Texto compromettant à 2 heures du matin: un attaquant des Capitals dans l'eau chaude

Texto compromettant à 2 heures du matin: un attaquant des Capitals dans l'eau chaude

Par Marc-André Dubois le 2025-04-30
canadiens

À quelques heures d’un match crucial contre le Canadien de Montréal, les Capitals de Washington se retrouvent au cœur d’une tempête médiatique.

L’attaquant Taylor Raddysh, ancien membre de l’équipe canadienne junior de 2018, a été appelé à témoigner dans le procès d’agression impliquant cinq de ses anciens coéquipiers.

Son témoignage, livré par visioconférence depuis Arlington, a soulevé de nombreuses questions et critiques.

Lors de son témoignage, Raddysh a admis avoir participé à la fête au bar Jack’s, où les événements auraient débuté.

Cependant, il affirme n’avoir “aucun souvenir” des détails de la soirée, prétendant être retourné à sa chambre pour appeler sa copine via FaceTime.

Il mentionne que Michael McLeod et Boris Katchouk sont venus le chercher pour le rejoindre dans une autre chambre, où il se rappelle de la présence d’une jeune femme, sans pouvoir dire si elle était habillée ou non.

Des messages textes envoyés par McLeod à Raddysh vers 2h15 du matin ont été présentés en cour. Dans l’un d’eux, McLeod demande à Raddysh s’il veut le rejoindre pour un “gummer”, un terme que Raddysh a expliqué comme signifiant une activité orale.

Ce qui rend ce témoignage encore plus troublant, c’est l’existence d’un autre échange, cette fois dans une conversation de groupe entre 18 joueurs d’Équipe Canada junior.

Michael McLeod y écrit à 2h10 du matin : « Qui veut faire un ménage à trois ».

Ce à quoi le gardien Carter Hart répond, neuf minutes plus tard : « Je suis dedans ».

Taylor Raddysh a admis avoir reçu ce message et même en avoir pris une capture d’écran, tout en prétendant ne pas se souvenir de ce que cela signifiait sur le moment.

Cette incongruité a fait bondir plusieurs observateurs, qui dénoncent une stratégie de minimisation volontaire dans son témoignage.

Et pourtant, les contradictions s’accumulent. Lors de son témoignage, Taylor Raddysh a confirmé qu’il avait bel et bien reçu le message de Michael McLeod à 2h10 demandant « qui veut faire un ménage à trois », suivi du « je suis dedans » de Carter Hart à 2h19.

Il a reconnu avoir pris une capture d’écran de cet échange… tout en prétendant qu’il n’en comprenait pas la portée à l’époque.

Ce genre d’amnésie ciblée laisse un goût amer, d’autant plus qu’il affirme ne pas se rappeler non plus s’il a vu ce message le soir même ou plus tard. Une stratégie de flou volontaire? Difficile à ignorer.

Pire encore : bien que la chambre de Raddysh se trouvait juste à côté de celle où les événements présumés ont eu lieu, il affirme ne pas avoir entendu de bruit suspect ou de conversations claires.

Il ne se rappelle ni des mots échangés ni du ton des voix. Plus troublant encore, Raddysh dit avoir été réveillé cette nuit-là par son coéquipier Brett Howden, son colocataire à l’hôtel.

Mais lorsqu’interrogé sur les détails de cette nuit, même après avoir été confronté aux transcriptions de ses propres propos tenus dans des enquêtes précédentes, Raddysh se réfugie dans l’oubli.

Il répète, comme un disque rayé : « je ne m’en souviens pas », « je n’ai aucun souvenir », « je ne suis pas certain ». Même la durée de son passage dans la chambre, pourtant située à côté de la sienne, lui échappe. « Probablement une très courte période », a-t-il murmuré, visiblement inconfortable.

Et pourtant, les vidéos retrouvées sur le téléphone de McLeod, et montrées en cour, montrent bel et bien la présumée victime, identifiée comme « E.M. », dans un état de vulnérabilité inquiétant : une vidéo à 3h25 la montre habillée disant « Oui, je suis ok » à une voix masculine qui demande si elle est consentante.

Une autre vidéo, une heure plus tard, la montre nue sous une serviette, manifestement troublée, affirmant être sobre… trop sobre pour continuer.

Malgré ces échanges explicites, Raddysh maintient qu’il ne se souvient pas des événements de cette nuit-là.

Ce témoignage intervient à un moment critique pour les Capitals, en pleine série éliminatoire contre le Canadien. La présence de Raddysh dans cette affaire, même en tant que témoin non accusé, crée une distraction indéniable pour l’équipe.

Les médias et les partisans se questionnent sur l’impact de cette situation sur la concentration et la performance des joueurs.

De plus, la nature du témoignage de Raddysh, jugé flou et incohérent par plusieurs observateurs, soulève des préoccupations quant à la culture de l’équipe et à la responsabilité des joueurs.

Pour les Capitals, la situation de Raddysh est un rappel brutal que les actions passées peuvent avoir des répercussions durables.

Surtout, le passé ne s'efface pas. Et les écrits restent. Raddysh a envoyé un message à McLeod :

« Bully m’a appelé. Il y a une enquête. »

Bully, c’est Shawn Bullock, l’un des patrons de Hockey Canada. Le ton, l’attitude, les choix de mots… tout dans cet échange laisse entendre qu’ils savaient. Qu’ils savaient depuis le début que cette nuit allait ressurgir un jour.

Avant que la cour ne suspende son témoignage pour lui permettre de rejoindre son équipe — comme si l’enjeu d’un match de hockey pouvait primer sur la gravité des faits évoqués — Raddysh a révélé qu’il avait appelé son père après avoir été contacté par un haut dirigeant de Hockey Canada.

Et pendant que les Capitals s’apprêtent à jouer le match le plus important de l'ann.e, l’ombre du scandale plane lourdement dans leur vestiaire.

Peu importe le résultat sur la glace, une chose est désormais certaine : Taylor Raddysh a perdu beaucoup plus que la mémoire. Il a perdu la confiance du public, la crédibilité de sa parole, et peut-être même le respect de certains de ses coéquipiers.

Quant aux partisans montréalais, ils n’oublieront pas. Cette saga judiciaire dépasse le simple cadre d’un témoignage maladroit.

Elle nous confronte, une fois de plus, à la culture de silence et de protection mutuelle qui gangrène le hockey canadien depuis trop longtemps.

Raddysh n’est pas accusé. Mais son comportement sur le banc des témoins, ses silences, ses contradictions, ses « je ne sais plus » répétés comme un robot, laissent un vide moral.

Et dans ce vide, il n’y a qu’un mot qui résonne : honte.