Tristesse pour Patrik Laine: de graves accusations de la Gazette

Tristesse pour Patrik Laine: de graves accusations de la Gazette

Par Marc-André Dubois le 2025-03-15

Il y a des critiques justifiées, et il y a des attaques gratuites et destructrices. Ce que la Gazette vient de faire en insinuant que Patrik Laine détruit la culture du vestiaire du Canadien est une ligne rouge franchie.

C’est un jugement extrêmement sévère et dangereux, surtout lorsqu’on sait à quel point Laine est fragile mentalement. 

Oui, il connaît des difficultés. Oui, il traîne les patins à cinq contre cinq. Mais de là à insinuer qu’il est une menace pour l’unité de l’équipe, c’est un pas de trop.

Dans une entrevue accordée à Tony Marinaro sur le Sick Podcast, Stu Cowan n’a pas hésité à attaquer Laine en plein cœur :

« C’est possible qu’il affecte négativement la culture du vestiaire, parce que c’est arrivé ailleurs. Regardez Columbus. Quand il est revenu là-bas cette année, il a envoyé ses anciens coéquipiers sous l’autobus.

Ils n’ont pas aimé ça, n’est-ce pas ? Non, ils n’ont pas aimé ça. Je suis certain que le Canadien n’a pas aimé ça non plus. Ils en ont fait une cible ce soir-là. »

Ce sont des accusations extrêmement graves. On peut critiquer un joueur pour son rendement, mais insinuer qu’il détruit la culture de l’équipe est une attaque personnelle violente.

Ce qui est le plus troublant, c’est que Cowan sait très bien que Laine est mentalement vulnérable.

Depuis plusieurs années, le Finlandais est aux prises avec des enjeux d’anxiété et des périodes de dépression. Il est déjà dans un état délicat, et voilà qu’on l’accuse maintenant d’être un poison dans le vestiaire ?

Encore une fois, Cowan enfonce le clou :

« Je suis certain que ses coéquipiers et la direction du Canadien n’ont pas aimé ça non plus. Ça en dit long sur son état d’esprit. Il pense à lui avant de penser à l’équipe. »

Quelle attaque cruelle et injustifiée !

Depuis son arrivée à Montréal, Laine n’a jamais critiqué ses coéquipiers. Il n’a jamais provoqué de conflit public.

Oui, il a envoyé un message à Martin St-Louis à travers ses déclarations sur son temps de glace, mais il n’a jamais cherché à diviser l’équipe.

Les Canadiens ont besoin de buts, pas de scandales montés de toutes pièces

L’ironie dans tout ça ? Cowan lui-même admet que le Canadien a besoin des buts de Laine.

« Le Canadien a besoin de buts. Deminov arrive la saison prochaine, et si Deminov peut marquer comme l’équipe l’espère, alors peut-être que le CH n’aura plus autant besoin des buts de Laine. »

Alors, Laine est un problème pour la culture du vestiaire, mais on a encore besoin de lui sur l’attaque massive ?

On le critique sans relâche, mais en même temps, on reconnaît que sans lui, le CH ne serait même pas en course pour une place en séries ?

Cowan poursuit :

« Jusqu’à la date limite des échanges l’an prochain, le Canadien devra décider quoi faire avec lui. Est-ce qu’on le garde ? Est-ce qu’on l’échange ? »

Autrement dit, tant qu’on a besoin de ses buts, on le tolère. Mais dès qu’on pourra s’en débarrasser, on le fera.

Quelle hypocrisie !

Un acharnement médiatique de plus en plus malsain.

Ce genre de discours contribue à créer un environnement toxique pour Laine, un joueur qui, on le sait, a déjà du mal à gérer la pression.

Les médias québécois lui tombent dessus sans relâche, et maintenant, c’est au tour des journalistes anglophones de se joindre au massacre.

On l’a vu avec Jonathan Drouin : la pression médiatique montréalaise peut briser un joueur.

Aujourd’hui, on assiste à un traitement similaire pour Laine.

Et la question se pose : où sont les limites ?

Critiquer ses performances, oui. Détruire un joueur, non.

