On connaît le style Ken Holland. Depuis Detroit jusqu’à Edmonton, il a toujours eu la même philosophie : bâtir autour des stars, les protéger avec des vétérans stables et ajouter la pièce manquante au moment critique. Et c’est exactement ce qu’il compte faire à Los Angeles.
Oubliez les rêves de reconstruction. Le mandat est clair : gagner maintenant. Et pour gagner maintenant, les Kings ont un trou béant en avantage numérique.
Drew Doughty est encore solide, mais il est droitier est viellissant. Brent Clarke, la jeune sensation, a bel et bien une vision offensive, mais on parle d'un autre droitier. Il manque un général gaucher, capable de transporter la rondelle avec aisance, de calmer le jeu, de dicter le tempo… bref, il manque un Mike Matheson.
Avant de plonger dans l’éventualité d’un échange entre le CH et les Kings, rappelons quelques coups d’éclat de Ken Holland, l’homme qui n’hésite jamais à donner… quand il croit pouvoir gagner.
Zach Hyman, signé à Edmonton pour 7 ans, 38,5 M$ : peut-être l’un des agents libres les plus rentables des cinq dernières années.
Mattias Ekholm, obtenu de Nashville contre Reid Schaefer et un choix : a complètement transformé la défensive des Oilers.
Evander Kane, ressuscité malgré une réputation sulfureuse : pari risqué, pari gagné.
Brett Kulak, échangé pour un choix de 2e ronde : devenu un pilier défensif à petit prix.
Tyson Barrie, échangé pour faire de la place à Ekholm : un sacrifice calculé, net et stratégique.
Et même à Detroit, ses grandes années ont été marquées par des ajouts de vétérans intelligents : Dominik Hasek, Brett Hull, Luc Robitaille lui-même… Tous pour compléter une machine déjà compétitive.
Ken Holland ne reconstruit pas. Il complète. Il ajuste. Il active le “win now”.
Et les Kings sont en mode urgence de résultats.
C’est une évidence. À gauche de leur défensive, c’est mince. Mikey Anderson, bon défensivement mais sans créativité. Vladislav Gavrikov, robuste mais lent. Joel Edmundson est un 6e défenseur défensif.
Matheson, lui, c’est autre chose. À 4,875 millions par saison pour encore une année, c’est l’un des meilleurs rapports qualité-prix à sa position.
Il patine comme un ailier, il dirige le jeu comme un centre, il transforme n’importe quel désavantage numérique en occasion de transition.
Et le plus ironique? Il ne semble même pas faire partie du futur du Canadien. Le clan Hughes ne s’est pas encore assis pour le prolonger, et tout indique que l’organisation ne veut pas le payer comme un défenseur #1.
Alors pourquoi ne pas l’échanger tant qu’il a encore de la valeur?
Matheson est le genre de défenseur qu’il a toujours valorisé. Holland aime les gars qui contrôlent la glace, qui pensent vite, qui voient le jeu. Il a construit des défensives entières autour de ce type de joueur.
Et aujourd’hui, il a les mains libres.
Si Ken Holland bouge pour Matheson, c’est un signal d’alarme pour la LNH : les Kings ne reculent pas. Ils accélèrent.
Et pour le Canadien? Ce serait l’occasion de vendre au sommet, de libérer de la masse salariale et d’amasser des actifs. Car soyons clairs : Matheson ne signera pas à rabais. Il sait ce qu’il vaut. Et un DG comme Holland le sait aussi.
Les Kings ont un besoin criant à gauche de leur ligne bleue.
Ken Holland a le goût de gagner tout de suite.
Mike Matheson est à vendre.
Le match est parfait. L’historique de Holland le prouve : il n’a jamais hésité à sortir les gros canons pour corriger une faille. Et si Robitaille lui a donné le pouvoir, c’est pour des gestes comme celui-là.
Mike Matheson aux Kings? Ce n’est plus une rumeur. C'est une réelle possibilité.
