Tension chez les Hughes : le nom de Lane Hutson s’invite à la fête

Tension chez les Hughes : le nom de Lane Hutson s’invite à la fête

Par André Soueidan le 2025-08-31
devils lane hutson

Ça devait être simple. Un contrat à signer, un avenir à tracer, et un nom déjà établi dans la Ligue nationale.

Luke Hughes, quatrième choix au total en 2021, frère de Jack, frère de Quinn, défenseur moderne, rapide, intelligent, déjà presque à 100 points en carrière après seulement 155 matchs.

Tout indiquait une ascension logique, une prolongation juteuse, une place dans l’élite.

Mais voilà que, sans prévenir, le nom de Lane Hutson s’invite dans la discussion. Et depuis, rien n’est simple.

Parce que tout d’un coup, la valeur perçue de Luke Hughes est chamboulée.

Le marché n’est plus ce qu’il croyait. Le camp Hughes regarde la situation, et ce qui devait être un contrat autour des six, peut-être sept millions, commence à sentir le plafond.

Et pas à cause de ses performances ... Luke Hughes reste un défenseur de qualité.

Non. C’est à cause de ce que Lane Hutson est en train de faire à Montréal.

À 20 ans, repêché 62e, jugé trop petit, trop frêle, trop risqué, Lane Hutson vient de claquer une saison de 66 points, dont 60 passes.

Une saison de feu. Une saison de franchise player.

Une saison qui redéfinit ce qu’on peut attendre d’un défenseur offensif dans la LNH moderne.

Et ça, que tu le veuilles ou non, ça change tout dans les salles de négociation.

Imagine un instant être dans le camp de Luke Hughes.

Tu t’assois avec ton agent, tu prépares tes comparables. Tu regardes ce que ton frère Jack gagne, ce que Quinn a signé.

Tu te dis : “Je suis un Hughes. J’ai fait mes preuves. J’ai les chiffres. J’ai été un général au Championnat du monde junior. J’ai dominé dans le programme national. J’ai mon pedigree.”

Puis tu lèves les yeux… et tu vois Lane Hutson, 62e choix, un an plus jeune,  qui se dirige à toute vitesse vers un prochain deal à 9 ou 10 millions par année s’il garde ce rythme.

Et là, le doute s’installe.

Parce que la vérité, c’est que Lane Hutson est en train de faire exploser la grille salariale des jeunes défenseurs.

Et Luke Hughes, qui croyait pouvoir négocier au sommet, se rend compte qu’il est peut-être en train de glisser derrière.

Pas parce qu’il est mauvais. Il est excellent.

Mais il n’est pas explosif. Il n’est pas spectaculaire. Il ne fait pas lever les foules comme Quinn. Il ne fait pas vendre des chandails comme Jack.

Il n’a pas l’effet wow de Hutson.

Il devient, malgré lui, le Hughes “entre deux”.

Celui qui n’est pas le plus dynamique.

Celui qui n’est pas le plus payant.

Celui qui ne fera probablement pas sauter la banque. Et ça, dans une famille de superstars, ça laisse des traces.

La tension, elle est là.

Silencieuse, mais réelle. Luke Hughes est au camp estival des américains, sans contrat.

Les Devils veulent un pont de deux ans.

Lui veut cinq. Il veut le même échéancier que Jack, pour garder une porte ouverte vers un futur commun.

Mais cette vision romantique entre frères est confrontée à la réalité crue du marché.

Et dans ce marché-là, le nom qui revient de plus en plus dans les discussions, c’est Lane Hutson.

Hutson ne dit rien. Il joue. Il produit. Il s’impose. Il bouscule la hiérarchie sans même lever le ton.

Et c’est ça le plus déstabilisant. Il n’a pas besoin de parler.

Il dérange juste par sa présence. Il oblige les DG à revoir leurs barèmes. Il force les agents à ajuster leurs demandes. Il influence des négociations où il n’a même pas été invité.

Et pour Luke Hughes, ça commence à être lourd.

Parce qu’il ne peut plus viser les mêmes chiffres que ses frères. Quinn Hughes est dans les meilleurs défenseurs de la ligue.

Jack Hughes est une méga vedette offensive.

Et lui? Il est solide. Très solide.

Mais il n’aura pas ce contrat à 9 millions. Il ne sera pas le plus payé de la famille. Il ne dominera pas les comparables.

Il est coincé dans le milieu. Et maintenant, il se fait dépasser par un petit défenseur de 5 pieds 10, qu’il dominait dans les rangs juniors.

Rappelle-toi : au Championnat du monde junior 2023, c’était Luke Hughes qui dirigeait la première vague de l’avantage numérique.

C’est lui qui mangeait les minutes. C’est lui qui avait les responsabilités. Lane Hutson était là, mais en soutien. Un rôle secondaire. Il attendait son tour.

Ce temps-là est terminé.

Aujourd’hui, Lane Hutson est un pilier à Montréal. Il est devenu le défenseur autour duquel on veut construire.

Et même si la LNH ne l’a pas encore totalement couronné, les gens qui savent, les recruteurs, les DG, les agents, eux savent ce qui s’en vient. Hutson est en train de monter en flèche, pendant que Hughes tente juste de garder sa place.

C’est cruel. C’est rapide. C’est le hockey.

Et c’est pour ça que le nom de Lane Hutson s’est invité dans le camp Hughes.

Pas avec arrogance. Pas avec provoc. Juste par la force des faits.

Il est là, il progresse, il dépasse. Et même ceux qui ne veulent pas le voir finissent par le sentir.

Et dans cette famille de surdoués, où chaque frère veut laisser sa marque, Luke Hughes risque d’être celui qui fera le moins d’argent.

Le moins reconnu. Le moins spectaculaire.

Et ça, c’est un choc. Même pour lui.

Ouch...