Patrik Laine n’a jamais voulu être un leader vocal dans un vestiaire. Ce n’est pas son rôle. Ce n’est pas son tempérament.

Si son rendement ne satisfait pas l’organisation, il y a des discussions internes à avoir.

Mais cette chasse aux sorcières, ces attaques incessantes sur son attitude, sa mentalité, sa présence dans le vestiaire, ce sont des coups en dessous de la ceinture.

Critiquer ses performances, c’est légitime.

Le traiter comme un destructeur de chambre, c’est inacceptable.

Si l’organisation veut se débarrasser de lui, qu’elle le fasse. Mais qu’on cesse de le démolir publiquement de cette façon.

Parce qu’au final, le vrai poison ici, ce ne sont pas les performances de Laine.

Ce sont ces accusations infondées, qui ne font qu’alimenter un climat déjà trop toxique.

Il est facile d’oublier à quel point Patrik Laine a traversé des périodes sombres. Aujourd’hui, il est encore sous le feu des critiques, mais à un moment donné, il faut se poser les vraies questions.

Jusqu’où cette pression médiatique peut-elle aller avant de causer des dommages irréversibles ?

Ce n’est pas la première fois que Laine se retrouve dans la tempête. Il s’est ouvert comme jamais dans une entrevue marquante au podcast Spittin’ Chiclets, où il a révélé les démons qui l’ont hanté pendant des années.

Il a parlé sans filtre de son état mental, expliquant qu’il avait perdu le goût de vivre, qu’il restait enfermé dans sa chambre, incapable de sortir, incapable de voir du monde.

« J’étais complètement perdu. J’avais plus d’énergie, plus de motivation. Je passais mes journées à jouer à des jeux vidéo parce que c’était la seule chose qui me permettait d’échapper à la réalité. »

Ce n’est pas juste un joueur de hockey. C’est un être humain qui a connu l’enfer de la dépression.

Et pourtant, malgré tout ce qu’il a vécu, on continue à le démonter publiquement, à l’accuser de détruire le vestiaire, à le traiter comme un poison.

Oui, il est un joueur imparfait, mais il est un homme qu’il faut protéger.

Personne ne dit que Patrik Laine est un joueur parfait. Il se traîne les patins à cinq contre cinq, il ne joue pas avec la fougue d’un Josh Anderson, il est frustrant à regarder quand il n’est pas engagé.

Mais ce n’est pas une raison pour le traîner dans la boue jour après jour.

On oublie que c’est aussi un joueur avec des qualités exceptionnelles. Son tir sur réception est élite, il peut renverser un match avec une seule séquence offensive, et même dans ce qui est considéré comme une mauvaise saison, il est un facteur sur l’attaque massive.

Il n’est peut-être pas le joueur qu’on espérait, mais est-ce une raison pour le pousser encore plus loin dans ses travers ?

Parce que c’est bien ça, le danger aujourd’hui.

Patrik Laine a déjà plongé dans une spirale destructrice.

Aujourd’hui, les médias québécois et maintenant anglophones lui tombent dessus sans relâche.

Si cette pression devient insoutenable, si le climat devient trop toxique, qu’est-ce qui va se passer ensuite ?

Les médias ont un rôle à jouer : protéger plutôt que détruire.

On l’a vu avec Jonathan Drouin. On l’a vu avec Carey Price. Montréal n’est pas une ville facile pour les joueurs en difficulté.

Aujourd’hui, Laine est une cible. Mais quand est-ce que ça va s’arrêter ?

On peut critiquer son rendement sur la glace. On peut se demander si son style colle au Canadien.

Mais insinuer qu’il est un poison dans le vestiaire, qu’il détruit la culture de l’équipe, c’est une accusation lourde qui peut avoir des conséquences graves.

Si Laine retombe dans une autre dépression, si son état mental se détériore, est-ce que ceux qui l’ont démoli publiquement auront encore autant d’assurance dans leurs propos ?

C’est un joueur du Canadien. Il a ses défauts, mais il a aussi ses qualités.

La dernière chose qu’on veut, c’est qu’il s’effondre complètement.

Et les médias ont un énorme rôle à jouer dans la suite de cette histoire.