Ça sent la fin à Boston.
Ce qu’on appelait encore « la culture gagnante » à Boston est en train de s'effondrer. On voit un souvenir lointain d’une dynastie qui refuse de regarder la réalité en face.
Les Bruins ne se battent plus pour une place en séries, ils se battent pour leur survie sportive. Et à voir le désastre des dernières semaines, on comprend que la reconstruction n’est plus une option : elle est inévitable.
Six défaites consécutives plus tôt cette saison, une fiche de 3-7 à leurs dix derniers matchs, une gifle publique 7 à 2 face aux Sénateurs hier, et un entraîneur, Marco Sturm, obligé de dire haut et fort ce que tout le monde pense tout bas :
« Ce n’est pas acceptable. On n’était pas prêts. On n’était pas sérieux. »
Les Bruins ont perdu leur âme. Et quand un club de ce calibre cesse d’avoir peur de perdre, c’est qu’il est prêt à tout vendre.
Boston ne joue plus pour les séries. Boston joue pour Gavin McKenna.
Hampus Lindholm est sur la liste des blessés à long terme. Et c’est peut-être la meilleure nouvelle qu’il pouvait leur arriver : ça permet enfin de mettre un mot sur leur effondrement et sur la reconstruction qui doit commencer
Michael Callahan, promu troisième défenseur gaucher par défaut, n’a pas le calibre de la LNH. Mason Lohrei et Charlie McAvoy font le travail sur la première paire, mais Nikita Zadorov se fait crucifier par les partisans, et la ligne bleue ressemble à un champ de mines.
À droite, Andrew Peeke et Henri Jokiharju peinent à survivre à chaque match derrière McAvoy et à gauche, personne n’impose de stabilité à part Lohrei, dans un système étouffé, lent et usé.
C’est pour ça que le nom de Jayden Struble a circulé. Le jeune défenseur du Canadien aurait été au centre d’un package proposé cet été à Boston.
Les Bruins cherchaient un gaucher capable de combiner robustesse et mobilité, et Struble correspondait exactement à ce profil. L’échange n’a pas eu lieu, car les Bruins ont refusé, mais il a laissé des traces. Boston sait ce dont il a besoin, et Montréal sait ce qu’il pourrait offrir.
Hampus Lindholm devait être la pierre angulaire de cette défense. Il est devenu le symbole d’une organisation coincée entre deux époques. Signé à long terme (6,5 M$ par année jusqu'en 2030), incapable de justifier son salaire, blessé à répétition, il représente tout ce que Boston ne veut pas admettre : la fin de son modèle.
L’ère des Big Bad Bruins, celle des Chara, Bergeron, Lucic, Marchand et Krejci, est terminée. L’intimidation ne fait plus peur à personne. Le vestiaire est usé, vidé, sans moteur émotionnel.
Nikita Zadorov, censé amener une dose d’énergie, est aujourd’hui le visage de la frustration : des pénalités inutiles, un langage corporel désespéré, un joueur qui regarde la glace comme on regarde un champ de ruines.
Boston n’a plus d’âme. Et dans ce contexte, une vente de feu devient inévitable.
Quand on dit que « ça sent la fin à Boston », c’est que les dirigeants savent ce qui s’en vient. le DG Don Sweeney et le président Cam Neely ne sont pas naïfs : cette équipe n’a plus le carburant pour rivaliser dans l’Atlantique.
Pavel Zacha, leur centre numéro un par défaut, est un nomb brûlant sur le marché des transactions. Il joue bien, mais il n’a aucun sens d’appartenance envers une équipe qui coule.
Zacha, c’est le joueur qui a encore de la valeur maintenant, avant que la chute ne soit trop profonde. Et tout le monde le sait.
L’été dernier, Montréal a proposé un « package deal » autour de Jayden Struble, Joshua Roy et Oliver Kapanen pour tenter de mettre la main dessus. Boston a dit non. Officiellement, parce qu’on voulait encore se battre pour les séries. Officieusement, parce qu’on doutait du « courage » de Kapanen, jugé trop soft pour incarner le style Big Bad Bruins.
Mais aujourd’hui, les cartes ont changé. Zacha est encore productif (9 points en 11 matchs), mais son équipe s’effondre.
Et Zacha est très inconstant. On ne dit pas ça parce qu'il n'a marqué que deux maigres buts, mais bien parce il y a des soirs comme hier où ça ne lui tente pas. Plus soft que ça... et tu as Martin St-Louis qui lui sauterait une coche.
Reste que justement, un coach comme Marty pourrait faire de Zacha un centre "power forward" effrayant.
Avec Casey Mittelstadt aussi sur le marché, les Bruins doivent se positionner : vendre haut maintenant ou s’accrocher au vide.
Si Boston cède Zacha, il lui faudra un centre en retour dans le "package deal". Et c’est là qu’Oliver Kapanen revient dans la discussion.
Le jeune Finlandais, désormais régulier à Montréal, coche toutes les cases d’un projet de reconstruction : contrat d’entrée, mentalité de travail, profil défensif, marge de progression. Le Canadien ne veut pas le vendre à rabais, mais il sait que Boston continue de le surveiller.
