La nouvelle est tombée comme une bombe silencieuse dans les bureaux de la Place Rogers à Edmonton.
Un de ces instants où l’on entendrait une mouche voler dans les corridors du bureau de Stan Bowman. John Gibson, vétéran gardien de but étoile, vient d’être échangé aux Red Wings de Détroit pour des peanuts.
Petr Mrazek. Un choix de 2e ronde en 2026. Un choix de 4e ronde en 2027. Aucune retenue salariale. Rien. Nada. Une aubaine. Un vol. Un coup de maître.
Et pendant ce temps?
Stuart Skinner continue de hanter les cauchemars de Connor McDavid.
“On fait toujours la même foutue chose, encore et encore.”
La citation de McDavid, lancée dans une conférence de presse devenue virale lors du vidage de casiers à Edmonton, prend aujourd’hui un sens prophétique. “
Cette phrase cinglanterésonne aujourd’hui comme un cri d’alarme.
Connor McDavid en a assez. Et qui pourrait lui en vouloir?
Pendant que les Oilers parlent de “fenêtre”, de “processus” et de “croissance”, d’autres équipes agissent. Détroit s’améliore aujourd'hui à la position la plus importante de ce sport.
On laisse filer John Gibson, un gardien qui aurait pu transformer cette équipe dès l’an dernier. Car il faut le dire sans détour : si les Oilers avaient acquis John Gibson à la date limite des transactions 2025, ils auraient probablement gagné la Coupe Stanley.
Mais non. Stan Bowman a préféré faire confiance à Stuart Skinner. Un gardien qui, en finale, avait autant d’impact qu’un cône orange. Un gardien qui s’est fait dévorer par les Panthers pendant que McDavid voyait ses efforts et son rêve partir en fumée.
Bowman a encore regardé le train passer.
Prolonger Trent Frederic pour huit ans à près de 4 millions par saison (3,85 M$) est une honte sans précédent. Un joueur avec 4 points en 22 matchs éliminatoires. Un Michael Pezzetta de luxe. Un poids mort offensif.
Pendant ce temps, il s'est débarrassé d'Evander Kane en l'envoyant à Vancouver... pour rien...
Mais quand vient le temps d’aller chercher un vrai gardien, un gars qui a tenu le fort dans une équipe médiocre pendant des années… là, c’est silence radio.
John Gibson aurait pu être le sauveur. Il devient le symbole de l’échec des Oilers.
McDavid n’a pas encore signé de prolongation de contrat. Et chaque jour qui passe renforce l’idée qu’il pourrait signer un court contrat au lieu d'une prolongation de 8 ans.
Son regard lors de la dernière entrevue était glacial. On sent qu’il a lâché prise.
Il ne parle plus d’avenir à Edmonton. Il parle de victoires, de support, de structure. Ce qu’Edmonton, visiblement, refuse d’accepter.
Le problème, ce n’est pas seulement Skinner ou la défensive poreuse. C’est la culture de médiocrité. C’est cette résignation chronique à faire les choses à moitié, à boucher les trous plutôt que de reconstruire solidement.
Et McDavid? Il en a marre d’être le seul architecte d’un édifice qui s’effondre chaque printemps.
Pendant ce temps, les Kings de Los Angeles se frottent les mains.
Pendant qu’Edmonton s’enfonce, Los Angeles attend. Tranquillement. Stratégiquement.
Le DG Ken Holland, l’ancien patron de McDavid, est maintenant en poste avec les Kings. Et il a un plan.
Le plan est simple, audacieux, mais terriblement efficace : ramener McDavid en Californie.
La transaction est presque déjà écrite :
Connor McDavid à Los Angeles.
En retour : Quinton Byfield, Brandt Clarke, trois choix de première ronde et un ou deux espoirs supplémentaires.
C’est cher? Oui. Mais c’est le prix d’un joueur générationnel. Et c’est le prix que les Kings sont prêts à payer.
Quinton Byfield, 22 ans, 6’5”, 225 livres, un centre qui continue de grandir. Un contrat de 6,25 M$ jusqu’en 2029. Une aubaine. Il deviendrait immédiatement le nouveau centre #1 à Edmonton, avec du temps et de l’espace pour évoluer.
