Pascal Vincent, ancien coach en chef des Blue Jackets de Columbus, a vécu une journée particulièrement difficile hier lors de son témoignage concernant Johnny Gaudreau.
Vincent, désormais entraîneur du Rocket de Laval, a fait face à une tempête médiatique au Québec où il a dû jongler avec des questions délicates et une situation qui ne jouait pas en sa faveur.
En effet, il était de notoriété publique que Johnny Gaudreau avait demandé son congédiement au directeur général Don Waddell à Columbus, une information qui a placé Vincent dans une position extrêmement inconfortable.
Malgré tout, Vincent a fait preuve d'une classe inégalée. Lors de son discours, il n'a pas seulement parlé de l'athlète extraordinaire qu'était Gaudreau, mais aussi de l'homme qu'il admirait profondément.
« Je suis sous le choc », a-t-il déclaré dans un communiqué émis peu après avoir appris la nouvelle tragique du décès de Johnny Gaudreau et de son frère Matthew.
Vincent a décrit la perte comme une « tragédie sans mot », exprimant sa profonde tristesse et son respect pour un joueur qui, sous ses ordres, avait dominé la colonne des pointeurs des Blue Jackets.
« Il avait une force de caractère silencieuse », a rappelé Vincent, évoquant la passion et le sens du jeu exceptionnel de Gaudreau, des qualités qui lui ont permis de briller aussi bien à Columbus qu’à Calgary.
Mais au-delà de l’athlète, c’est l’homme que Vincent a pleuré, soulignant à quel point Gaudreau restait fidèle à lui-même, humble et modeste, malgré tout le succès qu'il avait rencontré.
Cependant, ce témoignage émouvant a été entaché par le contexte troublant qui a entouré le congédiement de Vincent.
Le directeur général des Blue Jackets, Don Waddell, avait justifié son choix en évoquant des « informations préoccupantes » reçues de la part des joueurs et du personnel entourant l’équipe.
Bien que Waddell ait précisé qu'il ne s'agissait pas d'une question de stratégie ou de système de jeu, il a avoué ne pas pouvoir ignorer certains incidents survenus au cours des dernières saisons, incidents qui l’ont poussé à prendre cette décision drastique.
Des rumeurs font état d’un comportement autoritaire de Vincent, frôlant le harcèlement psychologique. Sa gestion a été critiquée, notamment pour des altercations verbales avec des jeunes joueurs comme David Jiricek, que Vincent aurait publiquement humilié.
Cet incident, ainsi que d'autres décisions controversées, comme le fait d'avoir relégué Johnny Gaudreau au banc durant une période entière, ont alimenté les inquiétudes quant à son style de coaching.
Lors d'un match, Gaudreau n'a pas performé à son niveau habituel, ce qui a conduit Vincent à le laisser sur le banc durant toute la troisième période.
Vincent a ensuite justifié cette décision en qualifiant Gaudreau de "nonchalant", affirmant qu'il "se traînait les patins" sur la glace.
"Nous savons que Johnny peut faire une différence quand il patine et quand il est impliqué. Ce soir, il n'était tout simplement pas là."
"Je vais faire jouer les joueurs qui joue avec intensité, pas ceux qui sont paresseux et nonchalants Je me fous de ton nom ou de qui tu es. C'est à propos des Blue Jackets de Columbus et ce soir, je n'ai pas aimé son match".
Cette critique publique a été perçue comme un acte d'humiliation envers Gaudreau, un joueur de renom connu pour son talent et son travail acharné.
Le DG Don Waddell ne l'a jamais accepté.
"C’était coincé dans mon esprit, je ne pouvais m’en défaire. J’ai parlé à de nombreux joueurs. Tu ne veux pas laisser les joueurs t’imposer un choix d’entraîneur, mais j’ai entendu des choses que je ne m’attendais pas à entendre."
Les méthodes de Vincent, rappelant celles controversées de Mike Babcock, semblent en décalage avec la vision moderne de la gestion des joueurs en reconstruction, un processus crucial pour une équipe comme les Blue Jackets, qui mise sur le développement de jeunes talents prometteurs.
Ce comportement avait affecté Gaudreau sur le plan personnel, mais a également envoyé un message fort au reste de l'équipe.
En choisissant de punir un joueur vedette de cette manière, Vincent a voulu affirmer son autorité, mais cela a finalement créé une atmosphère de tension et de méfiance au sein du vestiaire.
Les autres joueurs ont commencé à craindre d'être eux aussi publiquement critiqués ou punis de manière similaire, ce qui a brisé la confiance en Vincent en tant qu'entraîneur.
Johnny Gaudreau était allé voir Waddell dès que ce dernier avait été nommé pour demander le congédiement de Pascal Vincent.
Est-ce pour cette raison que les médias de Columbus ne lui ont pas demandé d'entrevue hier à propos de Johnny Gaudreau? Pourtant, il est le dernier coach en chef à l'avoir dirigé.
Il nous semble que dans cette situation tragique, les médias de Columbus auraient pu pardonner à Vincent son comportement du passé et lui demander une entrevue à propos de son deuil.
Pourtant, les appels de Columbus ne sont jamais venus.
Selon nous, les journalistes de Columbus auraient dû faire sentir Vincent comme un membre de la famille, même s'il ne travaille plus à Columbus.
Après tout, il y a des choses dans la vie qui sont plus grandes que le hockey.