Transaction Montréal-Buffalo-New York: Kent Hughes ouvre la fenêtre

Transaction Montréal-Buffalo-New York: Kent Hughes ouvre la fenêtre

Par David Garel le 2025-04-29

Il ne faut plus se le cacher : le côté droit de la défense du Canadien de Montréal est une honte.

Ce n’est pas une opinion, c’est une évidence que la série contre les Capitals de Washington a cruellement mise à nu.

Avec David Savard qui prendra sa retraite, Alexandre Carrier qui a été envoyé au vestiaire par Tom Wilson dans un geste qui résume bien la fragilité physique de cette brigade, et les inquiétudes persistantes entourant le genou de David Reinbacher, il ne reste plus rien.

Rien d’assurable. Rien de durable. Rien qui justifie qu’on puisse continuer la reconstruction avec les yeux fermés. Ce printemps, Kent Hughes n’a plus le luxe d’attendre.

Pendant longtemps, David Savard a tenu le fort. Le grand frère des pauvres. Mais il n’a plus les jambes. Il n’a plus la vitesse.

Et Alexandre Carrier est un bon soldat.

Un bon petit soldat, toujours prêt, discipliné, volontaire. Mais la série contre Washington a prouvé une chose : il est vulnérable. Il a été frappé, contourné, exposé. Il ne peut pas être dans le top 4 d’une équipe qui aspire aux séries. Il faut mieux. Il faut plus.

Quand le Canadien a repêché David Reinbacher, c’était pour qu’il devienne le futur leader à droite. Mais son genou inquiète.

Depuis sa blessure, les signes sont clairs : la réhabilitation est plus lente que prévu. Son explosion en sortie de zone n’est pas revenue. Sa mobilité latérale est réduite.

Reinbacher aura peut-être besoin d’une autre saison complète dans la LAH ou la LNH pour retrouver son niveau. On ne peut pas le jeter dans la fosse aux lions en octobre et espérer qu’il sauve la mise.

Ce serait irresponsable. Et il faut cesser de faire porter le poids de l’avenir à des jeunes qu’on brûle trop tôt. Reinbacher sera peut-être un excellent défenseur. Mais pour l’instant, il n’est pas prêt.

Noah Dobson est exactement ce qu’il faut. Grand, mobile, intelligent, il est l’un des meilleurs défenseurs droitiers de toute la LNH, et il n’a que 25 ans.

Il a récolté 39 maigres points en 71 matchs cette saison. Mais n'oublions pas ses 70 poinrs en 2023-2024. C’est un quart-arrière naturel pour l’avantage numérique. Et attention. On parle d'un géant de 6 pieds 4 et plus de 200 livres.

Il joue de grosses minutes chaque soir. Il a l’expérience des séries. Il est Québécois. Il est jeune. Il est disponible. Car avec le chaos chez les Islanders et le départ annoncé de Lou Lamoriello, tout est sur la table.

Patrick Roy va prendre la porte de sortie, le nouveau DG va arriver et voudra reconstruire. À quoi bon garder Dobson dans une reconstruction complète?

Noah Dobson peut être le point d’ancrage du nouveau Canadien. Mais il faut aller le chercher.

Évidemment, un tel joueur ne vient pas gratuitement. Il faudra sacrifier. Michael Hage? Logan Mailloux? Un ou des choix de première ronde.  Le débat existe.

Tout le monde parle de Juraj Slafkovsky à Long Island, mais l'attaquant de puissance serait intouchable à Montréal.

À valeur égale, Dobson est plus utile au Canadien aujourd’hui que Slafkovsky. Mais ce dernier va devenir un monstre d'ici quelques années, et les séries d'aujourd'hui nous prouvent qu'on aura besoin de lui.

Logan Mailloux? Si New York veut un jeune défenseur, Mailloux pourrait faire partie du package. Il a du potentiel offensif, mais des lacunes défensives persistantes.

Un ou deux choix de première ronde 2025?

Une base d’échange Dobson contre Mailloux, un premier choix et un "prospect" comme Hage pourrait faire avancer les choses. Ce serait audacieux. Mais nécessaire.

Et la vérité est que si Hughes veut vraiment Dobson, il faudra rajouter dans la balance.

En parallèle, le nom de Tage Thompson circule aussi. Le géant de Buffalo serait sur le marché. Le Canadien est intéressé. Tout le monde l’est.

Mais dans un monde réaliste, Kent Hughes ne peut pas tout faire. Il doit prioriser. Et Dobson est une priorité structurelle. On peut gagner sans Tage Thompson si on a une ligne bleue solide.

La structure passe avant les étincelles. Surtout que si Buffalo veut échanger Thompson, ils voudront Slafkovsky.

Reste que Hughes devra s'informer pour le centre de 6 pieds 7 pouces. Un tel géant qui peut marquer 40 buts, c’est aussi rare qu’un défenseur droitier élite.

Cette série face à Washington a été un test, un miroir, un électrochoc. Le Canadien ne pensait même pas faire les séries en octobre. Il y est arrivé à force de résilience, de talent et de chance.

Mais dès que la pression a monté, dès que le jeu s’est durci, les carences ont explosé. On s’est fait dominer physiquement. On s’est fait humilier sur le plan de la robustesse. On s’est fait frapper dans les coins, frapper devant le filet, frapper en sortie de zone. L

Les Capitals ont envoyé un message : vous n’êtes pas prêts. Et Kent Hughes doit entendre ce message. Il doit agir. Il doit répondre.

L’été 2025 ne peut pas être un été d’attente. Ce ne peut pas être un été de promesses. Ce ne peut pas être un été où on espère que tout va bien aller.

Il faut livrer. Il faut frapper un grand coup. Et ce coup-là, c’est Noah Dobson. Il faut foncer. Il faut payer le prix. Parce que sinon, on va recommencer encore.

On va pleurer sur le manque de défenseurs droitiers. On va pleurer sur notre manque de profondeur au centre ou notre manque de robustesse. 

Et si Kent Hughes croit vraiment que son équipe est prête à franchir une étape, alors il n’a plus le droit de se cacher.

Le CH est à un défenseur droitier et un centre de premier plan d'ouvrir vraiment la fenêtre pour la Coupe Stanley.

À Kent Hughes de jouer.