Nous sommes le 27 juillet 2025. Et il n’y a toujours aucune nouvelle de Gaston Therrien.
Depuis plusieurs mois maintenant, l’un des visages les plus familiers du Réseau des Sports a disparu des ondes.
Plus de présence au 5 à 7. Plus de segment à L’Antichambre. Plus rien. Un vide complet. Un silence pesant. Une absence qui crève littéralement l’écran.
Et qu’on ne vienne pas nous dire qu’il s’agit simplement de vacances estivales. Cette excuse ne tient pas la route. Gaston Therrien avait déjà disparu de l’antenne bien avant la fin officielle de la saison du Canadien.
Dès le mois de mai, son absence devenait flagrante. Alors que l’équipe était encore dans l’actualité quotidienne, que les bilans s’enchaînaient, que L’Antichambre battait son plein, Therrien avait déjà déserté l’écran.
Pas de présence pour les séries. Pas de réaction aux grandes nouvelles. Pas même une apparition ponctuelle. Et pourtant, des collègues comme Vincent Damphousse, Benoît Brunet et même Normand Flynn ont continué d’occuper le plateau.
Ce n’est donc pas une question de pause planifiée. C’est une coupure nette. Une disparition prolongée. Et surtout, un malaise jamais adressé.
Et ce qui rend la situation encore plus troublante, c’est que RDS ne dit absolument rien. Aucun communiqué. Aucune explication. Aucune reconnaissance, même brève, de ce qui semble pourtant évident : quelque chose ne va pas.
Il faut le voir pour le croire. À chaque émission de L’Antichambre, le siège où se trouvait habituellement Gaston Therrien reste vide, ou est occupé par Normand Flynn, souvent flanqué d’un Vincent Damphousse ou d’un Benoît Brunet qui, malgré tout leur bagage, ne peuvent combler l’étrange impression que quelqu’un manque à l’appel.
Ce n’est pas un congé régulier. Ce n’est pas une rotation normale. C’est une disparition.
Et ce qui alimente encore plus les inquiétudes, ce sont les propos du journaliste Maxime Truman, du balado Stanley 25, qui affirmait que Gaston Therrien aurait confié à des collègues que cette saison pourrait être sa dernière.
Ce n’était pas une déclaration officielle. C’était une confidence de coulisses. Une phrase laissée en suspens, comme un message codé. Et depuis, plus rien.
Ce silence, combiné à l’absence prolongée, a créé un climat de rumeurs oppressant. Tout le monde y va de sa théorie.
Est-ce un départ volontaire? Un congédiement déguisé? Une décision conjointe avec la direction? Ou pire : un problème de santé sérieux?
Parce que oui, certains vont jusqu’à s’inquiéter sincèrement pour l’état de santé de Therrien. Et dans un univers médiatique aussi brutal, où les nouvelles circulent à la vitesse de la lumière, le vide devient le terreau fertile des spéculations les plus sombres.
Le public ne rit plus. Il s’interroge. Il s’inquiète. Et pendant ce temps, RDS regarde ailleurs.
Ce qui rend cette disparition encore plus lourde de sens, c’est qu’elle survient après la saison la plus controversée de la carrière médiatique de Gaston Therrien.
Depuis plusieurs mois, il était devenu une figure polarisante à RDS. Sa façon de commenter, de juger sans filtre, de cibler certains joueurs avec insistance, a fini par le placer au cœur de la tempête.
Il a tour à tour critiqué Lane Hutson, Ivan Demidov, Patrick Laine, Arber Xhekaj: toujours les jeunes, toujours les non-conventionnels, toujours ceux qui ne cadrent pas dans le moule d’un hockey old school qu’il semble défendre envers et contre tous.
Et pour la première fois, ce ne sont pas seulement les partisans qui ont levé la voix. Des collègues. Des gens à l’interne. Des personnalités du milieu. Tous ont commencé à dire, à demi-mot : ça ne passe plus. Ce ton, ce style, ce regard sur le hockey moderne. C’est fini.
Selon plusieurs sources, le volume de plaintes reçues par RDS à propos de Gaston Therrien aurait atteint un sommet historique cette saison.
Ce ne sont plus des commentaires isolés sur les réseaux sociaux. Ce sont des courriels. Des appels. Des messages adressés directement à la station.
Et même si rien n’a été confirmé publiquement, il est de notoriété publique que la direction du Réseau des Sports a dû se pencher sérieusement sur la question.
Un changement de garde s’imposait. Mais rien n’a été annoncé. Rien n’a été assumé. Et aujourd’hui, on ne sait même pas s’il est encore en poste.
Comme si cette pression publique ne suffisait pas, Gaston Therrien traîne aussi un contexte personnel délicat. Dans le milieu, c’est un secret de Polichinelle : il partage sa vie avec la mère des enfants de son collègue Luc Gélinas.
Une situation tendue, qu’on a su gérer en silence pendant des années, mais qui n’a jamais vraiment disparu
Contrairement à TVA Sports qui a tranché rapidement dans une affaire similaire entre Louis Jean et Renaud Lavoie, RDS a choisi de maintenir les deux hommes à l’antenne. En les gardant dans des sphères différentes. l’un sur la route, l’autre en studio.
Mais ce genre d’équilibre est fragile. Et il suffit d’une crise de plus pour tout faire éclater.
Et aujourd’hui, c’est bien seul que Gaston Therrien traverse cette tempête.
Pas un mot de ses collègues. Pas une mention en ondes. Pas une pensée publique. Comme si son nom était devenu tabou. Comme si le réseau voulait qu’on oublie. Effacer en silence. Rayer sans faire de bruit.
Mais le public ne peut pas faire semblant. Il voit. Il entend. Il sent. Et surtout, il s’interroge : qu’est-ce qu’on nous cache?
Peu importe ce qu’on pense de l’analyste, ce traitement est inhumain. Après vingt ans à l’antenne. Après avoir occupé tous les rôles. Après avoir été un pilier du Réseau des Sports. On ne disparaît pas comme ça.
S’il vit un problème personnel ou de santé, il mérite qu’on respecte son intimité, bien sûr. Mais cela n’empêche pas un réseau responsable d’émettre un court message. De rassurer le public. De reconnaître qu’il s’absente. De dire qu’il va bien. De montrer qu’il n’est pas abandonné.
Mais là, il est effacé. Jeté dans le néant.
Et ce vide à l’écran devient symbolique. Il n’est plus seulement physique. Il est moral. Médiatique. Institutionnel.
RDS a une décision à prendre. Et elle ne peut plus attendre. Le silence ne tient plus. Le flou n’est plus une stratégie. C’est une trahison. Envers un employé. Envers les téléspectateurs. Envers la vérité.
Si Therrien est en arrêt volontaire, il faut le dire.
S’il a quitté, il faut l’annoncer.
S’il est malade, il faut le reconnaître avec pudeur et dignité.
Et s’il est en réflexion sur la suite, qu’on le dise aussi.
Mais ce mutisme n’est plus une option.
Car derrière l’analyste critiqué, il y a un homme. Un père. Un conjoint. Un ami. Un collègue que plusieurs disent respectueux, loyal, humble. Un homme qui, malgré la critique, ne s’est jamais défilé. Il a encaissé. Il a tenu son micro. Il a continué de se pointer au travail.
Et aujourd’hui, il disparaît sans explication.
C’est cruel. C’est indigne. Et ce n’est pas à la hauteur de ce que le Québec sportif devrait être.
RDS doit parler. Maintenant.