Le Wild du Minnesota tente tant bien que mal de sauver les apparences. Mais derrière les murs, le malaise est devenu insoutenable. Et il a un nom : Kirill Kaprizov.
Ce n’est plus seulement une rumeur. C’est une réalité qui s’installe. Le joueur étoile a refusé une offre de 128 millions de dollars sur huit ans, soit 16 M$ par saison, ce qui aurait fait de lui le joueur le mieux payé de l’histoire de la LNH. Et pourtant, aucune contre-offre n’est venue en retour.
Rien. Silence radio.
Un refus. Pas d’explication. Pas de plan. Et surtout, aucun chiffre proposé pour réamorcer le dialogue.
« Kaprizov a dit non… mais a-t-il donné un chiffre au Wild en retour? D’après ce qu’on comprend, ce n’est pas le cas. »
Elliotte Friedman a été cinglant dans son balado 32 Thoughts.
« Le Wild n’a reçu aucune indication claire de ce que Kaprizov veut vraiment. Aucune direction. » affirme de son côté Michael Russo.
C’est ce qui transforme un simple refus contractuel en véritable crise existentielle pour le Wild.
Dans le monde des négociations de la LNH, un refus d’offre est courant. Ce qui l’est beaucoup moins, c’est de refuser un contrat record… sans fournir le moindre chiffre en retour.
Kaprizov, selon toutes les sources fiables, n’a ni demandé plus, ni suggéré une autre durée, ni précisé ses attentes. Il a simplement dit non.
Et pour la direction du Wild, c’est une gifle sourde. On ne sait plus si on doit se battre pour le garder… ou commencer à préparer un échange.
Ce vide stratégique sème le doute à tous les étages. Les joueurs se posent des questions. Les partisans s’inquiètent. Et surtout, les autres équipes flairent une opportunité.
Michael Russo, le journaliste le mieux branché sur le Wild, l’a affirmé cette semaine : il y a quatre équipes qui seraient prêtes à bouger rapidement si jamais Kaprizov devenait disponible.
1. Les Hurricanes de la Caroline
C’est le dossier le plus avancé.
Le Wild réclame Sebastian Aho, mais ce dernier possède une clause de non-mouvement complète et ne veut pas aller au Minnesota. Échec.
L’autre nom évoqué : Andrei Svechnikov, qui a une clause de non-échange modifiée (10 équipes où il accepte d'être échangé).
Il pourrait potentiellement être échangé, mais ne suffira clairement pas à lui seul. Le Wild exigerait probablement Seth Jarvis en plus, un attaquant jeune, explosif, sans clause, dont la valeur ne cesse de grimper.
2. Les Kings de Los Angeles
À L.A., on est prêt. Quinton Byfield est sur la table. L’attaquant de puissance, toujours en progression, serait offert “demain matin”, selon plusieurs sources proches du dossier.
C’est une offre sérieuse. Et les Kings pourraient ajouter des choix ou un espoir comme le jeune défenseur droitier Brandt Clarke
Mais le Wild est gourmand. Il veut une superstar ET un futur pilier. Et Kaprizov, faut-il le rappeler, a une clause de non-mouvement complète. Il faudra aussi que le joueur accepte la destination.
Le soleil de la Californie peut être séduisant.
3. Les Rangers de New York
Sur papier, les Rangers sont intéressés. En pratique? Moins bien placés.
Alexis Lafrenière? Pas assez.
Gabe Perreault? Trop jeune.
Deux choix de 1er tour? Même là, ça ne compense pas.
Même un package Lafrenière + Perreault + deux choix de 1re ronde pourrait être jugé insuffisant. Le Wild veut du lourd. Et les Rangers n’ont pas ce type de joueur NHL-ready capable de remplacer Kaprizov dès demain.
4. Les Blackhawks de Chicago
Et voici l’équipe à surveiller.
Connor Bedard est intouchable, évidemment. Mais Frank Nazar, qui vient de signer un contrat de 7 ans à 6,59 M$ par saison, pourrait être la pièce centrale d’un “package deal” monumental.
Ajoutez-y Kevin Korchinski (défenseur mobile, très apprécié) et même un certain Anton Silayev, le Zdeno Chara des temps modernes, et on voit que les Hawks pourraient danser avec le Wild.
Clairement, le Wild va demander Anton Frondell, le 3e choix au total 2025 ou Artyom Levshunov, le 2e choix au total 2024 (avant Ivan Demdiov). On se demande où Chicago est prêt à aller pour obtenir le prodige russe.
Le DG Kyle Davidson, qui veut accélérer sa reconstruction autour de Bedard, pourrait être tenté de donner la lune.. Mais Kaprizov viendrait avec un contrat à signer autour de 17 M$ par saison. Et même les Blackhawks doivent compter.
Le plus troublant dans tout ça, c’est le silence prolongé de Kaprizov.
Pas de sortie médiatique. Pas de déclaration sur son avenir. Pas même un mot pour dire qu’il aime toujours la ville.
D’ici là, le malaise s’épaissit. Chaque jour sans nouvelles renforce l’idée qu’il veut partir.
Et si c’est vrai, le Wild ne pourra pas éternellement refuser les appels. Même si Guerin insiste qu’il ne veut pas négocier pour un échange… la pression va finir par le faire plier.
Certains se demandent : pourquoi avoir refusé 16 millions par saison?
La réponse pourrait être mathématique. Si le plafond salarial est à 95 M$ dès 2025, alors 20 % de la masse, c’est 19 M$.
Surtout que le plafond va exploser dans les prochaines années.
Kaprizov sait ce qu’il vaut. Il sait qu’il est top 5 à sa position. Il ne veut pas un contrat « normal ». Il veut définir le nouveau standard.
Mais pour cela, il lui faut le bon marché. Le bon club. Le bon moment.
Et de plus en plus, on sent que ce moment ne sera pas au Minnesota.
Le Wild a offert 128 M$. Kaprizov a dit non.
Mais ce n’est pas le refus qui dérange.
C’est l’absence de réponse. Le vide. Le flou stratégique.
Et pendant ce temps, quatre équipes préparent leurs munitions. Caroline, Los Angeles, New York et Chicago veulent frapper fort. Et plus Kaprizov se tait, plus les chances qu’il veuille partir deviennent évidentes.
Bill Guerin peut encore sauver les meubles. Mais chaque jour de silence… rapproche un peu plus le Wild du point de rupture.
Et dans ce genre de saga, ce ne sont jamais les clubs les plus patients qui s’en sortent indemnes.