C’est peut-être la nouvelle la plus brutale de tout le camp d’entraînement à Brossard : Mike Matheson a été exclu des deux unités d’avantage numérique. Ni sur la première. Ni sur la deuxième. Nulle part.
Celui qui portait à lui seul le jeu de puissance du Canadien en 2023-2024, relié désormais à un groupe de réservistes sans lendemain. Une gifle. Une mise à l’écart cruelle. Et surtout, un message limpide de Kent Hughes :
« Tu veux rester à Montréal, Mike? Très bien. Mais tu vas devoir le faire à rabais. Et sans privilèges. »
L’image était brutale. Pendant que Dobson, Laine, Dach, Demidov et Gallagher s'exerçaient sur la première vague du powerplay, et que Suzuki, Caufield, Bolduc, Slafkovský et Hutson se préparaient à sauter sur l’autre unité, Mike Matheson, lui, patinait avec Adam Engström et les extras.
Même Nick Suzuki, pourtant capitaine, s’est arrêté pour observer l'autre vague. Il était sur le banc, concentré. Matheson, lui, était carrément exclu du tableau.
C’est plus qu’un simple choix d’entraînement. C’est une décision stratégique froide de la direction. Matheson n’est plus vu comme un rouage offensif. Il est un figurant.
On parle d'une dévaluation calculée de Kent Hughes.
Ce traitement n’a rien d’innocent. À l’aube d’une prolongation de contrat que Matheson espérait conclure rapidement, Kent Hughes est en train de jouer une partie d’échecs impitoyable.
Matheson touche actuellement 4,875 millions de dollars par saison, et il a publiquement exprimé sa volonté de rester à rabais à Montréal.
Mais ce que Hughes lui offre? Un contrat tout aussi bas, voire identique au précédent. Et pour enfoncer le clou, on lui retire tous les arguments offensifs qui pourraient justifier une hausse salariale.
En lui retirant l’avantage numérique, on lui retire non seulement du temps de glace… mais aussi des points. Des statistiques. Et par conséquent, de la valeur.
C’est une manipulation contractuelle comme on en voit rarement de manière aussi transparente. Kent Hughes, l’ancien agent, connaît tous les rouages de la négociation. Et cette fois, il les utilise contre un ancien client.
Le Montréalais est tout simplement pris au piège.
Il faut comprendre le drame humain ici. Mike Matheson veut jouer à Montréal. Il a grandi ici. Il veut que ses enfants grandissent ici. Il est apprécié des partisans, respecté dans le vestiaire, adoré par ses coéquipiers.
Mais cette loyauté est désormais utilisée contre lui.
Il est pris au piège. S’il accepte le contrat, il se condamne à être un défenseur de soutien sous-payé, sans pouvoir offensif. S’il refuse, il met en péril son rêve de continuer sa carrière chez lui.
Et pendant ce temps, tout le monde avance sans lui.
Les unités de l’avantage numérique sont devenus la révolution à Brossard
Pendant que Matheson s’efface, une nouvelle hiérarchie émerge sur l’avantage numérique du Canadien. Et elle est aussi excitante que dévastatrice pour les vétérans.
La première vague testée aujourd’hui incluait :
Patrik Laine : le sniper.
Kirby Dach : le centre créatif.
Ivan Demidov : l’énigme russe talentueuse.
Noah Dobson : le quart-arrière.
Brendan Gallagher : le chien de garde dans l’enclave.
C’est une unité totalement nouvelle, sans Suzuki, sans Caufield, sans Matheson. Elle incarne un virage à 180 degrés vers la puissance brute, le tir, et la robustesse.
Dobson, fraîchement arrivé, s’impose déjà comme le pilier défensif du jeu de puissance. Il a l'expérience, le tir et la mobilité.
Demidov, même à 18 ans, a reçu la confiance immédiate de Martin St-Louis. Sa vision, sa créativité et sa chimie avec Dach sont déjà palpables.
Et Gallagher? Il demeure le paratonnerre de l’unité. Pas de grâce, mais du chaos utile dans l’enclave.
Deuxième vague testée aujourd"hui : les fondations du CH...
Le deuxième groupe, selon la répartition des blocs d'entraînement, comprend :
Nick Suzuki
Cole Caufield
Juraj Slafkovský
Zachary Bolduc
Lane Hutson
Ici, on retrouve les visages familiers. Suzuki, capitaine et métronome. Caufield, toujours prêt à dégainer. Slafkovský, dont le rôle reste flou mais qui semble reculer dans l'ordre hiérarchique en attaque.
Zachary Bolduc pourrait surprendre.
Quant à Lane Hutson, il obtient l’ultime test. Soit il s’impose comme le maître du tempo sur cette unité, soit il sera rétrogradé et laissera sa place à Dobson. Mais une chose est claire : Mike Matheson est out.
Définitivement.
Évidemment, il faut insister sur le fait que les deux unités d’avantage numérique qui ont été aperçues à Brossard sont issues de groupes séparés.
Les joueurs du groupe A (Gallagher, Laine, Dach, Demidov, Dobson) s’entraînent ensemble, tout comme ceux du groupe B (Slafkovsky, Caufield, Bolduc, Suzuki, Hutson). Ce n’est donc pas un aperçu direct des deux vagues finales du power play en saison régulière.
Le personnel d'entraîneurs pourrait très bien tout remixer d’ici le début de la saison. Mais malgré cette mise en garde, il y a une chose qui demeure claire comme de l'eau de roche : Mike Matheson est out.
Peu importe le scénario ou la répartition, il est exclu du jeu de puissance. Ce simple fait est révélateur d’un changement majeur dans la hiérarchie du CH, et c’est une véritable claque pour un joueur qui était, jusqu’à récemment, pilier du premier avantage numérique, puis quart-arrière bouche-trou sur la 2e... puis... exclu...
Peu importe la suite, les cartes ont été distribuées… et Matheson ne fait même plus partie du jeu.
Même dans le meilleur des scénarios, c’est-à-dire si Dobson et Hutson étaient sur la même vague, Matheson n’aurait eu que les miettes de la deuxième unité.
Mais ici, ce n’est même pas le cas.
Dobson et Hutson sont séparés. Et pourtant, aucune place pour Matheson.
C’est la conclusion la plus accablante de cette journée à Brossard. Peu importe l’agencement final des vagues d’avantage numérique, le nom de Mike Matheson ne figurera pas. Ce n’est plus une question de compétition : c’est une décision assumée.
Dans ce contexte, la prolongation de contrat de Mike Matheson devient une tragédie annoncée.
Il veut rester.
Il est prêt à faire un effort financier.
Il est aimé du public.
Mais la direction ne veut plus de lui comme pièce centrale. Elle veut un sixième défenseur fiable, pas un quart-arrière.
Et en réduisant ses responsabilités à cinq contre cinq, sans avantage numérique, on s’assure que son contrat ne puisse justifier aucune hausse.
Un message glaçant lui a été envoyé aujourd’hui. Et s’il l’a bien reçu, il saura que son avenir à Montréal n’est pas aussi rose qu’il l’espérait.
L’exclusion de Mike Matheson de toutes les vagues d’avantage numérique n’est pas un hasard. C’est une stratégie. Une déclaration de guerre salariale. Un repositionnement structurel.
Et pour un Montréalais qui a tout donné pour son équipe, c’est un scénario d'une tristesse sans précédent.
Mike Matheson ne joue plus pour marquer des points.
Il joue pour sauver sa place. Et pour les "peanuts" que Kent Hughes va lui accorder sur son prochain contrat.
Un contre à rabais... à sens unique...