Kent Hughes et Geoff Molson se démènent pour protéger Martin St-Louis en affirmant que les séries éliminatoires ne sont pas une priorité cette année.
St-Louis, confortablement installé dans ce qui ressemble à un fauteuil de country club, bénéficie d'une certaine sécurité... pour l'instant.
Mais il ne faut pas oublier que Hughes et Molson ne sont pas seulement ses patrons, ce sont aussi ses amis. Une amitié qui pourrait être mise à rude épreuve si les résultats ne sont pas au rendez-vous.
Le public, quant à lui, pourrait réagir de manière bien différente si le Canadien de Montréal s'enlise encore cette saison.
La déclaration de Kent Hughes, en entrevue avec Tony Marinaro, est claire :
« Nous voulons être dans le mix, mais ce n'est pas nécessairement le but premier. Les travaux sont loin d'être terminés. »
Cette stratégie, qui vise à tempérer les attentes, pourrait s'avérer efficace pour maintenir un certain calme autour de l'équipe.
Geoff Molson est allé dans le même sens, en entrevue sur les ondes du 98,5 FM.
«Dans les trois dernières années, on a appris à être patient et je pense que maintenant, ensemble, partisans et à l'interne, on voit que c'était la bonne décision de prendre le temps de bâtir une équipe qui sera très bonne à long terme.»
« Ça fait plusieurs années de suite qu'on anticipe qu'on va s'améliorer, qu'on est une meilleure équipe chaque été et en début de saison. Mais cet été, c'est spécial."
"On a réussi à sélectionner un excellent choix de première ronde en Ivan Demidov et la semaine dernière on a complété un échange pour avoir un des meilleurs marqueurs de la Ligue nationale avec nous (Patrik Laine). Je pense qu'on s'est amélioré."
"En défense, devant le filet et en avant, je pense qu'on commence à avoir un très grand noyau de joueurs qui sont parmi les meilleurs dans la ligue."
"Je n'ai aucun doute que c'était la bonne solution parce que dans la Ligue nationale maintenant, avec le plafond salarial et la compétition à travers la ligue, il faut rebâtir de temps en temps.
Il y a trois ans, quand je pensais que ça prendrait 3, 4, 5 ou 6 ans pour revoir une des meilleures équipes de la ligue, ça paraissait long, mais trois ans plus tard, je réalise que ç'a passé rapidement. »
Donc...toujours aucune pression pour Martin St-Louis. Les dirigeants du CH ont voulu calmer les propos de Nick Suzuki.
Rappelons que le capitaine Suzuki a récemment affirmé :
« Ajouter Patrik, ça montre que la direction est prête à commencer à gagner. Nous sommes prêts, et évidemment, les fans sont prêts eux aussi. »
Une déclaration qui, bien qu'excitante e pour les partisans, plaçait une pression immense sur les épaules de St-Louis, qui doit désormais prouver qu'il est capable de transformer cette équipe en un véritable prétendant.
L'arrivée de Patrik Laine, un des meilleurs marqueurs de la Ligue nationale, change la donne. Hughes a précisé que cette acquisition visait à "récompenser" les efforts des joueurs au cours des dernières années.
Cette transaction est perçue comme un signal fort : le Canadien aspire désormais à plus que se retrouver dans la cave.
Les médias, traditionnellement plus mesurés dans leurs critiques, commencent eux aussi à exprimer des doutes. St-Louis, qui avait toujours l'excuse de la reconstruction, se retrouve soudainement sans filet de sécurité.
Les attentes autour du club, boostées par l'arrivée de Laine et les déclarations de Suzuki, mettent en lumière les faiblesses de l'entraîneur, notamment en matière de stratégie et de gestion de la pression.
Martin St-Louis doit maintenant prouver qu'il est plus qu'un simple entraîneur de transition. Les fans et les médias ne seront plus aussi indulgents si le Canadien ne montre pas une progression nette cette saison.
La pression s'intensifie chaque jour, et cette saison pourrait bien être décisive pour l'avenir de St-Louis à la barre du Canadien de Montréal.
Si les résultats ne suivent pas, l'illusion de sécurité pourrait rapidement se dissiper, et St-Louis pourrait voir son passage à Montréal écourté bien plus tôt que prévu.
Mais pour l'instant, ses patrons le traitent dans la ouate.
Tout est beau dans le meilleur des monde. On se la coule douce dans le Country Club du Canadien de Montréal.