Transaction Montréal - Anaheim : Pat Verbeek teste la patience de Kent Hughes

Transaction Montréal - Anaheim : Pat Verbeek teste la patience de Kent Hughes

Par André Soueidan le 2025-09-03

Parce que là, ce n’est plus des rumeurs de coin de table.

Ce n’est plus du bavardage d’agents qui cherchent à gonfler la valeur de leur joueur.

Non. C’est la réalité qui s’impose, brutale, à deux semaines du camp d’entraînement.

Mason McTavish, choix de première ronde, troisième au total en 2021, joueur censé devenir le pilier du futur des Ducks, est toujours sans contrat. Un restricted free agent en mode silence radio.

Et dans ce silence, c’est la Ligue au complet qui retient son souffle.

La scène se déroule à Detroit, où les directeurs généraux et les entraîneurs se rencontrent.

Une ambiance de foire aux vautours, une réunion où chaque sourire est faux, où chaque poignée de main cache un calcul.

C’est là que les discussions sur McTavish se sont ravivées.

Pas encore de coup de tonnerre, pas encore d’éclatement public.

Mais déjà, un dirigeant de la LNH a lâché la phrase fatale : « Pat Verbeek n’a pas encore envoyé le signal qu’il est temps de parler échange et de prendre la meilleure offre. »

Traduction : le DG des Ducks ferme la porte. Pour l’instant. Mais combien de temps avant que le verrou cède?

Parce que voilà le problème. Le camp approche. La pression monte.

Et plus McTavish reste sans contrat, plus les rumeurs s’enflamment.

Et parmi les équipes qui suivent le dossier à la loupe, il y a évidemment le Canadien de Montréal.

Kent Hughes, maître de la patience, est tapi dans l’ombre.

Il a déjà sorti la dynamite cet été avec Noah Dobson...

Et surtout, il a payé le dernier gros bonus de Carey Price, ce fameux 5,5 millions qui plombait la masse.

Résultat : il a de la flexibilité, il a de l’air sous le plafond. Et si McTavish devenait réellement disponible, il a les moyens de foncer.

C’est un duel fascinant.

D’un côté, Pat Verbeek, le petit général des Ducks, réputé intransigeant, un bulldog qui ne lâche jamais un os.

De l’autre, Kent Hughes, l’avocat stratège, patient comme un serpent, capable d’attendre des mois pour obtenir son prix.

Entre les deux, Mason McTavish, 22 ans, joueur robuste, talentueux, capable de jouer gros dans les deux sens de la patinoire.

Un profil qui correspond parfaitement à ce que Montréal cherche depuis dix ans : un vrai deuxième centre.

Pas un stop-gap, pas un projet, pas un gars fragile qu’on bricole dans le top 6 par défaut. Un vrai, un dur, un leader potentiel.

Mais Verbeek ne bouge pas. Il fait semblant d’avoir tout le temps du monde. Il prétend qu’il n’y a pas de problème. Mais tout le monde sait que c’est faux.

Parce qu’un jeune de cet âge, qui n’a toujours pas signé le 3 septembre, c’est le début d’un bras de fer. Un test de loyauté.

Et dans ce genre de test, c’est rarement le DG qui gagne. Les joueurs le savent. Les agents le savent. Le vestiaire le sait.

Et c’est là que Hughes entre dans la danse.

Il ne se presse pas, mais il se prépare.

Montréal ne peut plus se contenter de Suzuki et espérer que Dach ou Newhook se transforment miraculeusement en deuxième centre permanent.

L’organisation a besoin d’une certitude.

Et McTavish, malgré ses hauts et ses bas, a déjà montré qu’il pouvait remplir ce rôle.

Son contrat non signé est une faille dans le système. Et les prédateurs comme Hughes adorent les failles.

Il faut rappeler que Hughes n’est pas du genre à payer un prix de fou.

Déjà cet été, quand San José ou Chicago ont voulu un choix de deuxième ronde pour absorber le contrat de Carey Price, il a dit non.

Même un choix de troisième ronde lui donnait de l’urticaire.

Il a tenté de pousser jusqu’à un quatrième, question de créer une surenchère négative.

Bref, il refuse de se faire avoir. Il refuse de donner des actifs précieux juste pour calmer le bruit.

Alors imaginez dans le dossier McTavish.

Si Anaheim croit que Montréal va sortir ses joyaux .. Hutson, Reinbacher, Demidov ... pour un centre qui n’a même pas encore signé son deuxième contrat, ils se trompent lourdement.

Hughes joue à long terme. Il attend que Verbeek se mette lui-même dans le coin, acculé par l’échéance du camp, les questions des journalistes, les appels des autres DG. Et à ce moment-là, il avancera ses pions.

Mais le risque est réel.

Parce que Montréal n’est pas seul sur le marché.

Toronto cherche encore son deuxième centre.

Vancouver aussi. Même des clubs comme Boston ou Calgary surveillent les opportunités.

Le nombre d’acheteurs est élevé, et les vendeurs se font rares.

Rossi est tombé à l’eau avec sa signature au Wild.

McCann a été verrouillé par Seattle.

Kadri ne bouge pas de Calgary.

Zacha est encore à Boston.

Résultat : McTavish devient l’obsession, la cible unique, le dernier gros poisson avant la fermeture du marché.

C’est là que le duel Hughes-Verbeek prend toute son ampleur.

Verbeek croit qu’il peut attendre, qu’il peut forcer son joueur à accepter un contrat maison, qu’il peut repousser les vautours.

Mais en agissant ainsi, il teste la patience de tout le monde. Les partisans, qui s’impatientent.

Les autres DG, qui flairent l’ouverture.

Et même McTavish lui-même, qui pourrait perdre patience et forcer une issue.

Pour Montréal, le calcul est simple.

Le contrat de Price peut servir de monnaie d’échange dans une transaction triangulaire, permettant d’absorber un salaire quelque part et de débloquer de l’espace pour Anaheim.

L’équation a du sens. Mais seulement si le prix est raisonnable.

Hughes n’est pas fou. Il sait qu’il a encore Dach et Newhook comme solutions internes, aussi fragiles soient-elles.

Il sait qu’il peut attendre le marché de décembre. Il sait que son équipe n’est pas à une panique près.

Mais il sait aussi que des occasions comme celle-ci ne se présentent pas deux fois.

McTavish, c’est le type de joueur que tu places dans ton alignement et qui change immédiatement ta hiérarchie. Imaginez le Canadien avec Suzuki en 1C, McTavish en 2C, Dach en 3C, Beck en 4C.

Tout d’un coup, la colonne vertébrale devient crédible, solide, lourde. Tout d’un coup, le projet de reconstruction prend une autre allure.

Alors oui, la bombe est lancée.

Et c’est Pat Verbeek qui a allumé la mèche, en refusant de signer son jeune. Kent Hughes, lui, attend que la poudre s’approche. Et quand ça va exploser, il sera prêt.

Prêt à bondir, prêt à profiter de l’ouverture, prêt à transformer un dossier brûlant en victoire stratégique.

Dans deux semaines, le camp commence.

Dans deux semaines, le bras de fer devra trouver une issue.

En attendant, Hughes observe. Verbeek teste. Et McTavish, malgré lui, est devenu le centre de l’attention.

Et si Montréal réussit le coup, on dira que c’était écrit.

Que c’était inévitable. Mais pour l’instant, rien n’est écrit.

Il n’y a que le silence, la tension, et une bombe qui s’apprête à exploser.

Boom...