Tremblement au Centre Bell: les deux recruteurs des Penguins choquent la galerie de presse

Tremblement au Centre Bell: les deux recruteurs des Penguins choquent la galerie de presse

Par David Garel le 2025-09-15

La galerie de presse a tremblé samedi soir.

Il y a des coïncidences qui n’en sont pas. Ce week-end au Centre Bell, lors du Face-à-face des espoirs entre le Canadien et les Jets, les estrades n’étaient pas seulement remplies de partisans venus voir l’avenir du CH.

Elles débordaient surtout de dépisteurs de la LNH. 25 équipes représentées, 32 dépisteurs en tout, dont plusieurs envoyés en double. Une scène jamais vue pour un simple match préparatoire de recrues.

Et parmi eux, les plus remarqués furent ceux des Penguins de Pittsburgh. Pas un, mais deux dépisteurs officiels,  Andy Saucier et Jay McClement, envoyés directement pour évaluer les jeunes du Canadien.

C’est une évidence : les Penguins se préparent. Ils prennent déjà le pouls des espoirs qui pourraient être impliqués dans la transaction la plus attendue des dernières décennies : l’échange de Sidney Crosby à Montréal.

On le savait déjà : l’avenir de Crosby à Pittsburgh est incertain. Le capitaine veut rester compétitif, mais l'équipe est en train de se faire détruire pour mieux reconstruire.

L’organisation a l'une des pires équipes sur papier, Erik Karlsson est coincé avec un contrat impossible, Evgeni Malkin et Kristopher Letang sont finis à la corde, et le noyau ne va nulle part. Crosby, lui, ne veut pas terminer sa carrière dans l’anonymat d’un club de bas de classement.

Et voilà que Montréal se pointe comme la solution parfaite. Le Canadien a de la place sous le plafond, un bassin d’espoirs parmi les meilleurs de la LNH, et surtout une fenêtre 2026 qui colle parfaitement à la fin de contrat de Crosby.

La présence de Saucier et McClement à Brossard est la preuve qu’on prépare déjà les bases. On ne fait pas voyager deux recruteurs pour rien. On voulait voir Beck. On voulait voir Kapanen. Ces deux noms ont circulé dans les discussions estivales pendant plus de deux mois.

Les amateurs de Montréal ont encore en tête les rumeurs avec les Bruins. Le fameux « package deal » proposé par Kent Hughes : Jayden Struble, Joshua Roy et Oliver Kapanen en échange de Pavel Zacha. Boston a dit non. Le DG Don Sweeney n’était pas prêt à renforcer son rival historique.

Mais cette tentative avortée révèle l’essentiel : Hughes et Gorton sont prêts à sacrifier certains jeunes pour obtenir un centre établi. Et si ce n’est pas Zacha, ce sera Crosby.

Pittsburgh l’a compris. Pourquoi se presser? Pourquoi ne pas attendre de voir ces espoirs en action, devant leurs yeux? Samedi et dimanche, Beck et Kapanen ont joué. Roy viendra au vrai camp. Struble, lui, n’était pas habillé, vu qu'il est maintenant un joueur établi avec 1,4 M$ par année pour deux ans, mais son nom continue de circuler.

À Boston, comme à Pittsburgh...

Le message est clair : si les Bruins ont refusé, Pittsburgh n’a pas l’intention de le faire. Mais avant d’appuyer sur le bouton (le DG Kyle Dubas veut attendre l'Action de grâce américaine pour évaluer le classement), on veut aussi évaluer les Beck et Kapanen ce ce monde.

Ce qui rend la scène encore plus impressionnante, c’est la liste des équipes présentes. On aurait dit un encan improvisé, une vitrine ouverte où tout le monde venait zieuter les joyaux du Canadien.

Winnipeg.

Washington.

Vegas.

Vancouver.

Utah.

Tampa Bay.

San Jose.

Seattle, encore lié à Jared McCann dans des discussions avec Montréal.

Philadelphie.

Les Islanders.

Les Rangers (Mika Zibanejad?)

Chicago.

Colorado.

Columbus.

Boston, encore une fois, avec deux dépisteurs.

