Quand Elliotte Friedman annonce en ondes qu’ « il n’y a plus personne d’intouchable à Saint-Louis », ce n’est pas une rumeur lancée par un blogueur du dimanche, c’est un signal d’alarme provenant du journaliste le plus branché de la planète hockey, et tout le monde sait que lorsque Friedman prononce ce genre de phrase, ce n’est pas pour meubler le segment ; c’est parce que les dirigeants de la LNH lui ont déjà soufflé ce qui se prépare en coulisses.
Et la bombe est encore plus violente lorsqu’il ajoute que Robert Thomas est également disponible, une déclaration qui aurait été impensable il y a encore un an, mais qui résume parfaitement l’étendue du chaos à Saint-Louis, chaos qui pousse Doug Armstrong à ouvrir tous les tiroirs, même ceux qu’il avait juré de ne jamais toucher.
Or, si tout ceci fait autant jaser à Montréal, c’est parce que Friedman a ajouté un dernier élément lourd de sens : il est persuadé qu’une transaction entre le Canadien et les Blues va finir par se produire.
Et soudainement, toutes les pièces du casse-tête que tu me donnes depuis des jours se placent à la vitesse de la lumière.
Les Blues ont atteint un niveau de panique rarement vu dans la LNH moderne.
L’échec Logan Mailloux, que l’organisation avait vendu comme un futur pilier, a créé une fissure qui s’élargit à chaque match.
Jordan Kyrou a été puni pour des raisons disciplinaires, Robert Thomas est invisible, le vestiaire est fracturé, les vétérans sont tannés, et Jim Montgomery perd littéralement le contrôle de son groupe.
Armstrong n’a plus le choix : il doit bouger.
Et vite.
C’est pour cela que Peter Chiarelli, vice-président des Blues, et le DG adjoint, Tim Taylor, se pointent au Centre Bell plus souvent que certains partisans.
C’est pour cela qu’ils étaient encore là hier.
Et c’est aussi pour cela que l’ancien DG d’Edmonton et de Boston multiplie les conversations et les regards insistants envers Arber Xhekaj, qui a littéralement dominé physiquement son dernier match et qui, pour la première fois, apparaît comme un candidat crédible dans une transaction impliquant Saint-Louis.
Le fait qu’Adam Engström ait été renvoyé à Laval est aussi un message clair :
Si les Blues avaient voulu le revoir, il serait resté dans la vitrine.
Ils ont déjà vu ce qu’ils avaient besoin de voir, et la tendance est maintenant évidente :
Le regard des Blues est braqué sur Xhekaj et Struble, pas sur Engström.
Si Elliotte Friedman se permet d’affirmer que Robert Thomas est disponible, ce n’est pas parce que Montréal peut maintenant se le permettre : c’est parce que Doug Armstrong veut tester les limites du marché en exigeant un prix complètement démesuré.
À l’interne, on sait exactement ce qu’il a demandé à Kent Hughes :
David Reinbacher + Michael Hage + un choix de première ronde + un autre élément de calibre A pour Robert Thomas.
Un prix absolument ridicule, irréaliste, genre « échange que personne n’accepte à part dans NHL 25 en mode facile ».
Pour Jordan Kyrou, ce n’était guère mieux :
Kaiden Guhle comme pièce principale, ce que Hughes a refusé catégoriquement.
Armstrong le sait et il recule un peu. Mais il continue d’espérer.
Kent Hughes a été clair depuis l’été :
Kaiden Guhle ne bouge pas, peu importe le degré de panique chez les Blues. Le défenseur est rare, précieux, intelligent défensivement, mobile, et son contrat de 5,5 M$ pour six ans devient déjà un vol... malgré a fragilité...
Ensuite, le DG n’a aucune intention de :
Sacrifier Reinbacher, parce que sa valeur n’est pas encore mûre et qu’il est un droitier d’avenir.
Perdre Michael Hage, peut-être le vol du repêchage 2024.
Perdre Alexander Zharovsky, le vol du repêchage 2025 et meilleur ami d'Ivan Demidov.
Ainsi, malgré l’ouverture totale d’Armstrong, Hughes reste campé dans une position de force : c’est lui qui choisit, et Saint-Louis qui devra céder.
Le DG des Blues n'aura pas le choix de baisser ses prix de fou s'il veut trouver un "deal" avec le DG du CH.
Le match d'hier a aidé la cause du CH, mais il a aussi aidé Arber Xhekaj :
Il a donné signe de vie, il a frappé, il a dérangé, il a gagné son combat contre Adam Lowry et réussi à imposer un rythme physique que Saint-Louis n’a plus depuis des années.
Et il faut le dire clairement : Xhekaj est dans la vitrine.
Pas pour Vancouver seulement, mais pour trois équipes simultanément :
Saint-Louis.
Vancouver, qui voudrait remplacer la robustesse de Sherwood, alors que l'attaquant sera échangé.
Nashville, qui a encore dépêché son recruteur au Cente Bell hier soir, preuve qu’ils évaluent sérieusement un dossier impliquant Ryan O’Reilly.
Ce n’est plus une spéculation :
Le nom de Xhekaj circule massivement, plus que celui de Struble, plus que celui d’Engström.
Et quand trois organisations appellent pour le même joueur, cela signifie qu’une transaction devient non seulement possible… mais probable.
Pourquoi Friedman croit qu’un échange Montréal–Saint-Louis est inévitable?
Parce que les deux équipes se complètent parfaitement dans leur détresse :
Saint-Louis doit obtenir un jeune défenseur LNH-prêt et un choix de 1re ronde au minimum pour entamer leur reconstruction.
Et les Blues aimeraient aussi un jeune joueur de centre pour éventuellement remplacer Robert Thomas.
Montréal doit éventuellement libérer un défenseur gaucher.
Saint-Louis doit rééquilibrer un vestiaire en perdition.
Montréal doit capitaliser sur une fenêtre unique où ses espoirs ont une valeur maximale. Mais si Hughes veut vraiment Robert Thomas, il n'aura pas le choix de sacricfier Hage ou Zharovsky.
Voilà pourquoi il tente de convaincre les Blues de leur envoyer Jordan Kyrou, moins dominant que Thomas (et pas un centre) pour le choix de 1re ronde protégé et un défenseur parmi Xhekaj-Struble-Engström.
Ça continue de négocier férocement.
Les directeurs généraux se sont parlé, souvent. Armstrong est allé à Montréal lui-même, accompagné de Chiarelli.
Les Blues observent le CH à répétition.
Les performances de Xhekaj attirent leur attention.
Engström a été testé puis renvoyé.
Struble reste une option B très crédible.
Et maintenant, Friedman vient dire publiquement : « Je serais surpris qu’il n’y ait pas un échange entre ces deux clubs. »
Le coup de théâtre est aux porte du breau de Kent Hughes...
