Transaction Montréal-Boston: Arber Xhekaj sur toutes les lèvres

Transaction Montréal-Boston: Arber Xhekaj sur toutes les lèvres

Par Marc-André Dubois le 2025-05-02

C’est une rumeur qui enfle de jour en jour, et qui, dans le contexte actuel, prend une tournure presque inévitable : les Bruins de Boston et le Canadien de Montréal pourraient bien s’asseoir ensemble à la table des transactions.

Un scandale pour certains puristes de cette rivalité historique. Un geste nécessaire pour d’autres, conscients que la LNH est avant tout une ligue d’opportunisme, de cap salarial, et de mouvement perpétuel sur le marché, peu importe les rivalités du passé.

Car les Bruins ne sont plus l’armée redoutable d’antan. Cette équipe a besoin d’une reconstruction.

Patrice Bergeron et David Krejci partis depuis longtemps, et aucun centre élite pour prendre la relève.

Pavel Zacha et Elias Lindholm n'ont jamais réussi à les remplacer. Les deux sont critiqués comme jamais dans les médias de Boston, et la réalité est que les Bruins sont sur le point d’entamer une transition majeure. Don Sweeney le sait, et il devra être stratégique. Pour rebâtir intelligemment, il faut capitaliser sur ses actifs disponibles.

Et le Canadien de Montréal, lui, cherche activement un deuxième centre et un défenseur robuste pour les séries. Deux besoins fondamentaux.

C’est dans ce contexte que les noms d’Elias Lindholm et Pavel Zacha commencent à circuler du côté de Montréal. Des joueurs de centre qui pourraient être des solutions de "plan B" si Kent Hughes n'arrive pas à faire aboutir un coup à la Sidney Crosby, Dylan Larkin ou Mathew Barzal.

Lindholm a connu une saison cauchemaerdesque avec les Bruins. Et son salaire de 7,75 M$ est tout simplement horrible pour une masse salariale.

Pavel Zacha, lui, est encore jeune à 28 ans, mais commence à perdre la faveur à Boston. L’ancien 6e choix au total du repêchage de 2015 est quand même un joueur complet, polyvalent, capable de centrer un deuxième trio avec cohérence. Il serait parfait pour épauler Ivan Demidov à ses débuts. Et son salaire de 4,75 M$ par année jusqu'en 2027 est raisonnable.

Mais ce n’est pas tout. Car le véritable nom qui fait saliver Kent Hughes, selon plusieurs sources, c’est Nikita Zadorov.

Le géant russe de 6’6”, est capable de faire des ravages en séries, est l’incarnation parfaite du défenseur robuste, physique, vicieux que le Canadien n’a tout simplement pas. Celui qui dégomme tout sur son passage. Celui que les autres équipes détestent affronter.

Parce que Zadorov, c’est la méchanceté incarnée. C’est la réponse à l’humiliation infligée par Tom Wilson en séries.

Ce que peu de gens osent dire publiquement, c’est que Nikita Zadorov ne veut plus jouer à Boston. L’expérience a tourné au vinaigre.

Après un revers humiliant de 7-2 contre les Kings en mars dernier, alors que l’ambiance dans le vestiaire était toxique, Zadorov a lancé une bombe médiatique qui a envenimé ses rapports avec certains coéquipiers.

Interrogé par The Athletic pour savoir s’il appréciait le geste de Jeremy Swayman qui avait quitté son filet pour défendre un coéquipier, Zadorov a répondu sèchement :

« C’est ça, hein? OK. Je ne sais pas. Aucun commentaire. »

Un commentaire jugé méprisant par plusieurs observateurs et qui a semé le malaise.

Quelques jours plus tard, voyant que la tempête ne passait pas, Zadorov a tenté de calmer le jeu en conférence de presse. Il a plaidé la frustration, affirmant que ses propos avaient été mal interprétés.

« Ce n’était pas dirigé contre Swayman. On venait de perdre 7-2, c’était un mauvais moment pour trouver du positif », a-t-il dit. Mais le mal était fait.

Dans les coulisses, plusieurs journalistes de Boston ont confirmé que Zadorov n’était plus le bienvenu dans le vestiaire.

Des tensions se seraient installées entre lui et une partie du noyau. On raconte même que sa présence dans le groupe aurait nui à la chimie en fin de saison. Résultat : le défenseur russe veut partir, et la direction aussi veut tourner la page.

Mais il y a un hic : Zadorov est gaucher. Et le CH en a une montagne : Matheson, Guhle, Hutson, Struble, Xhekaj. La droite est le véritable besoin.

C’est pourquoi, si Zadorov signe à Montréal, Arber Xhekaj deviendra à toutes fins pratiques superflu.

Et justement, les Bruins, eux, cherchent à rajeunir, à retrouver de la méchanceté à leur ligne bleue, eux qui ont perdu du mordant avec le départ de Brandon Carlo. Xhekaj, c’est un joueur typique de Boston : sale, gros, qui frappe et qui prend la foule avec lui.

L’échange devient donc très plausible. Si Kent Hughes obtient Zadorov, il pourra envoyer Arber Xhekaj à Boston dans une plus grosse transaction et pourrait obtenir Zacha en même temps.

Parce que Xhekaj, disons-le franchement, n’est plus dans les plans du CH à long terme. Martin St-Louis ne lui fait plus confiance. Il a été humilié publiquement. Et son départ est devenu une question de temps.

En réalité, la meilleure chose pour lui, ce serait une nouvelle organisation, dans une ville où la robustesse est une religion. Et pour les Bruins, ce serait une opportunité de retrouver un peu de l’âme perdue.

Pendant ce temps, Kent Hughes bâtirait son mur. Ekblad ou Zadorov, Guhle, Reinbacher, Hutson, Matheson et Carrier. Une défensive mélange de talent, d’expérience, de saleté et de calme.

L’arrivée de Zadorov transformerait le CH en équipe de séries. Une équipe qui peut répondre physiquement à Washington, Toronto, Boston ou la Floride. Une équipe plus mûre. Plus respectée.

La rumeur grossit. Les noms circulent. Et cette fois, les Bruins et le CH ne s’ignoreront pas. Parce que le besoin est trop clair. Parce que le timing est parfait.

Zadorov à Montréal. Xhekaj à Boston. Zacha ou Lindholm comme plan B au centre. Logique comme jamais.

Et si Kent Hughes appuie sur l’accélérateur, le CH deviendra enfin une équipe que les autres détestent affronter.