- Comment Jacques Villeneuve a appris la mort de son père...
- Nous donne des sueurs froides dans le dos...
«C’est une incompréhension entre Villeneuve et le pauvre Jochen Mass, se rappelle Christian Tortora. Au mauvais moment, au mauvais endroit. Pour le laisser passer, l’Allemand se range à droite, la même trajectoire qu’avait malheureusement choisie Villeneuve.»
"Le pilote, sans casque et encore attaché à son siège, est éjecté de son bolide. Il n’y avait plus rien à faire pour le sauver."
«J’ai entendu des sirènes, affirme le jounaliste», et les voitures de F1 rentraient toutes dans les puits de ravitaillement. J’ai bien réalisé qu’il venait de se passer quelque chose d’anormal. Pour constater, en remontant à la salle de presse, que Gilles Villeneuve avait été victime d’un sérieux accident."
«L’ambiance était tellement lourde. Je suis allé voir le patron de Ferrari qui m’a alors dit que c’était très grave. Mon collègue Guy Robillard, qui couvrait aussi le Grand Prix de Belgique, faisait pitié à voir. Il tremblait."
«Mon premier réflexe a été d’appeler les parents de Gilles à Berthierville, Séville et Georgette, pour les informer de la situation. Avant qu’ils n’apprennent le décès de leur fils quelques heures plus tard.»
"À l’époque, faut-il le rappeler, les qualifications n’étaient pas présentées en direct au Québec."
"Je me suis porté volontaire pour soutenir la famille et pour l’aider dans ses démarches après l’annonce de la mort de Villeneuve.
«J’ai fait quelque chose, dit-il, que je serais incapable de faire à froid aujourd’hui. Celle de gérer une situation exceptionnelle. Il faut se souvenir que Joann, l’épouse de Gilles, n’était pas présente à Zolder, lorsque l’accident fatal est survenu. Elle était plutôt retenue à Monaco pour la première communion de sa fille Mélanie."
«Les Forces armées canadiennes avaient mis à la disposition de la famille un avion pour rapatrier le corps de Gilles. Cet avion en partance d’une base militaire en Allemagne, a ensuite fait escale en Belgique pour permettre à Joann et ses deux enfants de rentrer à Montréal."
«C’était d’une tristesse inouïe Je retiens toutefois une image marquante du départ de la Belgique vers le Québec. On y voit le cercueil de Gilles enveloppé d’un drapeau canadien être dirigé vers la soute et trois militaires de chaque côté."
«Je vous en parle 38 ans plus tard et j’ai encore des frissons. Les gens sur le tarmac se sont tous mis à pleurer.
«À bord de l’avion, pendant l’envolée vers Montréal, j’étais assis en face de Jacques, le fils de Gilles. Je me souviendrai toujours de ses paroles: “Tu sais comment mon père est mort, alors explique-moi”...»