Transaction Montréal-Seattle: Geoff Molson ne pardonnera jamais à Carey Price

Transaction Montréal-Seattle: Geoff Molson ne pardonnera jamais à Carey Price

Par David Garel le 2025-08-26

Le 1er septembre 2025 restera gravé dans l’histoire récente du Canadien de Montréal.

Pas parce qu’il s’agit d’un match mémorable ou d’un exploit sportif, mais parce que ce jour-là, l’organisation mettra enfin la main sur la clé qui lui permettra d’ouvrir la porte d’une nouvelle ère : l’échange du contrat de Carey Price.

Et, dans la foulée, peut-être même l’arrivée d’un deuxième centre tant attendu, avec Jared McCann en tête de liste.

Tout converge vers cette date. Les dirigeants du CH ne s’en cachent plus : tant que Price est sur leurs livres comptables, ils sont menottés.

Une fois ce dossier réglé, toutes les options seront de nouveau sur la table. Et Kent Hughes, fidèle à sa réputation, n’attendra pas longtemps avant de frapper fort.

Pendant des années, Carey Price a été le visage du Canadien. Son trophée Hart et Vézina en 2015, sa présence héroïque lors de la finale de 2021, son charisme calme dans un marché hystérique… tout ça fait partie du patrimoine du CH.

Mais depuis trois ans, Price n’est plus qu’un contrat. Un cap hit de 10,5 millions $, inscrit sur la liste des blessés à long terme, et qui empêche le Tricolore d’accumuler du « cap space net » au fil des jours de saison.

C’est ce détail qui change tout : le 1er septembre, Price recevra un dernier boni à la signature de 5,5 millions $.

Une fois ce versement effectué, son contrat devient soudainement « échangeable » : il ne restera que 2 millions $ de salaire réel à lui verser, dont 60 % payés par les assurances.

Autrement dit, pour une équipe qui doit atteindre le plancher salarial, le coût net n’est que de 800 000 $… pour un impact de 10,5 M$ sur la masse.

On comprend pourquoi le journaliste Chris Johnston parle d’un « contrat en or » pour les Sharks de San Jose, les Blackhawks de Chicago ou les Penguins de Pittsburgh.

Trois clubs condamnés à vendre leurs vétérans au printemps et qui auront besoin de combler artificiellement leur masse pour respecter les règles de la LNH.

Ce dossier est une plaie ouverte pour Geoff Molson.

Le propriétaire du CH a tout donné à Carey Price : 84 millions $ garantis, une loyauté publique sans faille, et même un statut d’icône qu’on réserve normalement aux gagnants de Coupe Stanley.

En retour, il voit aujourd’hui Price refuser de prendre sa retraite après ce fameux boni, alors qu’un geste aussi simple aurait permis de libérer immédiatement Montréal.

Mais ce cher Carey voulait absolument ses deux millions de dollars.

Pour Molson, ce n’est pas qu’une affaire d’argent. Oui, le gardien a touché des dizaines de millions depuis 2022 sans jouer une seule minute.

Mais le vrai problème, c’est que ce choix force le Canadien à jongler avec des pénalités, des restrictions, et une incapacité chronique à accumuler de l’espace utilisable.

À l’interne, on ne le dira jamais officiellement, mais Molson se sent trahi. Et c’est pour ça que le 1er septembre représente pour lui plus qu’une transaction comptable : c’est une libération morale.

Depuis plusieurs semaines, Kent Hughes joue une "game" calculée.

Il aurait pu placer Price sur la LTIR et gagner une flexibilité temporaire. Mais il a choisi d’attendre, coûte que coûte, pour maximiser la valeur accumulable en saison régulière.

Résultat : le CH dépasse aujourd’hui artificiellement le plafond de 5,9 3M$. Une situation intenable, mais volontaire.

Pourquoi? Parce qu’une fois Price échangé, Montréal pourra soudainement générer jusqu’à 19,2 M$ de marge exploitable d’ici la date limite des transactions. 

Et transiger pour un 2e centre.

C’est la différence entre bricoler des alignements et avoir les coudées franches pour frapper un grand coup.

Trois équipes reviennent sans cesse dans les discussions :

San Jose Sharks : en pleine reconstruction, prêts à avaler un contrat « mort » pour atteindre le plancher salarial car ils vont continuer la liquidation d'ici la date limite des transactions.