Brandt Clarke, 21 ans, défenseur droitier à haut potentiel offensif. Un quart-arrière en devenir, capable de supporter Evan Bouchard si celui-ci quitte. Il n’est pas devenu le joueur dominant attendu à L.A., mais tout le monde sait qu’il est prêt.
C’est une base de reconstruction crédible, réaliste, excitante. Beaucoup plus logique que de tout perdre gratuitement.
Le Canadien de Montréal ne paiera jamais le prix demandé pour Connor McDavid sur le marché des transactions. Les offres qui circulent sont délirantes… et pourtant crédibles.
Los Angeles propose Quinton Byfield, Brandt Clarke et trois choix de première ronde. Mais que devrait offrir les autres candidats?
San Jose devrait offrir Macklin Celebrini, Will Smith et trois premiers choix.
Anaheim, de son côté, devrait sacrifier Leo Carlsson, Cutter Gauthier ou Beckett Sennecke et autant de sélections.
Dallas pourrait miser sur Wyatt Johnston, Thomas Harley et trois autres premiers choix.
Et même là, Edmonton pourrait refuser. Pour Montréal, une offre compétitive impliquerait Ivan Demidov, Cole Caufield, Michael Hage et trois choix de première ronde.
Autrement dit, tout le futur du CH pour un seul homme, même s’il est le meilleur joueur du monde. Et le pire? C’est que même avec McDavid, le CH n’aurait plus rien autour pour viser la Coupe Stanley.
Alors non, ce n’est pas maintenant. La seule option logique, c’est l’autonomie complète en 2026. Un McDavid libre, qui choisit Montréal, volontairement. Pas en sacrifice de tout un avenir. Pas à coups de dynamitage de la reconstruction. C’est ça, le scénario réaliste. Tout le reste, c’est du délire de marché.
Seul Los Angeles fait du sens. Et la raison est simple.
Pour McDavid, L.A., c’est plus que du hockey. C’est une nouvelle vie. Une nouvelle image. Un nouveau départ.
C’est le soleil, les grands marchés, les commandites, la liberté. C’est le contraire d’Edmonton.
Et c’est surtout le respect. Là-bas, il serait accueilli comme un roi. Il serait dans une équipe qui veut gagner tout de suite.
Le parallèle avec Wayne Gretzky est trop fort. Trop évident. Trop tentant. Gretzky est parti à L.A. à 27 ans. McDavid pourrait faire pareil. Même âge pratiquement. Même situation. Même trahison.
Les Oilers sont dans une situation critique. Le contrat de McDavid expire en 2026. Le 1er juillet 2025, il peut signer une prolongation. Mais plus les jours passent, plus les chances fondent de le voir signer un contrat à long terme.
Et maintenant que Gibson est parti ailleurs, McDavid sait. Il sait qu’ils ne feront jamais ce qu’il faut.
Le moment charnière, c’était maintenant. Le signal fort, c’était Gibson. Et les Oilers ont échoué. Encore.
Une rupture inévitable?
Ce qu’on voit, c’est la fin d’une époque. Le divorce a-t-il déjà commencé.
Il se lit dans les yeux de McDavid. Dans les sourires inquiets de son ami Leon Draisaitl. Dans le silence de la direction sur le marché des transactions. Dans les décisions honteuses de Stan Bowman.
Les Oilers n’apprendront jamais. Et McDavid ne leur pardonnera jamais.
Cette séparation est inévitable.
Et cette fois, ce ne sera pas un choc. Ce sera un soulagement. Pour McDavid. Pour les partisans de hockey. Pour ceux qui veulent enfin voir le meilleur joueur au monde dans une vraie organisation.
John Gibson n’était pas juste un gardien. Il était celui qui pouvait faire la différence en finale.
Et les Oilers ont échoué.
Connor McDavid est en furie. Et les Kings sont prêts.
L’histoire est en train de s’écrire sous nos yeux.
Et elle commence toujours de la même façon : par un DG qui croit tout savoir… et un joueur qui décide qu’il en a assez.