Tremblement pour Mike Matheson : l’organisation retient son souffle

Tremblement pour Mike Matheson : l’organisation retient son souffle

Par André Soueidan le 2025-08-08

Mike Matheson est un guerrier. Un leader silencieux qui a porté la défensive du Canadien à bout de bras pendant les heures les plus sombres des dernières saisons.

Quand tout le monde tombait au combat, il restait debout. Quand les jeunes perdaient pied, il les stabilisait.

Quand le désespoir planait sur le Centre Bell, Matheson, lui, fonçait, portait la rondelle, créait des choses. Et même quand on ne l'attendait plus, il se relevait. Encore. Et encore.

Mais aujourd'hui, à l’aube de la saison 2025-2026, un vent d'incertitude souffle sur son avenir à Montréal. Et ce vent a un nom : David Reinbacher.

Reinbacher est en train de brouiller les cartes. Après deux saisons frustrantes, marquées par des blessures et une progression en dents de scie, voilà qu’il renaît.

Comme par magie. Comme s’il avait trouvé la clé. La patience commence à payer, et l'organisation retient son souffle.

Il y a à peine quelques semaines, personne ne croyait à un véritable impact de Reinbacher pour débuter l’année.

Trop souvent sur la touche. Trop de recul. Trop d'inconnues.

Mais là, les signaux se multiplient. Il est de retour sur la glace. Il est souriant. Il est affûté. Il joue avec intensité.

Et il vient de livrer un match convaincant à Zurich lors d’un match-bénéfice organisé par Kevin Fiala.

Une passe, des présences sérieuses, une mobilité retrouvée. Le kid semble prêt.

Et ce n’est pas juste une impression.

Depuis deux semaines, Reinbacher s’entraîne comme un forcené.

Des séquences en ligne montrent un joueur mobile, solide sur ses appuis, avec un contrôle de rondelle fluide et une lecture du jeu qui semble avoir gagné en maturité.

Il a aussi passé du temps avec des entraîneurs privés en Europe pour perfectionner son positionnement défensif et sa relance. Tout indique qu’il arrive au camp d'entraînement avec le couteau entre les dents.

Et ça, ça change tout.

Car la défensive du CH, en ce moment, est engorgée. Voici les noms qui sont pressentis pour commencer la saison 

Noah Dobson

Kaiden Guhle

Mike Matheson

Jayden Struble

Alexandre Carrier

Arber Xhekaj

David Reinbacher

Lane Hutson 

8 défenseurs. Pour six postes. Et même si on tient compte d’un septième comme réserviste, il en reste trop.

Et parmi tous ceux-là, qui est le joueur le plus « échangeable » d’un point de vue stratégique, malgré tout le respect qu’on lui doit? Mike Matheson.

Pourquoi? Parce qu’il a de la valeur.

En fait, il a ÉNORMÉMENT de valeur. Il a connu une saison incroyable de 62 points i y a deux ans.

Il a été le quart-arrière du jeu de puissance. Il a été le vétéran modèle. Il est aimé dans le vestiaire.

Mais justement : il est à son sommet. Et les DG adverses le savent. S’il y a un moment où Kent Hughes peut obtenir un retour monstre pour Matheson, c’est maintenant.

Surtout que son contrat est encore raisonnable, à 4,875 M$ jusqu'en 2026. Pour un défenseur de premier plan, ce n’est rien. Ce genre de contrat attire les prétendants comme des mouches.

Ce n’est pas qu’on veut se débarrasser de Matheson. Ce n’est pas qu’il ne mérite pas sa place.

Au contraire. Mais la réalité du plafond salarial est cruelle.

Et si Reinbacher est vraiment prêt à faire le saut ... ce qu’il semble démontrer ... le CH se retrouve avec un surplus difficile à justifier.

À droite, tu as déjà Dobson, Carrier et Reinbacher est aussi droitier. Quelqu’un va devoir bouger.

Et Xhekaj, lui, n’a pas l’intention de retourner à Laval.  Il veut forcer la main à Martin St-Louis pour rester dans l’alignement.

Ce qui crée encore plus de congestion à l’arrière. Guhle est intouchable. Hutson est protégé. Mais Matheson, lui, peut attirer des offres sérieuses de clubs en manque de défensive mobile. C’est ça, la différence.

Et l’organisation, selon nos sources, commence à en discuter en interne.

Rien d’imminent, bien sûr. Matheson n’a pas été officiellement mis sur le marché. Mais les téléphones sonnent.

Et dans les cercles fermés de la LNH, on le sait : Hughes est à l’écoute.

S’il croit que Reinbacher peut offrir une stabilité immédiate à bas prix, et qu’un club se pointe avec une offre incluant un jeune attaquant top-6 ou un choix de premier tour… il n’hésitera pas longtemps.

Et ce serait logique. Matheson aura 32 ans au moment de signer son prochain contrat.

S’il demande 6 ou 7 millions pour ses services, est-ce que Montréal pourra se le permettre avec les jeunes qui arrivent? Pas certain.

En attendant, David Reinbacher, lui, se prépare. Et c’est peut-être ça le plus gros tremblement.

L’an dernier, son genou a flanché. C'était l’excuse parfaite pour le faire disparaître du radar.

Mais ce repos forcé semble avoir agi comme une bénédiction déguisée. Il a pu travailler sur sa posture, son explosivité, sa confiance.

Il a grandi. Il a écouté. Il a compris ce qu’on attendait de lui. Il s’est reconstruit, autant physiquement que mentalement.

Et surtout, il a faim.

Il sait que Dobson sera le patron. Il sait que Guhle et Hutson sont là pour longtemps.

Mais lui, Reinbacher, veut s’imposer. Il veut arracher une place. Il veut être le prochain pilier. Et s’il y parvient, quelqu’un devra payer le prix.

Et s’il y a un joueur qui pourrait symboliser cette transition entre l’ancien CH et le nouveau CH, c’est bien Mike Matheson.

Le vétéran qui a tenu la forteresse pendant la reconstruction. Mais qui pourrait, malgré lui, céder sa place à un jeune lion prêt à mordre.

Mike Matheson pourrait-il en faire les frais?

Les prochaines semaines nous le diront. Mais une chose est certaine : le camp d'entraînement du Canadien s’annonce explosif.

Et pour la première fois depuis longtemps, David Reinbacher semble prêt à livrer bataille. Il est affamé. Il est prêt. Et il n’a rien à perdre.

Et ça, c’est un vrai tremblement.

À suivre ...