Tension à Pittsburgh: Sidney Crosby refuse les entrevues

Tension à Pittsburgh: Sidney Crosby refuse les entrevues

Par David Garel le 2025-07-04

Le silence de Sidney Crosby n’est jamais banal. Encore moins cet été.

Alors que les partisans des Penguins de Pittsburgh espéraient un message rassurant de leur capitaine, une réaffirmation de loyauté ou au moins un signe d’engagement pour la saison à venir, Crosby n’a rien dit. Rien. Aucun mot en public. Pas d’entrevue. Pas de photo officielle. Rien.

Et dans un marché aussi fébrile que celui de Pittsburgh, où la fin de l’ère Crosby approche à grands pas, ce silence pèse lourd. D’autant plus qu’il survient au beau milieu d’un été où Kyle Dubas, le jeune président des opérations hockey, semble tout faire pour dégoûter son capitaile et qu'il ait envie de partir.

Que s’est-il passé à Pittsburgh depuis la fin de saison? Absolument rien de marquant. Aucun joueur d’impact n’a été acquis. Aucune transaction majeure. Aucune restructuration digne de la confiance que Crosby a toujours placée en cette organisation.

Erik Karlsson est toujours là. Malkin est toujours là. Letang est toujours là. Rakell, Rust… tous sont encore présents. Mais la réalité est crue : cette version des Penguins est vieillissante, prévisible et sans élan.

Et pendant ce temps, Crosby, lui, garde le silence. 

Le capitaine légendaire des Penguins de Pittsburgh, reconnu pour son sens du devoir et son professionnalisme irréprochable, ne veut pas parler.

Plusieurs grands médias américains ont tenté d’obtenir une entrevue exclusive. Tous se sont butés au même mur de glace : Crosby ne veut rien savoir.

Pas une seule déclaration. Pas un mot. Pas même un sourire pour apaiser les inquiétudes.

À Pittsburgh, c’est la panique. On évoque des tensions, des frustrations, des décisions contestées. Mais surtout, on se demande ce que pense réellement Sidney Crosby. Et son refus de commenter la situation est en train d’alimenter les pires scénarios.

Le malaise est évident. Erik Karlsson n’a pas eu de nouvelles concrètes de la direction depuis la fin de la saison. Bryan Rust, dont le nom circule activement du côté d’Edmonton, se dit « dans le néant ».

Rickard Rakell sait qu'il sera transigé, mais n'a aucune nouvelle de la direction. Evgeni Malkin ne veut pas lever sa clause de non-échange pour aller à Montréal ou ailleurs. Il veut terminer sa dernière année dans la LNH à Pittsburgh.

Et Kris Letang n'intéresse personne. Il doit accepter le fait qu'il est un indésirable dans la LNH.

Et Crosby, lui, ne dit rien.

Il ne défend pas la direction. Il ne calme pas la tempête. Il ne parle ni à la presse, ni à ses anciens coéquipiers qui sont maintenant membres de médias. Il se cache. Et dans le monde du hockey, où tout est message, tout est lecture entre les lignes, ce silence prend des allures de bombe à retardement.

Et pour cause : il veut voir. Il veut savoir. Il veut comprendre où s’en va cette équipe, avant de s’engager publiquement. Car l’été dernier, il avait réaffirmé qu’il voulait finir sa carrière à Pittsburgh. Aujourd’hui, il laisse planer le doute.

Ce silence, ce n’est pas un caprice. C’est une stratégie. Une attente.

Crosby veut savoir si Bryan Rust devindra bel et bien un membre des Oilers. Il veut savoir si Rickard Rakell, qui n’a jamais vraiment trouvé sa place, sera échangé. Il veut savoir si Dubas a un plan. Un vrai.

Car depuis la fin de saison, Dubas a ajouté quelques joueurs de profondeur, signé des contrats modestes aux Québécois indésirables (Harvey-Pinard, Mantha).

Rien pour bouleverser la hiérarchie. Rien pour redonner à Crosby l’espoir d’und dernière "run" de séries.

Pendant que la tempête mélange le silence de Crosby et l’inaction de Dubas, à Montréal, l’état-major du Canadien suit le dossier de très près.

On sait que Jeff Gorton est un admirateur de longue date de Crosby. On sait aussi que Kent Hughes, qui avait longtemps écarté l’idée d’un coup d’éclat, est aujourd’hui dans un mode offensif.

L’acquisition de Noah Dobson. La signature de Zachary Bolduc. L’ouverture à transiger pour un joueur d’impact au centre. Tout pointe vers une opération « Crosby ».

Mais tout bloque sur un nom : Michael Hage.

L'espoir a ébloui le camp de développement. Un centre rapide, intelligent, avec un flair offensif évident. Mais le Canadien, pour l’instant, ne sait pas encore s’il est un centre #2 ou un ailier polyvalent.

Crosby ne vaut pas la peine de perdre un centre de 19 ans? Tout le monde n’est pas d’accord.

L’état-major du CH considère Hage comme intouchable. 

Kent Hughes sait que Dubas veut Hage s’il ouvre la porte à une transaction. Il sait aussi que Crosby veut voir ce que Dubas va faire. Ça bloque. Et ça pourrait tout faire dérailler.

Selon plusieurs sources, Crosby devrait tout de même amorcer le camp d’entraînement à Pittsburgh. Pour l’instant.

Mais le malaise est là. Il est profond. Et il ne s’agit pas simplement d’un joueur frustré. Il s’agit de la pierre angulaire d’une franchise, d’un héros local, d’une icône de la LNH. Et cette icône ne veut plus parler.

Tant que Bryan Rust ne sera pas remplacé. Tant que Rickard Rakell, qui semble en fin de parcours, sera toujours dans le top 6. Tant qu’Evgeni Malkin n’aura pas de réel soutien. Tant que les jeunes n’auront pas percé la formation. Crosby va observer.

Et si rien ne change d’ici janvier, la rumeur la plus folle de l’année deviendra une option réaliste : Sidney Crosby à Montréal.

Le dossier Crosby est la montagne de Kent Hughes. L’ultime test. Le moment de vérité.

S’il veut convaincre la LNH que le Canadien est de retour dans la cour des grands, il doit réussir ce pari. Mais pour cela, il devra sacrifier un peu de futur. Sans sacrifier Hage. Peut-être un un choix de première ronde 2026 avec Joshua Roy et d'autres éléments?

Et Crosby, lui, ne dira rien. Pas avant d’avoir toutes les cartes en main.

Un silence qui parle. Un silence qui révèle tout.

Le début de la fin? Ou le début d’un nouveau règne à Montréal?

L’avenir le dira. Mais d’ici là, une chose est sûre : à Pittsburgh, le malaise est total.