La nouvelle a éclaté comme une bombe en plein segment de La Mise en échec à l’émission de Jean-Charles Lajoie sur les ondes de TVA Sports.
Renaud Lavoie, dans un moment d’une rare franchise télévisuelle, a mis fin à une longue rumeur qui circulait à voix basse depuis des semaines : David Savard accrochera ses patins cet été.
Ce n’est plus une hypothèse. Ce n’est plus une rumeur. C’est devenu une évidence.
« La question, je pense qu'elle mérite d'être posée d'une manière ou d'une autre », a lancé Lavoie en ondes.
« Quand on parlait de son avenir au cours des dernières semaines, il ne voulait pas nécessairement aborder le dossier. Donc, je regarde cette situation en me disant que si le Canadien perd, les émotions vont être grandes dans son camp. »
Les émotions sont déjà grandes. Le corps, lui, ne suit plus. Et l’orgueil d’un vétéran, autrefois maître de sa zone, est aujourd’hui rongé par l’inévitable : la fin.
Un corps brisé...un vétéran usé...
À 34 ans, David Savard ne trompe plus personne. Ses blessures accumulées, sa vitesse en déclin, ses pénalités coûteuses et ses minutes de jeu en chute libre sont autant de signaux que son corps a atteint ses limites.
« Il y a une condition sine qua non, je pense : David Savard ne veut pas jouer pour une autre formation », a poursuivi Renaud Lavoie. «
Il est dans une position où il a connu une carrière extraordinaire. C'est un gars qui a passé à travers beaucoup de choses, qui a été très dur sur son corps. »
Et cette phrase dit tout : Savard ne veut plus recommencer ailleurs. Il ne veut pas vivre une autre relance dans une ville étrangère.
Il a vécu son rêve à Montréal. Il voulait le prolonger encore un peu. Il n’a pas été échangé à la date limite. Il peut s’en réjouir. Mais il sait maintenant que ce sursis est aussi un adieu en silence.
Avec 870 matchs de saison régulière derrière lui, un bagage de série énorme et une bague de la coupe Stanley avec le Lightning en 2021, David Savard laisse derrière lui une carrière honorable, respectable, mais surtout marquée par la souffrance et le sacrifice.
Cette saison, malgré 15 points en 74 matchs et un différentiel de -8, Savard n’a jamais retrouvé son aplomb. Il a manqué des matchs en début d’année en raison d’une blessure au haut du corps.
Et depuis, il donne tout ce qu’il peut. Mais le moteur est fatigué. Les jambes ne répondent plus. Et le cerveau, lui, semble déjà préparer la sortie.
La décision couvait depuis longtemps
À chaque match, on lisait la fatigue dans ses yeux. À chaque pénalité, on entendait la frustration dans ses soupirs. Et à chaque entrevue, on devinait l’abîme dans lequel il tombait lentement.
« Il est dans une position où il a connu une carrière extraordinaire. C'est un gars qui a passé à travers beaucoup de choses », a souligné Renaud Lavoie. Et cette déclaration résonne comme un hommage d’adieu.
Savard n’a jamais été flamboyant, mais il a été solide, fiable, un homme de devoir. Il a donné son corps au hockey. Et aujourd’hui, ce même corps demande grâce.
Le fait qu’il n’ait pas été échangé cette saison est à la fois un soulagement et une condamnation. Soulagement, car il pourra finir là où il voulait être : à Montréal. Condamnation, car cela signifie aussi que le marché n’est plus intéressé.
Et quand le marché ne veut plus de toi, la retraite devient la seule issue digne.
David Savard va partir dans le silence, sans vidéo d’adieu encore, sans déclaration officielle. Mais le hockey québécois comprend le message.
Il est fatigué. Il est usé. Et surtout, il ne veut plus.
Laissons-le terminer sa saison dans la dignité. Et rendons hommage à l’un des guerriers les plus discrets et les plus respectés de sa génération.
Il ne l’a pas dit ouvertement, mais il n’en a plus besoin. David Savard comprend que la page est en train de se tourner.Pas seulement parce qu’il approche de la fin physiquement. Mais parce que le Canadien ne veut plus de lui.
C’est triste à écrire, mais encore plus brutal à vivre pour un joueur qui a donné ses tripes à l’organisation.
Et Savard le voit venir. Il sait qu’il ne sera pas re-signé cet été. Il voit déjà David Reinbacher prendre sa place, et il devine que Kent Hughes cherche activement un défenseur droitier ailleurs, via transaction ou marché des agents libres.
Tout indique que Logan Mailloux, le jeune controversé, sera échangé. Pas assez fiable défensivement. Une tête folle à l'extérieur de la glace. Pas dans les plans du Canadien à long terme. Et ça, Savard le comprend aussi.
C’est donc vers un autre droitier établi que se tourne le CH. Pas vers lui. Pas vers un contrat d’un an. Pas même vers une invitation au camp. Le silence du CH est évident.
Lorsque Renaud Lavoie a lancé sa réflexion en ondes à TVA Sports, c’était clair qu’il savait ce qu’il faisait.
« Savard sera-t-il en uniforme l’automne prochain? Rien n’est moins certain. »
Et plus loin :
« On verra, évidemment. »
Des mots prudents, oui. Mais lourds de sens. Parce que tout le monde à Montréal sait. Parce que c’était devenu un secret de Polichinelle.
Savard ne veut pas jouer ailleurs. Il ne veut pas déménager. Il ne veut pas d’un rôle marginal dans une autre ville où il devra recommencer à zéro. Il le sait : ce n’est plus une question d’envie. C’est une question de logique.
« C’est un gars qui a été très dur sur son corps. »
Ce corps l’a trahi cette saison, à répétition. Même s’il a continué de jouer avec cœur, il n’est plus ce qu’il était. Et dans une organisation qui regarde vers l’avenir, le passé ne suffit plus.
David Reinbacher est de retour à Laval. Il patine, il frappe, il bloque des tirs, il est calme avec la rondelle. Et surtout : il est droitier.
Exactement ce que le CH cherche à stabiliser dans son top 4. Un jeune droitier moderne, fiable, capable de prendre la relève.
Savard, lui, voit très bien cette réalité. Il ne la nie pas. Il ne la combat pas. Il l’accepte, résigné.
Et comme si ce n’était pas assez clair, le CH continue de sonder le marché des transactions et des agents libres pour un autre défenseur droitier, ce qui confirme que Savard n’est plus dans le portrait.
Le message est simple et tranchant : merci David, mais on passe à autre chose.
Un dernier tour de glace, mais pas d’illusion
C’est la fin.
Et comme l’a si bien résumé Renaud Lavoie :
« Il a connu une carrière extraordinaire. »
Oui. Et il la quittera avec dignité. Mais avec une certitude : ce vestiaire qu’il a tant aimé, ce chandail qu’il a tant porté, il le verra bientôt de l’extérieur.
À lui de profiter de ses derniers moments...en séries...