Il y a des silences qui font plus mal que tout.
Et dans le cas de Patrik Laine, ce sont les rumeurs étouffés des corridors du Centre Bell, les soupirs des dirigeants, les regards fuyants du vestiaire, et les conversations à voix basse dans les bureaux de Kent Hughes et Jeff Gorton qui crient la vérité : le Canadien de Montréal veut s’en débarrasser.
Ce n’est plus une rumeur. Ce n’est plus une possibilité. C’est une réalité cruel, confirmée maintenant par nul autre que Mathias Brunet. Montréal tente activement, désespérément, de refiler Patrik Laine ailleurs. Partout. À n’importe qui. Contre n’importe quoi.
Le cauchemar du Finlandais est en train de se concrétiser. Le même joueur qui avait choisi de s’installer à Montréal l’été, qui voulait renaître ici avec sa fiancée Jordan Leigh. Ce joueur-là n’a plus d’avenir à Montréal.
Et la scène est connue : son mariage intime en Floride, déserté par tous sauf les recrues Ivan Demidov et Jakub Dobes.
Son anniversaire, ignoré par la majorité du vestiaire. "Benché" en séries contre Washington, blessé mais apte à jouer. Et ce match éliminatoire où il n’a même pas été utilisé à 6 contre 5.
La chambre le rejette. Le staff le rejette. L’organisation veut tourner la page.
La réalité est sans pitié, mais simple. Le Canadien de Montréal veut libérer de la masse salariale. Et Laine, avec son contrat de 8,7 M$ pour encore une saison, est une cible facile.
Le club veut de l’espace pour faire un mouvement majeur : une transaction pour Sidney Crosby si Pittsburgh flanche, un échange pour Mason McTavish si Anaheim ouvre la porte, ou même un coup de théâtre pour Jason Robertson, si Dallas se lasse de son ego et de ses demandes.
Sans parler d'Anthony Cirelli à Tampa Bay.
Mais Laine doit partir. Et la mission de Kent Hughes est claire : le refiler. N’importe où. Le plus tôt possible.
La première équipe évoquée est celle qui revient toujours dans les rumeurs de Laine : les Hurricanes de la Caroline.
Ils viennent de signer Nikolaj Ehlers, son grand ami, à un contrat de 6 ans et 51 millions. Il y a une connexion. Il y a un besoin. Il y a de l’espace sous le plafond (10,64 M$).
Et surtout, ils pourraient envoyer un contrat indésirable à Montréal pour équilibrer les livres : on pense à un William Carrier ou à un autre joueur de profondeur avec un impact sur le "cap hit" qui n'est pas démesuré.
Mais il y a d’autres options.
Pittsburgh. Oui, les Penguins. Ceux qu’on croyait en reconstruction, mais qui ont tout tenté pour signer Brock Boeser avant qu’il retourne à Vancouver.
Selon Frank Seravalli, Kyle Dubas a offert plus. Oui, plus que 7 ans à 7,25 M$. Ce qui veut dire une chose : s'il reste à Pittsburgh, Crosby veut des armes. Il a vu Boeser lui échapper. Il veut marquer. Il veut gagner.
Et Laine, à bas prix dans une transaction où Montréal retiendrait du salaire? C’est possible. D’autant plus que les Penguins veulent absolument ajouter un buteur au top 6.
San Jose. Les Sharks ont flirté avec le plancher salarial (70,6 M$) tout l’été. Leur espace est gigantesque : plus de 23 M$. Et même s’ils l’ont dépassé techniquement, ils peuvent absorber Laine facilement.
Dans une transaction de type dumping salarial avec un choix conditionnel? C’est faisable. Pour Mike Grier, un pari d’un an sur Laine pourrait même faire du sens dans une équipe sans pression, qui a besoin de buts et de leadership offensif pour entourer Will Smith et Macklin Celebrini.
Chicago. Même chose. 22 M$ disponibles, un besoin de scorer pour accompagner Connor Bedard.
Laine pourrait, dans une version dégraissée et encadrée, donner 25-30 buts. Un contrat expirant, sans engagement. Kent Hughes pourrait même offrir de garder 1 ou 2 M$ sur le cap, juste pour l’envoyer là-bas.
Anaheim. Les Ducks ont été liés à Jason Robertson. S’ils sont prêts à sacrifier Mason McTavish pour un buteur élite, c’est qu’ils veulent scorer.
Et même s’ils n’aiment pas Laine en tant que pièce principale, il pourrait être un « throw-in » dans un échange à plusieurs éléments.
Et surtout, il peut être utile si les Ducks veulent juste du talent offensif dans un deal parallèle, pendant que Kent Hughes tente d’arracher McTavish avec un combo incluant un choix de 1re ronde 2026, Mike Matheson, Joshua Roy et/ou un jeune défenseur.)
Mais voilà que s’ajoute une nouvelle équipe.
Les Capitals de Washington. Oui, les Caps, qui ont « tenté quelque chose de gros » à l’ouverture du marché des joueurs autonomes. Et ont échoué.
Chris Patrick, le DG, n’a pas nommé le joueur, mais tout indique que c’était Nikolaj Ehlers. Et selon ce qu’on entend à Washington, les Caps veulent encore un ailier top-6. Ils ont de l’espace. Ils ont échoué avec Ehlers, et ils cherchent toujours.
Et comme Chris Patrick l’a lui-même dit :
« Nous allons explorer le marché des échanges. »
C’est là que Patrik Laine entre en jeu.
Et si Montréal retient du salaire? C’est encore plus séduisant.
David Pagnotta a laissé entendre que le CH discuterait prolongation avec Laine après le repêchage. Mais cette rumeur a été accueillie comme une blague dans les cercles montréalais.
« Le journaliste a perdu la tête », confiait même un membre d’un groupe média montréalais sous couvert d’anonymat.
« Il n’a visiblement aucune idée de ce qui se passe ici. »
Martin St-Louis ne veut plus de lui. Le vestiaire n’en peut plus. Le message est clair : on l’a benché en séries. On l’a humilié. Il ne reviendra pas. Sauf à une condition : signer pour des peanuts. Un contrat ridicule. 1,8 M$ par an sur 8 ans. Pour jouer en avantage numérique et se taire.
Et encore.
Même ça, c’est improbable. La chambre est ébranlée. Même les jeunes joueurs le regardent de travers. L’ombre de son échec empoisonne la culture. Et Kent Hughes veut effacer toute trace.
Kent Hughes n’a pas le choix. Il veut faire de la place. Il veut du renfort au centre. Il veut envoyer un message clair.
Et Patrik Laine est le prix à payer pour débloquer son plan. Il reste à voir qui dira oui. Mais ce qu’on sait déjà, c’est que Laine ne sera plus là à l’ouverture du camp selon Mathias Brunet et pratiquement tous les médias traditionnels.
Le cauchemar est bien réel...