Chicago Blackhawks : avec Connor Bedard comme vedette montante, ils savent qu’ils ne seront pas compétitifs tout de suite. Le contrat de Price leur permet d’atteindre le plancher sans handicaper leur budget réel.

Pittsburgh Penguins : La desctruction/reconstruction va se poursuivre à Pittsburgh et le contrat de Price va aider le DG Kyle Dubas è continuer sa liquidation.

Ces trois organisations ont un profil commun : beaucoup d’espace sous le plafond, peu de chances de compétitionner à court terme, et un intérêt à atteindre le plancher salarial à la date limite des transactions.

Ironie du sort, Carey Price sera perçu comme « celui qui a fait une faveur au CH ».

Mais en réalité, il insiste pour toucher chaque dollar, comme une revanche personnelle contre un système qui l’a brisé physiquement. 

Et c’est ce qui rend l’histoire encore plus fascinante : le gardien qui a refusé de sauver son club pourrait maintenant finir… à San Jose, à Chicago ou à Pittsburgh. Trois marchés où son nom ne servira qu’à remplir un fichier Excel de comptables.

Pour Geoff Molson, c’est tellement une histoire crève-cœur. Comment célébrer un joueur qui a refusé de l'aider après avoir été traité aux petits oignons?

Peut-être est-ce la véritable raison pour laquelle l’organisation traîne des pieds lorsqu’on parle de retirer son chandail ou de lui offrir une grande cérémonie.

Le respect est immense, mais il y a un malaise bien réel : celui d’un héros qui a choisi de penser à son portefeuille avant de donner un dernier coup de main à son équipe.

Mais l’histoire ne s’arrête pas au contrat de Price.

Le journaliste Maxime Truman aurait parlé à un informateur proche du CH, qui semble penser que deux transactions pourraient avoir lieu le 1er septembre.

Carey Price... et Jared McCann...

Pourquoi McCann?

Centre gaucher de 29 ans, mais capable de jouer à l’aile.

Trois saisons consécutives de plus de 60 points.

Une campagne de 40 buts en 2022-23.

Contrat : 5 M$ par saison, encore deux ans.

Expérience, polyvalence, et surtout : il cadre parfaitement comme deuxième centre transitoire, le temps que Michael Hage devienne prêt.

Seattle semble étrangement prêt à s’en départir. Le Kraken cherche à rajeunir son noyau et à accumuler des choix. Montréal, de son côté, a un trou béant derrière Suzuki. Tout s’aligne.

Le problème? Le CH n’est pas seul.

Les Capitals de Washington sont également très agressifs sur McCann. Après avoir raté Nikolaj Ehlers, ils veulent ajouter un attaquant top 6 pour épauler Ovechkin dans ses dernières années.

C’est donc une lutte directe. Et qui dit concurrence, dit prix qui grimpe.

Seattle veut au minimum un choix de première ronde. Peut-être plus. Est-ce que Hughes osera sacrifier Kirby Dach, Owen Beck ou Joshua Roy pour faire pencher la balance?

Dans tous les cas, Hughes ne veut pas sacrifier son choix de première ronde par peur de perdre Gavin McKenna si la saison du CH devient catastrophique.

Un 1er septembre historique?

Au final, tout repose sur cette date.

Carey Price échangé pour flexibilité retrouvée.

Jared McCann acquis pour combler le trou du 2e centre comblé.

Et si, le 1er septembre, le CH annonçait deux transactions coup sur coup? Price qui s’en va, McCann qui arrive?Ce serait non seulement un soulagement comptable, mais un signal clair : Montréal vise la Coupe, ici et maintenant.

Carey Price restera une légende du Canadien. Mais aujourd’hui, il est devenu une équation financière.

Geoff Molson enrage de voir son équipe prisonnière pour deux maigres millions. Kent Hughes attend le moment parfait pour agir.

Et Jared McCann représente le genre de coup d’éclat qui pourrait transformer une bonne équipe en prétendante.

Le 1er septembre 2025 n’est plus seulement une date dans le calendrier. C’est un ultimatum.

À cette date, tout peut basculer : Price dehors, McCann dedans, et le Canadien qui s’installe enfin dans le fauteuil d’une équipe qui vise la Coupe Stanley.