Transaction Montréal-Washington: Pierre-Luc Dubois contre Samuel Montembeault

Transaction Montréal-Washington: Pierre-Luc Dubois contre Samuel Montembeault

Par Marc-André Dubois le 2025-04-17

Pierre-Luc Dubois ne dort plus.

Ou s'il dort, ses nuits sont peuplées de rêves où il règle enfin ses comptes avec ceux qui, pendant trop longtemps, l'ont traîné dans la boue, humilié, et traité comme un indésirable.

Ces rêves, Pierre-Luc Dubois va enfin les vivre éveillé : il affrontera le Canadien de Montréal en première ronde des séries éliminatoires, l'équipe qui lui a tourné le dos à plusieurs reprises.

Sans oublier les médias québécois francophones, ses pires ennemis.

Depuis des mois, Dubois garde précieusement chaque article de presse québécois, chaque chronique, chaque ligne qui le dépeint comme un joueur capricieux, surévalué, toxique.

Il connaît par cœur les noms des journalistes et chroniqueurs qui l'ont qualifié d'« indésirable », qui ont affirmé sans nuance qu'il n'était pas digne d'endosser le chandail du CH, et que son salaire annuel de 8 à 8,5 millions de dollars relevait presque de l'arnaque sportive.

« Un poison », disaient certains. « Une pomme pourrie », disaient d’autres.

Il n'a jamais oublié l'humiliation publique infligée par les médias québécois, ni les critiques cinglantes lorsqu'il a signé son énorme contrat à Los Angeles, accusé d'avoir utilisé le Canadien de Montréal uniquement pour faire monter les enchères.

Mais le comble de l'insulte fut atteint lorsque Dubois s'est retrouvé sur le marché des transactions. Les Kings étaient prêts à échanger Dubois contre Samuel Montembeault, un gardien dont la valeur n'avait jamais été aussi élevée. Kent Hughes et le CH ont dit non.

Un refus sec, humiliant. Dubois, pourtant disponible pour un prix très raisonnable, s'est retrouvé à Washington pour une bouchée de pain : Darcy Kuemper, un gardien que les Capitals n'utilisaient même plus.

Cette blessure-là est encore vive, peut-être même plus que les autres. Samuel Montembeault, ce gardien que le Canadien a préféré conserver plutôt que de récupérer un centre québécois qui aurait pu transformer leur attaque.

Un affront, une gifle en plein visage pour Dubois. Et aujourd'hui, dans un retournement ironique du destin, il se retrouve face à face avec ce même Montembeault en séries éliminatoires.

Dubois ne cache plus sa fureur. Il est obsédé par la perspective de cette revanche personnelle contre le Canadien, contre les dirigeants montréalais, contre les médias, contre tous ceux qui ont osé remettre en question son intégrité, son talent, et sa valeur humaine.

Cette série, ce n’est pas qu’une simple étape dans sa carrière : c’est un règlement de comptes avec son passé, un duel chargé de rancune et de désir de rédemption.

Il n’y a qu’à voir la lueur dans ses yeux, son langage corporel transformé depuis son arrivée à Washington, pour comprendre que ce n’est plus le même homme.

Spencer Carbery, son entraîneur chez les Capitals, a joué un rôle immense dans cette renaissance. Un entraîneur qui, à la manière de Martin Saint-Louis à Montréal, l’a sauvé non seulement professionnellement, mais aussi personnellement.

Carbery a été le premier à s’intéresser à lui en tant que personne, à demander des nouvelles de sa famille, de sa vie privée, à l’écouter vraiment. Une attention humaine qui lui a tant manqué à Los Angeles, où il se sentait constamment perdu dans une zone grise.

Dubois est désormais un leader, respecté de ses coéquipiers, adulé par les jeunes joueurs comme Ryan Leonard, qu’il a pris sous son aile tel un grand frère bienveillant.

Leonard lui-même ne tarit pas d'éloges envers Dubois, soulignant combien celui-ci l'aide à s’adapter au rythme effréné de la LNH.

Cet aspect-là, les médias québécois l'ont ignoré lorsqu'ils l'ont traîné dans la boue. Dubois l'a bien noté, et aujourd'hui, il veut leur montrer l'erreur qu'ils ont commise.

Pourtant, le scénario qui devait être parfait pour Dubois s’est compliqué récemment avec l’annonce choc de l’arrivée d’Ivan Demidov à Montréal.

Cette bombe médiatique, cette recrue explosive capable de transformer le CH, n'était pas prévue au scénario initial de Dubois.

Mais loin de refroidir son désir de revanche, cela l’a encore davantage motivé. Pour lui, affronter une équipe de Montréal soudainement renforcée par un prodige russe rend l’opportunité encore plus attrayante. Battre les Canadiens renforcés par Demidov serait la plus belle revanche qu'il puisse imaginer.

Pierre-Luc Dubois brûle littéralement de l'intérieur. Il veut faire payer à Montréal chaque humiliation subie. Il veut prouver qu’il méritait ce salaire, qu’il n’est pas un poison, qu’il est bien plus qu’un joueur ordinaire.

Il veut que le Centre Bell, ces journalistes, ces partisans qui l’ont dénigré, ressentent la douleur qu’il a ressentie.

Ce duel contre Samuel Montembeault, contre l’équipe qui n’a pas voulu de lui, est désormais bien plus qu'une série éliminatoire.

C’est une guerre ouverte, un règlement de comptes entre Dubois et tout ce qui symbolise le Canadien de Montréal. Chaque tir, chaque mise en échec, chaque but sera chargé d’une rage accumulée pendant des années.

La presse montréalaise a peut-être oublié les détails, mais Dubois, lui, n'a rien oublié. Sa mémoire est intacte. Il se rappelle chaque mot, chaque titre humiliant, chaque moment où il s'est senti rejeté, indésirable.

Maintenant, l’heure du jugement est venue. Cette série éliminatoire sera plus que du hockey. Ce sera l’occasion pour Pierre-Luc Dubois de laver son honneur, de prouver à Montréal qu'ils ont eu tort de le traiter ainsi. Et pour cela, il est prêt à tout donner.

La vengeance sera brutale, personnelle, et implacable. Dubois ne rêve pas simplement de battre le Canadien. Il rêve de les détruire, d’effacer tous les doutes, toutes les critiques, toutes les humiliations.

Le feu qui brûle en lui ne s’éteindra qu’une fois cette revanche accomplie.