Dallas, deux fois représenté. (on va rêver à Roope Hintz).

Detroit, deux fois aussi.

Edmonton.

Minnesota.

Nashville, qui a déjà parlé de Ryan O’Reilly.

New Jersey.

Calgary.

Caroline.

Buffalo.

Anaheim, qui a discuté de Mason McTavish avec Montréal.

Jamais, pour un match de recrues, on n’avait vu pareille concentration. Les dépisteurs prenaient des notes, scrutaient chaque présence, discutaient entre eux. Mais dans ce brouhaha, un constat demeure : Pittsburgh était là pour une raison bien précise.

Owen Beck. Oliver Kapanen. Joshua Roy. Jayden Struble. Ce sont les quatre noms qui reviennent sans cesse.

Owen Beck, centre responsable, déjà testé dans la LNH, a prouvé qu'il était prêt à prendre du galon.

Oliver Kapanen, a marqué contre les Jets, rappelant ses statistiques offensives en Europe (35 points en 36 matchs avec Timra), sans oublier qu'il a aussi de l'expérience LNH.

Ce ne sont pas des vedettes établies, mais ce sont des jeunes solides, qui cadrent parfaitement avec une reconstruction comme celle qui attend Pittsburgh.

Elliotte Friedman l’a confirmé récemment : Hughes et Gorton pourraient choisir de ne rien faire à court terme, précisément parce qu’ils attendent le moment Crosby.

Boston a refusé pour Zacha? Tant mieux. Pourquoi gaspiller Struble, Roy et Kapanen pour un centre de soutien, quand la vraie cible, la légende vivante, pourrait être disponible d’ici quelques mois?

La logique est évidente : Montréal garde ses balles. On surveille, on attend. Et en attendant, on montre aux dépisteurs de Pittsburgh que le stock est là.

Le fait que deux dépisteurs des Penguins se déplacent au Centre Bell pour un match de recrues est un signal énorme. On n’envoie pas deux représentants pour voir des joueurs de la OHL ou de la NCAA sans raison. On prépare l’avenir. On prépare un méga-échange.

Et dans ce contexte, il est clair que Pittsburgh teste le marché. On sait que d’autres équipes pourraient tenter un coup pour Crosby, mais le Canadien a deux atouts majeurs :

Le bassin d’espoirs chez le CH est assez profond pour satisfaire Pittsburgh. Le DG Kyle Dubas sait trop bien que si Crosby décide de venir à Montréal, il ne pourra pas exiger David Reinbacher, ni Michael Hage. 

Il n'aura pas le grot bout du bâton. Certes, il pourra obtenir un choix de 1ère ronde 2026 (protégé) ou 2027 (protégé) dans la transaction. Mais en terme d'espoirs, il devra se contenter des Beck, Kapanen, Roy et Struble de ce monde.

Sans oublier Kirby Dach, qui devra prouver qu'il mérite de rester à Montréal. Sinon, il pourrait très bien être impliqué.

Pour l’instant, Crosby reste un Penguin. Mais chaque fois qu’un dépisteur de Pittsburgh s’installe dans les gradins du Centre Bell, l’idée prend un peu plus de poids. Montréal prépare ses pions. Pittsburgh observe. Et tôt ou tard, la bombe va exploser.

Hier, les projecteurs étaient sur Beck et Kapanen. Bientôt, ce sera sur Struble et Roy. Tous ces noms sont déjà sur la table. Et le public le sait. Ce n’est plus une simple rumeur : c’est une préparation active, un processus enclenché.

Le week-end du Face-à-face des espoirs aurait dû être un simple tournoi de jeunes, une vitrine pour l’avenir. C’est devenu beaucoup plus. C’est devenu une répétition générale pour la plus grande transaction de la décennie.

Pittsburgh a montré ses cartes en envoyant deux dépisteurs. Hughes et Gorton ont déjà révélé quels jeunes ils sont prêts à sacrifier. Les autres équipes se bousculent pour être témoins de l’encan.

On ne sait pas quand. On ne sait pas comment. Mais une chose est claire : la transaction Crosby a déjà commencé.