À Montréal, c’est un secret de polichinelle : Mike Matheson est le mal-aimé du vestiaire, du public et parfois même… de son propre coach.
Malgré ses statistiques flatteuses, ses montées dynamiques et son passeport montréalais, ses revirements coûteux, ses décisions précipitées sous pression et son incapacité chronique à bien gérer les moments critiques en font une énigme frustrante pour les partisans du CH.
Et pourtant, à Los Angeles, il pourrait devenir la pièce manquante. Le chaînon offensif entre Brent Clarke et Drew Doughty. Le général de l’avantage numérique qui manque désespérément à Ken Holland pour transformer les Kings en menace sérieuse dans l’Ouest.
Matheson serait triste de quitter Montréal, mais cela pourrait être mieux pour lui. Surtout avec le public du Centre Bell qui en a fait son bouc-émissaire.
Son contrat est pourtant une aubaine : 4,875 M$ jusqu’en 2026. Mais son hockey est polarisant. Un soir, il te fait lever la foule. Le lendemain, il te coûte deux buts avec des jeux dignes de la Ligue américaine.
Et dans une ville où les erreurs défensives sont disséquées à la loupe, il ne suffit pas de patiner vite. Il faut livrer. Et Matheson, malgré ses efforts, ne livre pas avec constance.
Un échange à Los Angeles, où la pression médiatique est inexistante, pourrait sauver sa carrière.
Et Kent Hughes le sait. Il ne peut pas le vendre à rabais. Même si la patience s’effondre, Hughes a besoin d’un retour qui règle un problème immédiat : le manque de punch au poste de centre. Un deuxième centre fiable, dynamique, capable de grandir aux côtés de Suzuki.
Phil Danault? Non. L’histoire est belle, mais le mariage est fini. Son style défensif et son âge ne cadrent plus avec le plan de reconstruction du CH. Ce chapitre est clos.
Alex Turcotte? Insuffisant. Pas un vrai joueur d'impact dans la LNH Il peut faire partie du deal. Mais il faudra beaucoup plus.
Voilà le problème possible de cette transaction. Les Kings n'ont pas grand-chose à offrir. Leur choix de première ronde n'intéresse pas Kent Hughes.
Seul Brandt Clarke est alléchant, et les Kings ne veulent pas le sacrifier. Est-ce que Jordan Spence, jeune droitier de 24, pourrait être offert dans un "package deal"?
Tout est possible. Mais quitte à perdre Mike Matheson pour rien sur le marché des agents libres en 2026, autant le transiger cet été.
Et svp, ne parlez pas de prolongation de contrat. Mike Matheson doit quitter Montréal. C'est écrit dans le ciel.
Ce sera un véritable cauchemar émotionnel pour Mike Matheson. Parce que oui, malgré tous ses revirements, malgré les critiques, malgré l’impatience des partisans et l’indifférence croissante de l’état-major du Canadien, Matheson est un gars de chez nous.
Un gars qui aime profondément Montréal. Un gars qui a grandi en rêvant de ce chandail. Un gars qui voulait s’y enraciner, y élever sa famille, y bâtir quelque chose de durable. Il n’a jamais fait de vagues. Il a toujours défendu le club avec dignité, même quand ses jambes disaient oui et sa tête disait non.
Mais voilà que, comme tant d’autres avant lui, il va apprendre à la dure que l’attachement sentimental ne vaut rien dans le hockey moderne.
À Montréal, on t’adule un jour, on t’abandonne le lendemain. Et ce départ, aussi logique soit-il sur le plan sportif, laissera une cicatrice profonde.
Pour Matheson, ce ne sera pas une transaction ou une signature sur le marché des agents libres. Ce sera un exil émotionnel.
Être échangé par ton équipe d’enfance, ton club de cœur, ta ville natale… c’est brutal.
Partir pour rien sur le marché des agents libres est moins douloureux, mais au final, Matheson va avoir le coeur brisé.
Peu importe le scénario de son départ...