TVA Sports vient de briser le cœur de toute une province.
En affirmant que le Canadien de Montréal ne faisait “pas partie de la catégorie” d’équipe que Sidney Crosby considérerait advenant un départ de Pittsburgh, le réseau a lancé une bombe médiatique aux conséquences immenses.
Parce qu’à partir de maintenant, s’il advenait que Crosby décide de lever sa clause de non-mouvement, et que le Canadien fasse une offre sérieuse, TVA Sports sera contraint d’expliquer pourquoi ils ont écarté cette possibilité. Et si Crosby signe à Montréal? Ce sera un désastre de crédibilité.
C’est un risque énorme. Car dans un marché où chaque geste, chaque rumeur et chaque déclaration est décortiqué, cette tentative de refermer la porte à Crosby au CH est perçue par plusieurs comme un geste précipité, voire condescendant.
“Le Canadien ne fait pas partie des équipes à maturité dont la fenêtre est ouverte”, affirme-t-on. Pourtant, ce même Canadien compte sur un Demidov explosif, un prodige comme Hutson, l'un des meilleurs premiers trios de la LNH avec Suzuki-Caufield-Slafkovsky, a plusieurs choix de premier tour, une banque d’espoirs regorgeant de talents (Reinbacher, Fowler) et surtout, une masse salariale qui lui permettrait d’absorber le contrat de Crosby sans effort.
Et c’est là que le ton de TVA devient dangereux : on ne parle plus de possibilités, mais d’une décision définitive. Comme si Crosby lui-même leur avait envoyé un message texte : “Jamais à Montréal”.
C’est faux. Pat Brisson a refusé de commenter. Aucune déclaration directe de Crosby ne ferme la porte. Au contraire, ce qu’on sait, c’est qu’il veut gagner. Et si Pittsburgh ne lui offre plus cette chance, il regardera ailleurs. Point.
Les Oilers d’Edmonton, eux, sont bien nommés. Une association McDavid-Crosby fait rêver tout le pays. Mais est-elle réaliste?
Edmonton n’a ni la masse, ni les choix, ni les espoirs pour satisfaire Pittsburgh. Draisaitl doit être résigné, McDavid re-signé sous peu. C’est une équipe au sommet, mais bloquée par le plafond salarial.
Vegas? Bien sûr. Les Golden Knights sont toujours dans la course pour les grands noms. Eichel, Pietrangelo, Stone, Hanifin, Hertl. Ils peuvent éblouir, c’est leur spécialité.
Mais Vegas est aussi à court de munitions. Leurs meilleurs espoirs ont été échangés. Trevor Connelly, repêché au premier tour, pourrait plaire aux Penguins. Mais au-delà de lui, que reste-t-il?
Les Panthers? La logique est là : Barkov, Tkachuk, Bobrovsky. Une formation expérimentée, agressive. Mais leur bassin d'espoirs est vide. Pour obtenir Crosby, il faudra sacrifier des choix et des espoirs. Et combien de gros contrats peuvent-ils encore contenir sous le plafond?
Les Kings de Los Angeles? C’est le nouveau joueur dans la course. Avec un projet clair, une fenêtre bien ouverte, et un marché glamour. On chuchote que Crosby aime la Californie. Et les Penguins adorent Quinton Byfield. Mais c’est une supposition, rien de plus.
Et Washington. Le fantasme. Crosby et Ovechkin ensemble. Inimaginable il y a cinq ans, plausible aujourd’hui. Pour le spectacle, pour le marketing, pour l’éternité. Mais les Capitals ont-ils vraiment ce qu’il faut pour construire un échange autour de Ryan Leonard? Peut-être.
Et pendant ce temps, le CH reste debout. Silencieux, mais présent. Kent Hughes attend. Il sait que Pittsburgh devra écouter.
Il sait que Crosby, s’il part, veut une organisation stable, dirigée par des gens qu’il respecte. Et Montréal, c’est le coeur du hockey. C’est aussi le lieu où Crosby aurait le plus grand impact. Et il le sait.
Alors, pourquoi TVA Sports élimine-t-il le CH de l’équation? Par peur d’être déçu? Par cynisme? Par refus de croire que le Québec peut encore séduire une supervedette? Ou simplement parce qu’ils refusent d’avouer que le CH est redevenu crédible?
Ce qu’on sait, c’est que si Crosby venait à Montréal, tout changerait. La pression, la magie, les ventes, les médias. Et TVA Sports, qui aura publiquement nié cette possibilité, devra réagir. Ce sera historique. Ou honteux.
Parce qu’à ce niveau, chaque détail compte. Et écarter le Canadien, alors qu’il a l’espace, les atouts, les dirigeants, le prestige, et les moyens? C’est plus qu’une erreur. C’est un reniement.
Et si Crosby finit sa carrière avec le CH, ce texte de TVA Sports deviendra le symbole d’un média qui n’a pas voulu y croire.
L’histoire jugera.