La situation à Boston ne peut plus durer. Don Sweeney est pris entre deux feux : les vétérans qui refusent de voir la réalité et la jeune garde qui se demande quand viendra enfin le vrai ménage. Après le départ de Patrice Bergeron et de David Krejci, on a voulu faire croire à une transition douce. C’était un mensonge.
Le noyau ne répond plus. Le gardien Jeremy Swayman ne peut plus sauver les meubles seul. Les partisans grondent, la presse s’impatiente, et l’ambiance devient toxique.
Ce qui choque le plus, c’est la perte de l’identité même des Bruins. Ce club qui vivait de discipline, de robustesse, de respect du chandail, en est réduit à se chercher des excuses après chaque correction. Les défaites ne sont plus des accidents. Elles sont devenues la norme.
Et c’est souvent dans ces moments-là que les organisations fortes décident d’agir.
Boston doit le dire haut et fort : l’ère de la domination est finie.
Les Bruins doivent embrasser la reconstruction et viser la loterie.
Tout pointe vers ça. La défaite contre Ottawa a été la goutte de trop. Les vétérans baissent les bras, les jeunes ne sont pas prêts, et la direction ne peut plus prétendre que c’est un accident. La reconstruction est inévitable, et elle commencera par une grande vente de feu.
Zacha, Mittelstadt… tous pourraient partir dans les semaines à venir. Même David Pastrnak rêve à une transaction.
Et les candidats ne manquent pas : Vancouver, Montréal, la Caroline, tous ont besoin de centres. On nous dit que pour l'instant, la Caroline préfère se concentrer sur le dossier Nazem Kadri à Calgary.
Voilè pourquoi les Canucks sont devenus les rivaux directs du Canadien dans le dossier Zacha, et eux ne font pas les choses à moitié.
Leur directeur général pousse fort avec des jeunes d’élite que plusieurs clubs rêveraient d’avoir. Le premier nom mentionné dans les discussions : Jonathan Lekkerimäki, choix de première ronde en 2022 (15e au total), un ailier droit suédois de 21 ans au tir redoutable.
L’autre pièce qui circule dans les conversations : Tom Willander, un défenseur droitier repêché au premier tour en 2023 (11e au total), formé à Boston University, qui combine une mobilité exceptionnelle et une lecture du jeu mature.
Ces deux joyaux représentent exactement le type d’actifs que Don Sweeney aimerait obtenir : un jeune avant au potentiel offensif clair et un défenseur capable de succéder à McAvoy à long terme.
Vancouver, avec l'un de ces deux noms sur la table, place une pression énorme sur Kent Hughes, qui sait qu’un trio Kapanen-Struble-Roy n’impressionnera personne à Calgary (Kadri) ou Boston (Zacha) si un club rival offre des espoirs de premier plan. C’est le jeu dangereux des enchères : celui qui hésite perd.
Mais Montréal demeure bien positionné. Kent Hughes a la profondeur, les espoirs et le courage pour profiter de la situation.
L’idée d’un échange entre les deux rivaux de division semblait impensable il y a quelques mois. Aujourd’hui, elle semble logique.
Les Bruins ont besoin de sang neuf. Le Canadien a des jeunes à offrir.
Tout ce qu’il manque, c’est un déclencheur. Et celui-là pourrait s’appeler Pavel Zacha.
Et si Arber Xhekaj devenait un Big Bad Bruin ?
Le plus fou, c’est qu’un joueur comme Arber Xhekaj incarne aujourd’hui ce que les Bruins ont perdu. Le jeune défenseur du CH, robuste, intimidant, avec un style “old school”, est exactement le type de joueur que Boston idolâtrait dans ses belles années. Et on le sait : plusieurs dirigeants de la LNH croient qu’il « fitterait » à merveille à Boston.
Si Montréal veut aller chercher Zacha, ou un actif de reconstruction, Xhekaj pourrait devenir une pièce clé. Parce que Jayden Struble, lui, Martin St-Louis ne veut plus le voir partir. Il le protège, il croit en lui,. Mais Xhekaj ? C’est un profil que Kent Hughes pourrait sacrifier si le retour est à la hauteur, surtout que St-Louis le déteste en tant que joueur.
Et ce ne serait pas absurde.
Un joueur comme Xhekaj pourrait ressusciter l’identité perdue des Bruins.
Un joueur comme Zacha pourrait stabiliser le centre du Canadien.
Deux équipes en transition, deux besoins clairs, une transaction logique.
Kapanen, Xhekaj et Roy n'est pas suffisant. Reste que Boston a besoin d'un Shérif.
Boston ne fait plus peur. Et c’est ça, le drame.
Pendant des années, jouer contre les Bruins, c’était une guerre. Aujourd’hui, c’est une blague.
Boston est devenu une équipe battable. Prévisible. Fatiguée.
Et ça, c’est le signe que la fin d’un empire est déjà commencée.
