Transaction de Mika Zibanejad: Montréal sans pitié

Transaction de Mika Zibanejad: Montréal sans pitié

Par David Garel le 2025-06-24

C’est l’un des secrets les moins bien gardés de la Ligue nationale de hockey. Un tabou désormais exposé en pleine lumière : les Rangers de New York tentent désespérément d’échanger Mika Zibanejad. Et personne. Je dis bien personne. Ne veut de lui.

Pas même le Canadien de Montréal, qui cherche activement un centre top 6 depuis le début de l'été.

Et le plus gênant dans tout ça?

C’est que les Rangers sont prêts à tout. Absolument tout.

Selon Frank Seravalli, l’une des voix les plus respectées du circuit, New York a même envisagé le rachat pur et simple du contrat de Zibanejad. Une bombe. Un aveu de défaite. Et un signal criant de panique dans les bureaux de Chris Drury.

Mais même ce geste radical a été écarté. Trop coûteux. Trop humiliant. Trop nocif pour l'impact sur la masse salariale.

Alors Drury tente une dernière carte : donner Zibanejad. Le “star” suédois n’est même plus à échanger. Il est à donner. À liquider. À exiler.

Et ce n’est toujours pas suffisant.

Les Rangers sont prêts à retenir du salaire. Ils sont prêts à recevoir un contrat indésirable en retour, tant qu’il est moins élevé et plus court que celui de Zibanejad.

Ils sont même prêts à joindre un choix ou un jeune espoir en guise de compensation. Un peu comme on ajoute un bonbon pour faire passer un médicament qui donne mal au coeur.

Mais personne ne mord à l’hameçon.

Le marché est glacial. La réputation de Zibanejad est en chute libre. Et le contrat qu’il traîne comme un fardeau est devenu l’un des pires de la LNH : 8,5 millions de dollars par année jusqu’en 2030, sans clause d’échappatoire, sans flexibilité, avec une clause de non-mouvement complète.

Et il a 32 ans. 

Il a marqué 20 buts a amassé 62 points l’an dernier. Une production plus que correcte, mais insuffisante pour un joueur qui prend autant de place dans une masse salariale. Surtout avec un différentiel de -22.

Il ralentit. Moins explosif, moins impliqué physiquement (il a toujours été soft), paresseux, moins déterminant. Zibanejad est devenu un indésirable.

Et le Canadien de Montréal, pourtant en quête d’un centre établi, a fermé la porte sans même négocier.

Une claque en plein visage.

Les Rangers espéraient peut-être que Jeff Gorton, leur ancien DG qui avait volé Zibanejad aux Sénateurs pour Derick Brassard, allait faire un geste. Par loyauté. Par respect. Par naïveté, peut-être. Mais Gorton a tourné les talons. Et Kent Hughes n’a jamais décroché le téléphone.

Le message est sans pitié : Montréal ne veut pas de votre boulet.

Et c’est là que les choses deviennent croustillantes.

Parce que dans le fond, ce refus catégorique est peut-être plus qu’une décision sportive. C’est une déclaration de guerre.

Le conflit entre Jeff Gorton et Chris Drury n’a jamais été enterré. Gorton n’a jamais digéré sa trahison. L'affront de 2021, lorsqu’il a été congédié comme DG des Rangers après que Drury ait manigancé en coulisses avec le propriétaire James Dolan, brûle encore dans sa mémoire.

Et aujourd’hui, les rôles sont inversés. Gorton est VP Hockey du Canadien, une organisation solide, pleine de jeunes espoirs et de choix au repêchage.

Drury, lui, est en train de se noyer, la tête sous l'eau avec sa masse salariale, des joueurs frustrés (K'Andre Miller, Alexis Lafrenière), et par une ancienne vedette aujourd'hui indésirable qu’il n’arrive pas à faire disparaître.

Alors Gorton regarde Drury suffoquer. Et refuse de lui tendre la main.

Il refuse de l’aider à se sortir du cauchemar Zibanejad. Il refuse de libérer de l’espace à son ennemi juré. Il refuse de sacrifier l’avenir du CH pour aider les Rangers à respirer.

Et mieux encore? Il le regarde s’effondrer, en planifiant en douce une offre hostile à K’Andre Miller.

Oui, Zibanejad aurait pu être un “fit” à Montréal. Dans une autre réalité. Avec un autre contrat. Et sans la guerre froide entre les deux hommes forts.

Mais là? Il est radioactif.

Même en acceptant de retenir 2 ou 3 millions par année. Même en acceptant de recevoir Josh Anderson en retour. Rien ne passe.

Et le reste de la LNH? Même réaction.

Personne ne veut de Zibanejad.

La clause de non-mouvement, elle, n’aide pas non plus. Zibanejad contrôle entièrement son destin. Il peut bloquer toute transaction. Et à entendre les rumeurs, il n’est même pas motivé à partir. Il veut New York. Même si New York ne veut plus de lui.

Et pendant que Drury tente de faire des miracles avec sa masse salariale, le nom de Zibanejad revient comme un poids dans chaque négociation. À chaque appel, à chaque tentative de transaction, les autres DG posent la question :

« Et Zibanejad? Qu’est-ce que vous en faites? »

Et Drury baisse les yeux. Encore.

Il espérait créer de l’espace pour signer JJ Peterka via offre hostile, ou pour prolonger Miller (justement pour éviter une offre hostile du CH envers son défenseur). Sans oublier Will Cuyle qui doit aussi signer une prolongation de contrat.

Mais Zibanejad bloque tout. Comme un mauvais rêve. Et Montréal refuse d’être son bouche-trou pour l'aider.

C’est cruel, c’est brutal, mais c’est logique.

Le Canadien a besoin d’un centre, oui. Mais pas à n’importe quel prix. Pas d’un gars qui coûte plus que Suzuki, qui sera encore sous contrat quand Ivan Demidov aura 25 ans, et qui n’a plus la flamme d’un meneur.

C’est le refus le plus cinglant du marché.

Et ça en dit long sur la perception actuelle de Mika Zibanejad dans la LNH.

Il n’est plus une solution. Il est un problème.

Et même les clubs les plus désespérés le regardent comme un fiasco total.

Chris Drury continue d’appeler. Il offre. Il supplie. Il emballe ses packages comme un vendeur de voitures usagées. Mais les téléphones ne sonnent plus. Les courriels restent sans réponse.

Et pendant ce temps, à Montréal, Jeff Gorton sourit.

Il n’a pas besoin de prononcer un mot. Il n’a pas besoin de riposter. Son silence est son arme. Et son refus de Zibanejad, c’est plus qu’une décision de hockey.

C’est une revanche.

Et dans cette guerre silencieuse, le DG des Rangers est de plus en plus seul...