... et un peu gluant.

Le CH devra vraiment se demander si ce duo mérite une autre chance ensemble dans les prochains matchs préparatoires, ou si une séparation est inévitable.

Au final, le constat le plus inquiétant, c’est que Reinbacher ne semble pas prêt pour la LNH. Du tout.

Et ça, c’est un problème.

Il joue contre des recrues. Pas contre Matthews, Pastrnak, Point ou Pettersson. Contre des gars de la AHL, du junior ou de la ECHL.

Et il n’a pas semblé supérieur sur 60 minutes. Ni dominant physiquement, ni tranchant en relance. Trop souvent passif, trop souvent hésitant.

De bons flashs... mais il en faudra beaucoup plus...

À ce rythme, il ne menace personne dans la hiérarchie du CH. Et s’il doit aller à Laval pour retrouver ses repères, il faudra aussi revoir ses partenaires. Car Engström, lui, vise un poste NHL cette saison. Et il ne pourra pas se le permettre de traîner qui que ce soit comme un boulet.

Le vrai gagnant : Owen Protz?

Ironiquement, toute cette confusion sur la deuxième paire a mis en valeur un autre jeune défenseur : Owen Protz.

À l’opposé d’Engström et Reinbacher, Protz a dominé physiquement, a joué simple, efficace, et a multiplié les mises en échec à la Scott Stevens. Dans un tournoi où on cherchait des valeurs sûres à la ligne bleue, c’est lui qui a rassuré.

Le camp des recrues n’est qu’une étape. Une photo floue d’un moment donné. Mais dans cette image figée, le duo Reinbacher-Engström n’a pas tenu ses promesses.

Et derrière les sourires forcés, les commentaires vagues et les justifications sur le manque de rythme, on sent une tension réelle. Un malaise que le CH ne pourra pas ignorer très longtemps.

S’ils sont séparés dès le prochain match, on saura pourquoi.

S’ils restent ensemble, on saura aussi qu’ils sont en observation rapprochée.

Dans tous les cas, le dossier Reinbacher est loin d’être réglé. Et celui d’Engström pourrait en souffrir indirectement.

Aux deux de relever la tête... et de jouer l'un pour l'autre...